Tender grass

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Nous avions décidé de passer nouvel an tout les quatre. C’était un moment important pour Charlotte, quelque chose qui lui tenait vraiment à coeur, de passer le glissement vers la nouvelle année avec nous. Je trouvais ça touchant que ça lui importe autant, même si pour moi, nouvel an n’avait pas de signification particulière. Mais qu’importe, c’était l’occasion de les revoir, de passer du temps ensemble et même, pour moi et Christophe, d’avoir du temps rien qu’à nous deux lorsque Charlotte mangerait avec Nico.

Le week-end s’est plus ou moins bien passé. Les retrouvailles avec Christophe étaient agréables, et je le découvrais sous un autre jour, vu que ce week-end là nous n’avons pas QUE baisé et avons discuté longuement. ^^

La seule chose qui faisait un peu d’ombrage à ce petit week-end, était la tension qui régnait entre moi et Charlotte. Quelque chose qui n’avait pas encore fait son apparition avant… Dès que je faisais une remarque, disais quelque chose, faisais de l’humour (bon ok, mon humour est pas forcément super compréhensible et c’est pas rare qu’on le prenne mal) elle se braquait et devenait agressive. C’était compliqué pour moi de comprendre ce qui se passait et pourquoi elle réagissait comme ça. Nous avons eu plus tard une discussion autour de ça, sur le fait que des fois, elle n’interprétait pas les choses de la manière que je souhaitais. C’est quelque chose qui a plus ou moins disparu maintenant, on s’habitue à mon humour de merde faut croire. ^^

Le week-end passé, le temps nous paru long sans eux… Nous ne devions les revoir que 2 mois plus tard! Alors nous avons fait ce qui devra devenir une habitude : Week-end surprise à mi-parcours ! On n’avait pas prévenu Charlotte de notre séjour… Christophe était dans la confidence car il est du genre « angoissé de la surprise », donc pour pas le stresser et pour éviter qu’il nous ferme la porte à la figure, on l’a prévenu, quand même.

On est arrivés, sans un bruit, Christophe est descendu, prévenu par un SMS, prétextant qu’il allait éteindre la chaudière un truc comme ça, et Nico est monté à sa place… J’aurais bien voulu voir la tête de Charlotte… Bref ^^ A part ça, le week-end était génial… Même si Charlotte est tombée sur quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir en montant dans la chambre que Christophe et moi occupions… Un accessoire un peu « étrange » on va dire, qui ne laissait pas beaucoup de doute sur la relation que Christophe et moi entretenions. C’est à cette occasion, que nous décidions d’en parler à Charlotte et à Nico. Leur expliquer que Christophe était mon Maître et moi sa soumise a pas été super facile, déjà que pour nous c’était compliqué… Nico n’a pas voulu en entendre parler au début, enfin surtout des pratiques que nous pouvions avoir. Je me suis pour la première fois, avec lui, heurtée à un mur d’incompréhension, je tombais de mon petit nuage.  Il n’appréciait pas forcément que je lui raconte mes pratiques et ce que je faisais avec Christophe. Ce qui peut aisément se comprendre.

Mais j’ai toujours été de la politique du « je dis tout, je raconte tout à mes chéris », ce qui ne plait pas forcément à tout le monde. D’ailleurs j’étais la seule à penser comme ça et à apprécier la transparence totale. J’ai du changer mes habitudes et garder un jardin secret. Tant pis, mes histoires je les garderais pour moi à l’avenir.

Crédits: Growing From Within’ by Mary Frances

Titre chanson : Tender grass by June & Lula

Avec la SNCF, tout est possible

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Pendant le mois de décembre, à mon tour je me suis conforté dans l’idée que j’étais amoureux de Julia. Je ne sais pas si c’est le fait que Charlotte ait révélé ses sentiments et que du coup ça m’a « autorisé » à les avoir également, mais peu importe. Je m’en suis vraiment rendu compte avec la distance et le manque… le manque de ne pas la voir, la toucher, la sentir et pour ainsi dire ne rien pouvoir partager. La personne devient « trop » présente dans nos pensées. On se demande ce qu’elle fait. On se dit qu’on aurait bien aimé faire telle ou telle chose avec elle. C’est la naissance d’une grande frustration et d’une jalousie qui s’amplifiera encore plus tard.

