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Mono-poly

Avec mon départ, Christophe et Julia ont décidé de revenir dans une relation monogame exclusive. Avec Nicolas, nous voulions persévérer dans notre couple polyamoureux. Mais après cette dernière expérience très tumultueuse et on ne peut pas dire que je l’ai vraiment bien vécue, j’appréhendais beaucoup l’arrivée d’une nouvelle personne. Un soir, alors que nous étions couchés, Nicolas, m’informa qu’il avait envie d’un « rencart » avec une fille que nous connaissions tous les deux. Je le ressentis comme une claque dans la figure. Bien sûr, je savais que cela allait arriver un jour. Je le redoutais d’ailleurs beaucoup surtout après cette période où nous avions été que tous les deux. Avec tous ces changements dans ma vie, j’en avais un peu marre de l’insécurité. Je n’avais vraiment pas envie de souffrir à nouveau, de faire face à une éventuelle nouvelle relation.

Je me noyais dans mes sanglots. Nicolas tentait tant bien que mal de me rassurer, de me réconforter, mais rien à faire. C’est alors que j’envisageais clairement la solution de nous séparer. Je ne me sentais pas du tout d’attaque à gérer ça. Tout se mélangeait dans ma tête. Une chose était sûre, j’en avais vraiment marre de souffrir. J’avais conscience au départ, qu’en revenant, cela ne serait pas évident. Je savais que j’en baverais, mais ya un moment, je pense où l’on ne sent juste pas prêt. Je n’étais finalement pas prête. J’avais regouté à la joie d’être seulement à deux, de ne pas se sentir continuellement en danger d’être mise de côté.

C’est après une longue discussion que nous avons décidé de redevenir monogames. Nicolas, profondément polyamoureux, a fait le choix de vivre une relation exclusive avec moi. Je ne dis pas qu’elle le sera toujours. Ce que je sais, c’est qu’actuellement, c’est ça que je veux. J’ai mis un petit moment à m’en rendre compte. Je me suis sentie vraiment égoïste dans le sens où, il a pu ressentir cela comme une forme de chantage. Ce n’est vraiment pas ce que je voulais. C’est juste que sur le moment et encore aujourd’hui, je sais que c’était un peu ces deux options là qui me paraissaient envisageables : se séparer ou redevenir exclusifs.

Pour moi, le polyamour est une chose superbe qui convient très bien à certaines personnes. Nicolas a la chance de n’avoir aucun travail à faire sur sa jalousie qui est inexistante. Personnellement, elle me dévore. Je veux travailler dessus, mais actuellement, j’en ai marre de me sentir toujours en danger. Je suis fatiguée de devoir me battre continuellement contre moi-même et en parallèle de devoir me battre au quotidien pour d’autres soucis d’ordres professionnels et financiers. Je n’ai pas assez d’énergie pour tout gérer. Bien sûr, ce n’est pas le fait d’être monogames, qui va faire en sorte que nous nous aimerons pour toujours. Notre relation part finalement avec un handicap en étant composée d’une part quelqu’un de profondément polyamoureux et une monogame. Mais nous avons décidé de tenter la chose parce que nous nous aimons. Et qui sait ? Peut-être que ça durera comme ça ou peut-être que nous redeviendrons polyamoureux. Nous verrons bien. Ce qui est sûr, c’est que nous nous aimons et que nous voulons être ensemble.

Aaaaah ou le cri d’un saut dans le vide

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Ma décision était prise. Maintenant, il fallait que je la mette en application. Christophe avait décidé que puisque j’allais partir, nous n’avions plus vraiment à dormir ensemble. Il fallait que mon déménagement se passe vite afin que nous n’ayons pas à vivre cette situation pas très confortable trop longtemps. La date de mon départ se ferait en fonction de ce que je trouverais comme logement sur Strasbourg. En parallèle de cela, Nicolas poursuivait sa relation avec sa copine strasbourgeoise comme elle avait commencé. Nous avions fait une tentative de rapprochement elle et moi, à un moment où je me disais que peut-être, si j’apprenais à la connaître, cela passerait mieux. Ça a effectivement été un peu le cas au début, mais je restais très jalouse. J’avais toujours beaucoup de mal à gérer cette relation. J’avais décidé de faire avec, en me disant que mon rapprochement allait faciliter ma relation avec Nicolas. D’un autre côté, j’avais très peur. Peur qu’une fois que je serais sur Strasbourg, je ne verrais pas suffisamment Nicolas à mon goût.

Lorsqu’elle a appris que j’allais emménager sur Strasbourg dans les mois suivants, bien entendu, elle a eu beaucoup de mal à l’accepter. Leur relation s’est terminée fin Juin si je me souviens bien. Pas à cause de mon arrivée dans le coin, mais il y avait beaucoup de choses qui n’allaient pas entre eux. J’ai eu, par ailleurs, la désagréable expérience d’une monstrueuse engueulade entre elle et moi quelques jours précédents leur séparation.

Je préparais mon déménagement de Picardie, j’étais la tête dans les cartons. Un soir, alors que je me promenais sur la toile, je vis passer un billet de blog de la désormais ex de Nicolas qui évoquait leur histoire. Mon sang ne fit qu’un tour. Je lus, un à un tous ces paragraphes (ce qui n’était franchement pas agréable, mais je suis un peu masochiste), et je tombais nez à nez avec une chose que Nicolas m’avait caché : il l’aimait. Oui, car, chose dont je ne vous avais pas parler, c’est que je me tenais régulièrement au courant de l’avancée de leur relation. Il était important pour moi que Nicolas me dise si il finissait par développer des sentiments amoureux pour cette personne. Hors, jusqu’au bout, il me rétorquait que non. Il tenait à elle, il avait envie d’être avec elle, mais il n’était pas amoureux. Ce fut l’horreur pour moi : il m’avait menti. Deux jours plus tôt, il s’était séparé de sa copine, j’allais déménagé dans quelques jours pour le retrouver et là j’apprenais qu’il m’avait menti pendant presque un mois, qu’il s’était foutu de moi. S’en ai suivit une violente dispute. Il justifiait son mensonge par le fait qu’il avait peur que je le quitte si j’apprenais qu’il en était amoureux. Je ne supporte pas le mensonge. Le principe même du polyamour, c’est l’honnêteté. J’étais complètement désemparée, folle de rage et de tristesse. Je ne sais pas franchement comment j’aurais réagi si il me l’avait dit, mais là, j’avais l’impression qu’il m’avait retiré mon choix : d’accepter cet amour ou pas. Je lui en voulais terriblement. Comment avait-il pu me mentir ainsi alors que nous avions toujours été honnêtes et que nous allions construire à nouveau quelque chose ? La chose a été très difficile à digérer pour moi. Je ne pardonne pas facilement, surtout le mensonge. La confiance que j’avais déjà eu du mal à placer en lui au début de notre relation, s’était complètement fracturée.

Quelques jours après, je partais pour l’Alsace pour visiter des appartements et des ateliers professionnels. J’avais décidé de lui pardonner en essayant de ne pas y voir des intentions malveillantes mais plutôt de la maladresse et de continuer sur notre lancée. Je suis restée plus d’une semaine durant laquelle, Nicolas s’est trouvé un appartement en centre ville de Strasbourg et moi, un de mon côté. J’étais vraiment très excitée par cet emménagement. Nous faisions plein de projets avec Nicolas. Quelques semaines plus tard, j’emménageais dans mon nouvel appartement. Nous avons pendant plus d’un mois, vécu ensemble car son appartement n’était disponible que plus tard. Je pense que nous redoutions beaucoup tous les deux, cette nouvelle expérience de vie commune. Il s’est avéré que, bien que mon appartement était vraiment trop petit pour deux, et bien, le mois s’est très bien passé et nous avons fini par redouter de vivre séparément. Vint le mois de Septembre et Nicolas emménagea dans son nouvel appartement. Finalement, les angoisses du début, ont laissé place à un petit train de vie qui nous plait bien à l’un comme à l’autre.

Photo Falaises par Mimu_13

Quitte ou quitte

C’est deux semaines plus tard, après un week-end où j’étais allée voir Nicolas en Alsace (on se voyait environ toutes les deux-trois semaines), que nous avons réellement discuter de mon rapprochement géographique. Cette idée s’était bien implantée dans ma tête et dans la sienne. Étant quelqu’un d’une grande impatience, j’avais du mal avec l’idée que « bof, ce serait peut-être pour l’année prochaine ». Quand une idée est dans ma tête, difficile de l’en faire partir. Au retour de ce week-end, j’avais décidé d’en parler à Christophe. La décision n’était pas du tout prise, mais l’idée était belle et bien là dans mon esprit. J’estimais cela plus honnête de lui en parler en amont, plutôt que de le mettre devant le fait accompli.

Ce doit être l’une des décisions, les plus difficiles que j’ai eu à prendre de toute ma vie. Il n’y avait bien sûr pas que Christophe qui pesait dans la balance de « je reste en Picardie ». J’avais monté mon entreprise et mon atelier était dans la maison. Je louais également une toute petite boutique dans le village où nous habitions. Bref, j’avais investi dans le coin.

D’un côté, il y avait donc, Christophe avec qui j’entretenais une relation depuis 6 années déjà, une perspective de pouvoir relancer notre relation (notamment sexuelle qui était devenue inexistante depuis quelques mois), une vie professionnelle à son début mais bien installée, une vie à trois, à la campagne (chouette, mais sans vie sociale et la ville me manquait vraiment parfois), mais Nicolas à distance. Il faudrait placer notre relation à un autre niveau, voir se séparer car je n’étais vraiment pas sûre de pouvoir gérer une telle relation à distance.

De l’autre, déménager à Strasbourg, une ville où j’avais fais mes études et où j’appréhendais de retourner vivre, la perspective d’un logement seule, un coût de la vie beaucoup plus chère (et oui, ça compte quand on n’a pas beaucoup d’argent pour vivre), une vie sociale à nouveau, des loisirs et de la culture, un emménagement professionnel compliqué mais qui pourrait s’avérer bénéfique pour mon travail, être loin de Christophe (voir se séparer), mais retrouver Nicolas et pouvoir construire quelque chose ensemble sur de nouvelles bases, tout en sachant que ça pouvait ne pas fonctionner du tout vu notre expérience passée.