Nous avions donc prévu de nous rendre à Strasbourg pour le jour de l’an. Ce que nous n’avions pas pris en compte, c’était les conditions climatiques. Faute de moyen, Charlotte avait prévu un trajet en train le moins cher possible. Attention, tenez-vous bien. Nous devions prendre un bus pour aller de notre bled à Soissons. De là nous devions prendre un train jusqu’à Laon. Après, un autre train pour arriver à Reims. Il y avait là une correspondance obscure entre deux gares de Reims et enfin un train pour terminer à Strasbourg. Cela faisait pas moins de cinq moyens de transports pour arriver à bon port. Entre temps les températures étaient devenues négatives, la neige et la glace avait recouvert les routes. Autant dire que avec notre confiance placée en la SNCF concernant la ponctualité, nous avions un pourcentage conséquent pour passer le réveillon bloqués au milieu de notre trajet.

Cet aparté fait, nous abandonnons ce trajet périlleux (et de surcroît nos billets achetés en avance) pour un autre plus sûr et plus cher en passant par Paris. Quelques longues heures de train plus tard, sur le quai, la voix enregistrée en français et allemand nous confirme que nous sommes arrivés victorieux à Strasbourg. Nous retrouvons Julia et Nicolas et nous dirigeons chez eux où nous passerons quelques jours.

Les premiers d’entre eux se font surtout à trois alors que Nicolas travaille et nous retrouve seulement le soir. Charlotte fait en sorte de nous laisser, Julia et moi, un maximum de temps tous les deux. Je passe toutefois un après-midi en compagnie de Charlotte pour faire quelques courses dans le centre. Cela nous permet de nous retrouver avec nostalgie dans cette ville où nous avions passé trois années de notre vie tous les deux. Nous en profitons également pour passer à une bijouterie ou je me décide à prendre une bague à offrir à Julia. C’était plutôt cocasse car la vendeuse pensait au départ qu’elle était pour Charlotte.

Le reste du séjour à quatre se passe plutôt bien et nous nous efforçons de passer alternativement du temps à l’extérieur de l’appartement car l’intimité est loin d’y être optimale. Une fois où Julia et moi allons fumer une cigarette à l’extérieur. Nous discutons un long moment dans le froid glacial de Strasbourg. Nous nous décidons à rentrer nous réchauffer. En ouvrant la porte, nous voyons Charlotte à genoux en train de prodiguer une fellation à Nicolas en plein milieu du salon. Ça me fait l’effet d’une bombe. Je me doute bien qu’ils font ça et bien plus mais je n’étais sans doute pas préparé à être confronté à ça. A un autre moment nous sommes tous les quatre dans le salon. C’est là que j’entends Charlotte gémir entre les mains baladeuses de Nicolas alors qu’ils se tenaient à côté de nous. Ce genre de moments avant vraiment tendance à me crisper. Mais bon… je ne souhaitais pas gâcher leur temps ensemble, ni le notre, alors je n’avais plus qu’à prendre une grande respiration et passer outre. Il serait toujours temps d’évoquer ça plus tard.

Fin du séjour, départ dans l’autre sens vers 5h du matin. Nous nous retrouvons dans ce Strasbourg-Paris, fatigués et déprimés. Pour ma part, je n’en peux plus de ce trajet. Je l’ai fait tellement de fois, tellement… Heureusement, les souvenirs des moments partagés en compagnie de nos amoureux permettent de supporter le voyage.

Un nouveau départ

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Des tests VIH/Hépatites pour abandonner le préservatif (vive le glamour de notre époque) et deux semaines plus tard, nous nous retrouvons pour un nouveau séjour. Tout se passe avec plus de sérénité et sans tensions. De la même manière, les couples s’inversent le temps de ces retrouvailles. Je profite enfin de Julia sans avoir l’esprit occupé par des pensées négatives. Les moments intimes prennent une dimension tout autre.

L’union de nos corps durant l’étreinte provoque quelque chose d’indescriptible. Alors que Julia avait signifié ses goûts en matière de domination/soumission, nos rôles prennent place naturellement. A l’origine je prenais plus du plaisir en étant soumis et j’affectionnais plus l’idée d’être un objet sexuel dont on profite. Je suis donc plutôt étonné de me sentir à l’aise dans une position de dominateur pendant l’acte. Non seulement ce rapport s’installe instinctivement et avec spontanéité, mais en plus je m’y sens bien. Ma sexualité prend une autre tournure totalement inattendue et s’ouvre vers une nouvelle palette de pratiques à découvrir avec un certain engouement. C’est une réelle complicité et fusion qui s’opère entre Julia et moi au niveau sexuel.