Lorsque j’en ai parlé à Christophe, je pense qu’il ne s’attendait vraiment pas à ce que je puisse songer à partir. Je pense que ça lui a fait l’effet d’un gros choc. IL m’a dit vouloir que je prenne ma décision rapidement. S’en suivit une semaine, vraiment atroce pour Julia, Christophe et moi. Pour Nicolas, cela ne devait pas être évident également, car il me sentait faire la girouette. J’avais besoin aussi qu’il me rassure sur le fait que si je déménageais, nous nous verrions régulièrement et qu’il ne me mettrait pas dans un coin. J’étais tiraillée entre ces deux possibilités qui s’offraient à moi. Et il faut bien le dire, j’ai une profonde angoisse des gros choix. Et si je me trompais ?

Une semaine très difficile plus tard, ma décision était prise. J’avais décidé de partir rejoindre Nicolas et Strasbourg. Pour Christophe, une relation à distance était inenvisageable et je pense que pour moi aussi. Nous avons donc décidé de nous séparer. En dehors de mon amour pour Nicolas, ce qui a pesé dans la balance, c’est la façon dont je me voyais vivre dans l’avenir. J’ai « su » que mon temps était fini à la campagne d’une certaine façon, que j’avais besoin de me retrouver moi. Je ne me voyais pas rester en Picardie, vivre une vie dénuée de sorties fréquentes, loin de tout et donc de la possibilité réelle de faire des rencontres. Je ne me voyais pas dans cette vie à trois, ayant déjà l’impression d’être un peu en trop. J’ai fais le choix d’un grand saut dans le vide, mais qui selon moi, ne pouvait que me faire grandir et qui, peut-être, était finalement le seul que je pouvais prendre. J’ai choisi de penser que ma relation avec Christophe ne pouvait pas redémarrer, du moins pas comme j’en avais envie et que de partir retrouver Nicolas me serait plus bénéfique.

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Ektar par Erik Alfredo

Polypockets

A Strasbourg, Nicolas vivait sa « nouvelle » relation. Une relation plutôt chaotique de ce qu’il me paraissait. J’avais régulièrement vent de leurs disputes et diverses prises de bec. Elle vivait très mal ma relation avec Nicolas (là dessus, je ne pouvais que comprendre). Il faut dire que, je l’ai appris plus tard, elle semblait penser que notre histoire se finirait avec la distance. Monogame, elle a donc du faire avec. Pas évident forcément. Tantôt, j’avais de la peine pour elle, mais au fond, je détestais sa présence, le fait qu’elle soit là. Ce côté « relation douce romance » qu’elle semblait vouloir et dont j’avais les échos ne me plaisaient pas. J’avais l’impression qu’elle voyait Nicolas comme son prince charmant (quelque chose qu’il n’aurait pas réaliser lors de leur première relation). Elle voulait reprendre là où ils avaient laissé les choses quatre ans plus tôt… J’avais la désagréable impression qu’elle voulait Nicolas pour elle toute seule, sur fond de relation idyllique de contes de fées : un vrai décalage avec la situation qui était en place donc.

Selon moi, Nicolas gérait aussi assez mal le cumul de ces deux relations. D’un côté, il ne cessait de me dire que j’étais sa relation la plus « importante » et de l’autre, je n’avais pas l’impression que c’était quelque chose de clair avec son autre copine. Il y a aussi des questions qui se posaient comme celle de la protection. Avec Nicolas, nous avions été nous faire dépister pour ne plus avoir à utiliser de préservatif pour nos rapports sexuels. Maintenant que j’étais loin, et sa nouvelle copine proche, nous avions évoqué cette question. Lui qui y voyait le côté pratique, trouvait ça, plus simple de ne pas en porter avec elle (après test bien sûr) et d’en utiliser donc avec moi. Cela, il en était hors de question pour moi. Cela allait au-delà de l’aspect pratique des choses. Sachant que nous ne voulions pas nous marier, avoir d’enfants, et que nous ne pouvions pas vivre ensemble, il y avait donc très peu de choses qui disait que notre relation était une relation principale. Il était inconcevable pour moi que l’on puisse, dans une relation ouverte de toutes parts, qu’il n’en utilise ni avec moi, ni avec elle. Je ne la connaissais pas. Je ne pouvais pas lui faire confiance pour quelque chose d’aussi important.

Finalement après une grande discussion, nous sommes tombés d’accord sur le fait que cela resterait tel quel, même si il couchait avec elle plus souvent qu’avec moi. Le fait que l’on ai évoqué que cela pouvait changer entre nous, m’avait fait mal.

Début mai, je revins voir Nicolas, pour une semaine cette fois. Cela se passa merveilleusement bien. C’est durant ce séjour, que nous avons réaliser véritablement que nous ne pouvions nous contenter d’une histoire secondaire et à distance. Je voulais que nous soyons une vraie relation principale avec des projets sur le long terme, peu importe si nous ne pourrions jamais vivre ensemble. C’était également ce qu’il désirait. Avec le recul, c’est étrange car cette conclusion est venue après une très violente dispute qui a bien failli se conclure par une rupture.

Je suis donc repartie encore une fois, en Picardie, avec dans la tête, cette promesse que nous nous étions faite : de s’investir davantage dans notre relation avec un éventuel rapprochement géographique.