A l’issue du séjour, Charlotte prend cette nouvelle avec bien moins d’enthousiasme. Il s’avère que chronologiquement, elle avait essayé de m’emmener dans cette voie progressivement. Elle a alors le sentiment que Julia lui a coupé l’herbe sous le pied. N’ayant pas autant d’envies dans ce type de pratiques, elle laisse finalement la place à Julia et me permet de m’épanouir avec elle dans ce domaine.

Après leur départ, Charlotte m’annonce, très vaguement, et en tournant autour du pot, qu’elle pense avoir des sentiments pour Nicolas. Je lui demande alors si ça change quelque chose me concernant. Ce à quoi elle répond par la négative. Je la rassure alors en lui disant que dans ce cas là, il n’y a pas de problème si elle est amoureuse, qu’elle ne doit pas en avoir peur et ne pas tenter de lutter contre ça en se voilant la face si c’est ce qu’elle ressent.

C’est beaucoup de changements qui interviennent dans notre vie. Notre couple très fusionnel jusqu’à maintenant éclate en une autre entité encore floue.

Une longue période précède notre future rencontre pour le jour de l’an. Les moments passés avec l’autre à distance se font donc par messagerie instantanée, e-mail et téléphone. Un jour, un soir, peu importe, lors d’une discussion autour de ce qu’on avait vécu et de ce qu’on pourrait expérimenter, le fait d’être Maître et soumise est évoqué. Au premier abord, ça ne change pas grand chose, mais ces mots ont été lâchés. Ce rapport que nous avions tous les deux existait déjà, mais là ça devient quelque chose de plus concret. Je ne m’en rend pas encore compte à ce moment là, mais ce statut allait avoir un impact insoupçonné dans la manière dont j’allais vivre ma relation avec Julia mais aussi notre relation à quatre dans son ensemble.

 

Une partie pour commencer

Une fois le jeu sorti, nous sommes montés à l’étage pour jouer dans une pièce munie d’un tapis et d’un petit canapé. Nous nous sommes installés sur le sol avec les verres de cette soirée bien arrosée. La partie pouvait commencer. Au fil des cartes du jeu, les vêtements tombèrent. Comme la règle le voulait, les partenaires de même sexe se retrouvaient en face. Les gages effectués se faisaient donc très souvent avec les partenaires de sexe opposé. Les cartes piochées les unes après les autres favorisèrent les échanges entre Christophe et Julia  et également entre Nicolas et moi.

Ainsi nous nous sommes retrouvés tous les deux emmitouflés dans une couette (nous n’avions plus beaucoup de vêtements) et les mains devenaient baladeuses mais dissimulées par le drap. Je ne me souviens plus très bien comment tout a fini par réellement déraper en relation sexuelle, mais le fait est qu’il me semble que Julia et Nicolas ont commencé à me prodiguer des caresses à deux. Christophe caressant Julia. Puis finalement Nicolas et moi avons couché ensemble alors que Christophe et Julia faisaient de même. Nous avons interverti les rôles à un moment donné puis j’ai fini la soirée dans les bras de Nicolas. Je ne sais plus très bien pourquoi, mais Christophe et Julia sont descendus. Fatigués, avec Nicolas, nous nous sommes assoupis enroulés dans une couette sur le sol et avons finalement atterri dans le lit de de la chambre d’amis (initialement celle de Julia et Nicolas) pour un sommeil profond.

Le matin au réveil, je découvre Nicolas à côté de moi. Nous nous embrassons brièvement, mais je réalise que la règle de ne jamais se retrouver seuls a un peu sauté. Malgré ma très forte envie, je n’ose pas m’aventurer dans un câlin plus poussé par peur que la soirée n’ait fait exception à la règle. Après être descendue en trombes car on sonne à la porte (c’est le facteur), Christophe et Julia se lèvent un peu plus tard. Je m’isole avec Christophe avec qui on décide que finalement ce que nous avions instaurés comme ligne de conduite, n’était pas tenable. Une fois le petit déjeuner pris tous les quatre, Nicolas et moi remontons ranger le bazar de la veille, ce qui est un bon prétexte pour retourner au lit tous les deux.