L’idée a germé et fait son chemin petit à petit. J’étais écartelée entre l’envie de rejoindre Nicolas et l’envie de tenter de reconstruire à nouveau quelque chose avec Christophe.

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Pub par Roberto Trm

Bam !

Cela me parait bien loin maintenant. Nous avons laissé le blog en plan après le départ de Nicolas. Non sans volonté de le continuer, mais la chose a été remise à plus tard encore et encore (et, pour ma part, parce qu’il n’était pas évident de raconter les choses sans un certain recul). Alors que s’est-il passé entre aujourd’hui et fin Mars ? Et bien, beaucoup beaucoup de choses… Je vais donc reprendre le récit là où nous l’avions laissé.

Lorsque Nicolas est parti, je pensais réellement vivre cela comme une sorte de soulagement tellement la situation était devenue pénible au quotidien. J’avais mis mes sentiments pour lui dans un coin de ma tête, complètement obscurcis par notre quotidien chaotique. Il s’avère que cela n’a pas été le cas. Après son départ, je me suis pris mon amour pour lui en pleine figure. Il me manquait tellement. Tel un ras de marée qui m’a complètement submergé, je pleurais tous les jours de son absence. Je ressentais un profond sentiment d’échec et de beau gâchis concernant notre relation. Une fois passés, les gros sanglots de son départ, ont laissé place à un grand manque. Il est évident que passer d’une relation où l’on voit la personne tous les jours à une relation à distance, ça fait un grand vide.

Je redoutais également beaucoup les éventuelles rencontres de son côté (car nous avions ouvert notre couple). Ce fut deux semaines après son retour en Alsace, que j’appris qu’il recommençait quelque chose avec une ex. Leur relation précédente datait de quatre années plus tôt et n’avait durer que deux semaines.

Je l’ai très mal vécu, vraiment très mal. Pourquoi aussi tôt ? Alors que moi, j’étais dans une véritable phase de deuil de notre relation passée… J’avais le sentiment d’avoir été remplacée illico, alors qu’il venait à peine de partir. Cela m’a beaucoup fait souffrir. En plus de son absence, je devais maintenant gérer le fait qu’il voyait quelqu’un d’autre plus proche géographiquement que moi. Pour moi, la chose était claire : il ne m’aimait plus. Il n’avait pas osé rompre avec moi en partant. Une nana qui passe par là et hop ! Plus de Charlotte ! Lorsqu’il me l’a annoncé, j’ai très mal réagi. Je lui en voulais terriblement. J’avais l’impression que notre relation n’avait pas compté pour lui pour qu’il tourne la page aussi vite. Qu’il me dise que cela ne changeait rien à son amour pour moi, ne me consolait nullement. Pour moi, les faits étaient là…

Suite à cette « annonce », s’en ai suivi une période difficile où il a du beaucoup me rassurer sur ses sentiments. Et à coups de discussions, les choses se sont tassées et j’ai réussi à me raisonner et me faire à l’idée que ça y est : la phase poly réelle était enclenchée et j’allais en baver. Bien que j’avais du mal avec cette nouvelle relation, je voulais continuer avec Nicolas. Je voulais voir si je pouvais finir par m’y faire et peut-être moi aussi prendre du plaisir dans le polyamour.

Nous avions prévu de nous revoir deux mois plus tard lorsqu’il est parti. Finalement, je lui ai proposé d’aller le retrouver un week-end. Deux mois, c’est vraiment trop long. J’étais tellement heureuse de le revoir. La veille de mon départ, j’apprends par Nicolas, que sa nouvelle copine, ne supportant pas l’idée de le partager avec moi, avait rompu avec lui. Finalement, elle a changé d’avis le lendemain.

Je retrouvais Nicolas dans la maison de ses parents chez qui il avait élu domicile le temps de retrouver un travail sur Strasbourg. Il s’en suivit un week-end très étrange. J’étais mêlée d’une joie immense de le retrouver, mais extrêmement angoissée. J’avais l’impression que nous n’étions jamais seuls, que l’ombre de sa nouvelle copine était toujours là. J’étais souvent prise de sanglots lui tentait de me rassurer tant bien que mal. Il ne cessait de me dire que la relation qu’il entretenait avec moi était complètement différente de sa nouvelle relation, qu’il y apportait davantage d’importance.

De retour en Picardie, je reprenais ma vie de travail et de cohabitation avec Christophe et Julia. on peut dire que cela se passait plutôt bien, mais j’avais tendance à beaucoup m’isoler. Ma déprime avait beaucoup d’impact sur le quotidien. Je me sentais inconsolable bien que, par moments, je me sentais heureuse. je me disais que ça pouvait marcher comme cela. Avec le recul, j’ai l’impression que j’essayais surtout de me convaincre. L’absence de Nicolas me faisait perdre l’appétit. J’avais du mal à me concentrer sur mon travail.

Avec Christophe, nous n’arrivions pas à remettre notre couple en selle. J’étais pour ma part, complètement obnubilée par ma relation avec Nicolas et ma souffrance de sa relation strasbourgeoise. A la maison, nous faisions presque tout, à trois et au final, j’avais le sentiment que Christophe, comme Julia, essayaient de tout faire pour me consoler. Cela a beaucoup accentué l’impression d’être la troisième roue du carrosse. Je me sentais comme une amie qui ne va pas bien et dont son couple d’amis prend soin. Je n’ai vraiment rien à leur reprocher. Heureusement qu’ils ont été là.

Trouves un autre rocher, petite huître perlée

Chemin enneigéAprès plusieurs mois de vie commune, nous n’en pouvions plus. Je n’en pouvais plus, il n’en pouvait plus. C’est bête, mais je n’avais jamais pensé au fait que l’on pourrait se séparer pour un vie à deux conflictuelle. Je n’avais pour exemple que ma relation avec Christophe, avec qui se passait sans accros. Mais voilà, après plusieurs mois, le constat est là. Nous ne pouvons pas vivre ensemble, Nicolas et moi. Nos caractères de vie, bien trop différents, rentraient en conflit permanent. Cela se résolvait avec des « je ferais des efforts », puis rebelote un mois ou deux mois plus tard quand ma cocotte minute explosait. Jusqu’au point, ce point que nous avons atteint le mois dernier : cela ne peut plus continuer.

Malgré tout, j’aime Nicolas, mais je ne le supporte pas. C’est étrange n’est ce pas ? Alors voilà, il va retrouver son Alsace tant aimée. Et moi, je vais continuer mon bout de chemin ici, toujours du côté de la Picardie, parce que je m’y plais, que j’ai commencé des choses ici. Cette décision est arrivée, quand j’y pense, très tardivement, par rapport à tous les conflits que nous avons pu avoir. Nous avons voulu essayer et essayer encore, mais force est de constater que ça ne pouvait pas marcher. Il était temps de se rendre à l’évidence. Evidence que je ne voulais surement pas voir par peur de l’après. Si il part, que va-t-il se passer ? Nous allons être à trois ? Julia, Christophe et moi ? Mais comment cela peut être possible ?

Tous les trois, nous nous sommes désormais faits à l’idée.  Avec le départ de Nicolas, je ressens une grande tristesse, mais aussi une forme de soulagement. C’est dire à quel point je n’en pouvais plus. J’ai l’espoir qu’avec son départ, je retrouverai un mode de vie plus serein. Mais est ce que ce sera vraiment le cas ? Julia et moi, sous le même toit, avec pour seul compagnon, Christophe ?

Avec Julia, les conflits sont nombreux. Sa jalousie s’était envenimée mois après mois depuis leur emménagement, prenant toute la place, jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus pour moi. Depuis quelques temps, elle essaye de faire des efforts là dessus, mais le « mal » n’est-il pas déjà fait ? J’ai tendance à penser que si, d’une certaine façon. Avec Christophe, nous nous sommes beaucoup éloignés. Aujourd’hui, nous devons tenter de réhabiliter, reconstruire notre relation qui avait été comme mise entre parenthèses. Nous nous aimons et en avons tous les deux envie. J’ai envie d’être optimiste sur le fait que si nous nous y mettons tous les deux, cela s’arrangera.  Je veux retrouver ma relation avec Christophe qui a été mise trop souvent de côté.

Elle sait, je sais, que désormais nous allons vivre à trois et que je vais arrêter de laisser la place en permanence.  Je ne veux pas vivre sans lui. Lui non plus. Il faudra donc que ça marche. Nous essayons de régler les problèmes à grands coups de conversations. A partir d’aujourd’hui, nous serons trois.

Ces mois passés à quatre, ont eu raison de ma sexualité avec Christophe.  Le désir n’est plus là de son côté, bien qu’il m’aime profondément. Je le vis plutôt mal, car au fond de moi, j’ai toujours l’espoir que cela ne soit qu’une passade. Notre relation prend donc une toute autre forme que celle qu’elle avait initialement. Nous verrons bien ce que cela peut donner. Dans ce lot d’incertitudes et de peurs pour l’avenir, je suis sure d’une chose : je l’aime et je ne veux pas le quitter peu importe la « tronche » de notre relation.

Gare de soissons

Parce que Nicolas part et que nous ne voulions pas que cela sonne le glas de notre relation, nous avons décidé de rester ensemble malgré tout. Etant bien consciente que je ne pouvais pas lui demander de rester fidèle et parce que j’ai mes propres besoins, nous avons décidé d’ouvrir notre couple. Je pourrais donc rencontrer, sortir, coucher avec d’autres personnes de mon côté et lui du sien.  Cette décision a été prise après concertation de nous quatre. Car Christophe et Julia resteront dans un mode de couple fermé. C’est une nouvelle aventure qui s’ouvre à moi. Je vais devoir surmonter beaucoup de peurs, d’angoisses, de jalousie. J’espère que j’y arriverais. J’espère que cela ne sera pas trop pour moi.

C’est le début d’une toute nouvelle aventure…

 

Crédits: Titre : Paroles de Jean Louis Aubert de la chanson « Voilà c’est fini »
Images : Photos de Charlotte

 

Quand les fondations sont trop fragiles

Pisa - the Leaning Tower - Italy

De manière assez ironique, le documentaire pour ARTE Radio que nous avons enregistré début novembre a été publié il y a quelques jours. Au moment même où je prenais la décision de retourner vivre en Alsace.

Ça n’a pas été une décision facile. Ça ressemble même beaucoup à un constat d’échec. En réécoutant ce reportage et en repensant à l’enregistrement, je me dis que tout couvait déjà à l’époque, et ça s’entend.