Le week end sera finalement une suite de rapports sexuels très très fréquents et d’un grand décalage entre les deux duos. Christophe et Julia sont très fatigués. Nicolas et moi, plutôt en forme. Très rapidement, nous fonctionnons par couple de deux. Tout est simple à mes yeux. Bizarrement je n’éprouve aucune jalousie vis à vis de la relation de Christophe avec Julia. Je vis le week-end à fond, sans penser à la suite. Je ne me reconnais pas beaucoup durant ces quelques jours. Je suis joueuse, je ne me prends pas la tête. Avec Nicolas, c’est sexe et rigolade. C’est très intense. Le fait de plaire à quelqu’un d’autre que mon chéri Christophe y est certainement pour quelque chose. Je me sens confiante. Nous nous quittons sur cela. Il ne se sera finalement pas passé grand chose entre Julia et moi. Des échanges de baisers et des caresses, mais sans aller plus loin.

A ce moment là, il n’était aucunement question de sentiments. C’était pour moi du sexe très complice, mais uniquement cela. Il n’était pas du tout question de parler d’amour avec Nicolas. D’ailleurs, peut-être que je me voilais la face, mais il n’était pas question d’amour entre Christophe et Julia. Pour moi, il s’agissait surtout d’une très forte attirance doublée d’une amitié. Ce week-end est une expérience échangiste à mon sens réussie. Bien évidemment, je m’attache à Nicolas mais il est hors de question pour moi de tomber amoureuse.

Une fois Julia et Nicolas partis, Christophe et moi, faisons un bilan du week end. Une grande discussion pour vérifier que personne n’a mal vécu la chose. Christophe m’avoue avoir été extrêmement jaloux de ma relation avec Nicolas et de mon manque de jalousie à son égard. Il a eu peur. J’avais tellement bien vécu le week-end que je suis très surprise d’apprendre que cela n’a pas été autant le cas pour lui. Je le rassure. Mais rien n’y fait, il a peur de la relation que j’ai avec Nicolas. Nous nous couchons. Et là, mon portable sonne. C’est un message de Nicolas sur mon portable pour me souhaiter une bonne nuit…

Crédits: Bed par n.gottier

La descente aux enfers

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Mercredi 10 novembre, le jour fatidique est arrivé. Ils doivent arriver très tard dans la soirée et la pression monte sans cesse. La peur de ce qui va se passer et la joie de revoir Julia se mélange en un grand n’importe quoi dans mon esprit. Les minutes qui nous séparent de leur arrivée deviennent insoutenables. Je me demande alors si ce n’est pas une connerie monumentale. Je n’ai rarement eu autant l’impression d’avancer à trois cent kilomètres à l’heure dans un brouillard tellement opaque que je suis convaincu de foncer droit dans le mur.

La voiture arrive enfin. La tension est à son paroxysme et des émotions indescriptibles m’envahissent. Les présentations très gênées se font. Nous passons ensuite au salon pour discuter un peu autour d’un verre. Je demeure très silencieux et participe très peu à la conversation. Les quelques échanges de regard avec Julia ne font qu’amplifier le fait que je sois très mal à l’aise.

Il est maintenant l’heure de se coucher. C’est presque une libération pour moi. Je fais visiter les pièces de l’étage à Julia afin de lui montrer là où ils dormiront avec Nicolas. Je n’ose pas regarder Julia en face quand je m’adresse à elle et cherche à éviter tout contact. Je redescends pour aller dormir. Je suis dans le lit avec Charlotte et l’adrénaline fait encore trembler tous mes membres.

On avait prévu de passer la journée suivante à Paris. Nous partons donc pour Soissons afin de rejoindre la capitale dans une ambiance plus détendue que la veille. Malgré un temps automnal peu propice à la balade, nous arpentons les rues du neuvième arrondissement. Les échanges se font de manière déjà un peu plus sereine même si cela ne se fait pas aussi aisément que ça pourrait l’être. Après un repas dans un restaurant japonais, nous nous rendons à la Tête dans les nuages pour nous adonner à quelques parties de jeux vidéo. Cet amusement nous permet de nous réchauffer et nous rapprocher.