Quand Andrada (la documentariste venue nous interroger) est repartie après une journée passée à nous enregistrer, Christophe s’est exclamé: « On a quand même été vachement négatifs… »

Vous avez sentis à travers notre dernier article que quelque chose clochait. Qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume des Poly4. Effectivement.

Je n’arrive pas à vivre ici. Je végète. Pas d’amis, pas de boulot, être constamment dans le même lieu avec les trois même personnes sans possibilité de s’évader. J’ai fini par assimiler ça à une prison, et je suis devenu invivable. Rajoutez à ça que Charlotte et moi n’arrivons pas à accorder nos modes de vie (et ce n’est pas faute d’avoir essayé) et vous avez une cocotte minute qui lâche la pression tous les deux mois à grands coups d’engueulades, de remise en question et de larmes. On aura essayé de toutes nos forces mais ça n’a pas été suffisant. Et des fois il faut savoir dire « Stop ». S’arrêter là avant d’en venir à se détester. Et trouver d’autres solutions.

Puisque ce qui me manque est ma vie à Strasbourg, je retournerais à Strasbourg. Et comme j’aime toujours Charlotte et Julia notre relation ne se termine pas là. Elle change. Certains diront qu’elle régresse, je veux croire qu’elle évolue, même si ce n’est pas de la manière habituelle. Mais qui croit encore que je suis capable de faire les choses normalement ?

Les Ponts Couverts - Strasbourg

Un autre changement majeur se profile, puisque mon retour en Alsace signe la fin de la Poly-fidélité. Ce concept qui faisait de nous non pas des polyamoureux mais des bigames exclusifs, avec les mêmes écueils : Jalousie, possessivité, peur de l’abandon. Charlotte et moi allons donc nous ouvrir à la possibilité de faire de nouvelles rencontres amoureuses.

Il va me falloir réapprendre à vivre seul, à gérer différentes relations, dont deux à distance. Apprendre aussi à réagir face à la jalousie que ressentiront sûrement Julia et Charlotte en sachant qu’il y aura d’autre(s) femme(s) dans ma vie. Les accompagner pour qu’elles la surpassent. Ou encore expliquer le polyamour à celles avec qui je désirerai m’investir.

Et puis il y a la tristesse de les laisser. S’en sortiront-ils tous les trois ? Sauront-ils trouver un nouvel équilibre ? Je l’espère, même si ce ne sera pas chose facile.

Une page se tourne, c’est un nouveau chapitre, mais ce n’est pas la fin.

Trois mois plus tard…

Durant les quelques semaines qui suivirent l’emménagement de Julia et Nicolas, les cartons commencèrent petit à petit à se vider. Le mois de Juillet, je passais le plus clair de mon temps avec Nicolas et bien entendu Julia faisait pareil de son côté avec Christophe. Ce qui était bien normal. Nous nous étions tous retrouvés, très heureux de pouvoir enfin se voir quotidiennement.  Nous nous sommes rapidement aperçus que la vie à quatre demande beaucoup d’organisation. Les courses, les tâches ménagères, la vie quotidienne, tout cela demande une énergie folle.

Nous avions, bien avant d’emménager tous les quatre, abordé le sujet délicat du couchage. Qui dormirait avec qui ? Quand ? Combien de temps ? Dans quelle chambre ? Nous ne voulions pas nous imposer une semaine avec l’un et une semaine avec l’autre personne. Nous voulions que les envies puissent être prises en compte. Il fut donc décidé que cela fonctionnerait par semaine. Une semaine sur deux, ce serait les filles qui décideraient du couchage et la semaine suivante les garçons. Et ce, de manière à ce que les deux autres ne soient pas au courant de ce qu’il s’était dit (pour que personne ne se sente lésé dans le cas où personne n’aurait envie de dormir avec elle). Cela a duré à peu près 1 mois avant de choisir finalement la solution une semaine avec l’un et une semaine avec l’autre. Ca ne convenait toujours pas, nous sommes donc passés à 3 jours avec chaque personne.

En dehors de ces éléments d’organisation, il y a nos différents ressentis sur notre vie tous ensemble. Après ces premiers trois mois de vie ensemble, je n’ai jamais été aussi peu sure que notre couple à quatre puisse vraiment durer. J’espère grandement me tromper. Toutes les angoisses que j’avais ce sont matérialisées.

Julia ne lâchait pas d’une grappe Christophe. Les instants avec lui étaient devenus des moments extrêmement rares, un peu volés à la tire. Julia devenait de plus en plus jalouse. Cela a commencé à se faire réellement sentir lorsqu’après les premières semaines, où elle était presque tout le temps avec Christophe, elle dut le partager avec moi à nouveau de façon plus équilibrée. Je ne ressens très fortement son envie d’exclusivité avec Christophe. Cela me met mal à l’aise. Pour moi, il est hors de question de ne plus être avec Christophe. Aujourd’hui, nous essayons Christophe et moi de passer un peu plus de temps ensemble pour pouvoir repartager des choses comme avant. Avec Julia, nos relations sont tantôt très tendues, tantôt très amicales. Je ressens qu’elle lutte entre son envie d’être mon amie et son besoin de posséder Christophe, et que par conséquent je suis entre elle et lui. Je ne sais pas trop quoi faire, ni où me situer dans tout ça.

Avec Nicolas, l’impression de vivre sur deux planètes et de deux manières complètement différentes est bien présente. Actuellement à la recherche d’un emploi, le voir trainer à la maison est difficile à vivre lorsque l’on travaille toute la journée. De nombreuses discussions ont eu lieu à ce sujet afin de faire correspondre nos façons de vivre et faire en sorte que ça marche. Cela demande à Nicolas de complètement changer ses anciennes habitudes. Je pense être quelqu’un assez exigeant mais j’essaye de prendre beaucoup sur moi pour ne pas trop lui en demander. Souvent une réflexion s’impose à moi. Peut-être que notre relation serait de meilleure qualité si nous ne vivions pas ensemble. J’ai beau l’aimer, j’ai beaucoup de mal à subir sa flemme générale. Que faire ? Je passe des moments très agréables avec lui qui sont grandement contrastés par cette vie quotidienne difficile.

Aujourd’hui, nous sommes très incertains de l’issue de cette relation.  Je suis plutôt quelqu’un de pessimiste donc j’espère me tromper. Les choses dépendront de la manière dont Julia va gérer ou non sa jalousie. La relation que j’ai avec Nicolas dépend beaucoup des efforts qu’il a décidé d’entreprendre pour faire plus de choses au quotidien.  Est ce que la relation que j’ai avec Christophe, pourra survivre à tout ça ? Nous nous sommes jetés tous les quatre dans le vide, et nous ne sommes pas sûrs d’avoir pris un parachute.

Ce billet, pas très joyeux je vous l’accorde, vous fera certainement comprendre le pourquoi du peu d’actualisation. Il est difficile d’écrire tout cela sur noir et blanc. Les choses peuvent s’arranger, je pense et j’ai envie d’y croire.

Crédits: Grillage par Notafish

Nous allons vivre ensemble

Alors que l’idée était bien présente déjà avant notre week-end du Jour de l’an passé avec Julia et Nicolas, elle s’était concrétisée jusqu’à être devenu un projet bien réel. Nous allions vivre ensemble. Les choses se mettaient donc en place. Après ce week-end éclair et surprise pour l’anniversaire de Julia, le projet prenait vie petit à petit. Il était prévu qu’ils emménageraient au mois de Juillet. Julia souhaitait que cela intervienne quelques jours après l’arrêt de son contrat. Nicolas quant à lui, partait sur fin Juillet. Et on peut dire que cela ne me réjouissait pas beaucoup qu’il retarde la chose. Cela démontrait pour moi, un manque de volonté de venir me rejoindre.

Ils avaient pris de longues vacances de deux semaines à la maison pour le mois d’Avril. Les vacances commençaient très bien. Tout était parfait lorsqu’il fallut finalement emmener Nicolas à l’hôpital en pleine nuit pour des problèmes de santé. La deuxième semaine de vacances fut donc écourtée et poursuivie dans la chambre qu’il garda presque une semaine durant (au lieu d’un passage éclair d’un jour tout au plus). Je passais la plus grande partie de mes journées avec Nicolas qui était complètement démoralisé à l’idée de devoir rester encore un peu plus (car on apprenait les choses au jour le jour à l’hôpital). Chaque jour nous espérions que ce serait celui de sa sortie, mais non… Il fallut donc bien s’organiser pendant cette période. Allers-retours à l’hôpital, la vie à trois ensuite à la maison, bref ce n’était pas la joie. Je me retrouvais entre Julia et Christophe à la maison bien que ce dernier tentait de ne pas me laisser de côté, je ne voulais surtout pas qu’ils s’empêchent de passer du temps ensemble (si précieux). Lorsque nous étions à l’hôpital et que Julia était avec moi, je me mettais en retrait (je faisais toujours ça lorsqu’ils étaient démonstratifs de leur amour). J’ai toujours eu du mal à supporter leurs démonstrations d’affection. J’avais l’impression que dés lors que Julia était là, je n’existais plus.

Une semaine plus tard, Nicolas sortit de l’hôpital et passa une semaine de convalescence à la maison. Au bout de trois semaines de vie commune, il fallait de nouveau se séparer. Mais nous savions que nous allions nous retrouver pour désormais ne plus se quitter. Début mai, quand ils partirent nous pensions les revoir un peu avant leur emménagement.

Après ce séjour à quatre, de nombreuses tensions naquirent entre Nicolas et moi. A distance, le dialogue était difficile voir inexistant. Je m’énervais de son manque d’empressement à faire ce qu’il devait faire (comme son préavis pour son travail). Je m’énervais également de sa flemme générale qui me devenait insupportable, même à distance. Ce fut une période où je ne le supportais plus.  Il me semblait qu’il ne faisait strictement aucun effort pour passer du temps avec moi. Loin des yeux, loin pour tout, j’avais l’impression que c’était le principe de Nicolas. Il ne m’intégrait pas du tout dans sa vie. Je n’étais au courant de ses sorties qu’en l’apprenant par Julia, par hasard au détour d’un conversation ou je l’apprenais sur notre agenda Google mis en commun. Durant cette période, j’en vins même à me disputer avec Julia qui me trouvait trop dure avec Nicolas.

J’en arrivais à un tel point de saturation qui faisait que je voulais prendre la fuite. Je voulais partir, arrêter tout ça. S’en était trop. Je décidais d’aller passer un week-end seule loin d’eux, loin de tout ça à Paris.  Après avoir programmé ma petite cure en solitaire, Julia m’annonçait qu’elle avait trouvé un covoiturage pour venir chez nous, ce week-end là. Mais elle viendrait seule… Nicolas travaillant, il ne pourrait venir. Ayant besoin de prendre de la distance, je ne ressentis pas ça comme un problème, mais cela me fit quand même un peu mal de penser qu’elle allait venir et passer un week-end seule avec Christophe. Je partis donc pour mon week-end qui ne s’avérait pas franchement être une évasion. A mon retour, nous avons passé une soirée à trois avant que Julia ne reparte le lendemain.

Peu de temps après cette épisode, les tensions avec Nicolas se calmèrent un peu. Mais désormais j’avais la trouille de l’emménagement. Est ce que nous sommes vraiment faits pour vivre ensemble tous les deux ? Est ce que finalement les tensions, nos différents à régler ne vont-ils pas revenir ?  Est ce que notre relation n’était-elle pas faite pour rester telle qu’elle était ? J’avais également peur de perdre Christophe face à une Julia de plus en plus possessive envers lui, supportant de moins en moins mes activités avec lui.

Je n’avais pas revu Nicolas depuis deux mois, lorsqu’ils arrivèrent début Juillet. Ils étaient accompagnés de sa mère dont je redoutais la connaissance. Il est toujours difficile d’être présentée à des parents dans ce genre de situation. Finalement tout se passa bien. La vie à quatre pouvait enfin commencer…

 

Jamais deux sans trois

Nous sommes fin avril et les voilà pour deux semaines de vacances chez nous. On se retrouve donc avec plaisir. La vie à plusieurs se passe bien. On profite du temps estival et l’ambiance est détendue. Quelques tensions viennent toutefois se mêler à ça.  Charlotte et Nicolas tiennent à ce qu’on ait des activités à quatre. Chose absolument pas partagée par Julia et moi. C’est arrivé à un tel point que Charlotte voulait créer des règles avec des horaires précis de moments à quatre et d’autres à deux, que les repas à quatre étaient obligatoires, etc. Je me suis tout de suite opposé à une organisation si  contraignantes. Au final, Charlotte a jeté l’éponge et on a organisé les choses naturellement comme ça venait.

Pendant le séjour, Nicolas est hospitalisé plusieurs jours suite à des problèmes de santé. La vie est alors en suspend et l’atmosphère se fait pesante. Hormis cet évènement, nous nous retrouvons du coup dans une situation totalement inattendue : Nous sommes plus que trois à la maison. Il faut alors gérer ce contexte particulier de la meilleure façon possible. Ne voulant pas laisser dormir Charlotte seule, ne voulant pas non plus créer de jalousie ou de malaise, je décide de me coucher de mon côté et faire dormir Charlotte et Julia ensemble. Les jours suivants, Charlotte insiste pour que je passe la nuit avec Julia et que je profite au moins de sa présence malgré les circonstances. Beaucoup d’aller-retour sont fait entre la maison et l’hôpital. Charlotte y passe d’ailleurs la plus grande partie de son temps. Julia et moi même allons la rejoindre à certains moments. Le reste du temps nous restons tous les deux mais l’ambiance n’est pas vraiment à la fête.

D’ailleurs, à ce propos, nous nous sommes retrouvés à trois, Nicolas, Julia et moi dans la chambre d’hôpital. Elle était collée à lui et l’abreuvait de mots d’amours et de câlins. C’est là que j’ai réalisé que leur amour ne me rendait pas jaloux (voir billet : Je compte les jours, je compte les heures). Par contre j’étais très mal à l’aise. Je n’existais pour ainsi dire pas et je me demandais vraiment ce que je foutais là.

Finalement, Nicolas doit rester une semaine de plus chez nous en convalescence. Les deux semaines de vacances sont donc prolongées à trois. Au fil de la semaine, la vie reprends un peu plus son cours normal. Julia et moi profitons des derniers jours pour nous rendre à Soissons pour nous balader et dîner au restaurant. Nous passons un excellent moment tous les deux ce qui nous laissera un bon souvenir de ces vacances jusque là un peu mitigées.

Plus d’un mois plus tard, Julia regarde par hasard si il y a un trajet en covoiturage jusqu’à Soissons. Il se trouve que oui et saute sur l’occasion pour passez le week-end à la maison. Nicolas restera à Strasbourg car devant travailler ce samedi là en sachant qu’il avait prévu de passer quelques jours sans Julia pour des raisons administratives.

J’appréhende pas mal de me retrouver à nouveau à trois. Il est normal que j’apporte une certaine attention à Julia étant donné les kilomètres qu’elle parcours pour venir me voir. D’un autre côté, je ne veux pas que Charlotte se sente délaissée. Je suis assez mal à l’aise au départ mais au final, ça se passe sans problème particulier. Il se trouve que Charlotte avait prévu de passer une partie de week-end sur Paris. Cela nous laisse donc un peu de temps rien que tous les deux. Le week-end passe encore à la vitesse de la lumière et c’est la dernière ligne droite avant leur emménagement.

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