Il est temps de rentrer. Dans le TER qui nous ramène à Soissons, alors que Charlotte est collée à moi, elle se fait câliner par Julia sous l’oeil désapprobateur d’un usager. Je regarde régulièrement et avec amusement ce soixantenaire qui ne semble pas apprécier le spectacle qui s’offre à ses yeux. Arrivés à la maison, nous prenons l’apéritif. Une ou deux heures passent. Ma notion du temps est très imparfaite à ce moment là et le sera pour le reste de la soirée. Charlotte et Nicolas ne cessent de parler et rigoler et nous oublient totalement. Charlotte propose alors de faire un jeu de société. Elle me demande d’aller en chercher un, accompagné de Julia.

Je monte à l’étage pour choisir un jeu susceptible de plaire à tout le monde. Avec Julia, nous n’avons aucune inspiration devant la pile de boîtes face à nous. On redescend finalement avec un jeu de cartes qu’en plus je déteste. Lorsque Charlotte le voit, elle me regarde avec une immense déception et en disant « Mais, vous avez pas pris Nirvana ? ». Je suis stupéfait par sa réaction ! Je ne m’attendais pas à ça de sa part.

Nirvana ? Là ? Maintenant ? Déjà ? Je me demande si je n’ai pas loupé quelque chose. La perspective de faire un jeu coquin dès ce soir ne m’enchante guère. Je ne me sens pas prêt du tout à mais je décide toutefois de suivre le groupe.

On monte dans la salle de jeux et nous installons directement sur le tapis autour du plateau. Au gré des cartes tirées, les esprits s’échauffent. Les contacts se fonts plus réguliers et insistants. Difficile de ne suivre que les consignes du jeu. Alors que nous étions placés tous les quatre autour du plateau, nous sommes maintenant en deux groupes. Charlotte et Nicolas d’un côté nus sous une couette et Julia et moi de l’autre également nus sous une autre couette. Les cartes nous font nous embrasser de temps à autres et nous mènent à faire des actions plus ou moins osées. J’en viens également à devoir embrasser Nicolas, chose qui a toujours été pour moi un point de blocage dans les rapports entre hommes. Finalement, ce n’était pas si terrible.

Je tire plus tard une carte me demandant de caresser les cuisses de Julia avec mes cheveux. Elle se met devant moi, jambes écartées et j’avance mon visage au niveau de son entre jambe. Je m’exécute et sens son odeur qui fait disparaitre mon angoisse au profit de l’excitation. A l’issue de cette expérience de quelques secondes qui m’ont parues durer de longues minutes, je n’attends que le moment où le jeu sera terminé. Arrive le moment où les cartes valsent et où Nirvana se fait oublier et atteint par la même occasion son but initial. Les baisers et caresses se mélangent dans une douce et agréable anarchie. Dans cette effervescence et étant dans les « grandes premières », je prodigue une fellation à Nicolas qui se laisse faire sous les yeux ravis de Julia. J’avais très envie d’en profiter pour tenter de nouvelles choses (voir le billet Swingtown). Là encore, ça n’avait rien de bien terrible. Au bout d’un moment, je me retrouve avec cette dernière sur le sol tandis que Nicolas s’occupe de Charlotte sur le canapé. Julia m’accueille et je viens en elle. Les va-et-vient se succèdent sur le tapis qui s’avère loin d’être idéal mais qu’importe. Le moment qui se déroule actuellement était tellement impensable…

Les câlins remplacent maintenant les étreintes. Julia et moi décidons de descendre pour manger quelque chose car nous n’avions toujours pas dîné. Nous indiquons que nous allons fumer une cigarette en bas, dans le salon, en les attendant. On se câline et on en revient pas de ce qui vient de se dérouler. Le temps passe et il ne descendent toujours pas nous rejoindre. On n’ose pas monter ne sachant pas ce qu’ils font et ne voulant pas les déranger. Nous nous décidons à grignoter un peu pour patienter mais ils n’arrivent toujours pas. Nous restons un long moment dans le salon et il commence vraiment à se faire très tard… ou plutôt très tôt. Que faire ?

Nous n’osons vraiment pas nous aventurer là haut. En outre, il était convenu que nous ne devions pas rester seul(e) avec l’autre mais nous n’allons pas attendre éternellement. Je fais alors dormir Julia dans le lit « conjugal » en me disant que j’allais le payer le lendemain mais je me voyais mal la laisser sur le canapé du salon. Une fois couchés, nous discutons longuement. Nous nous étonnons mutuellement de l’entente entre Charlotte et Nicolas et nous demandons si nous avions pas fait une énorme connerie. Nous avions l’impression de les avoir jetés dans les bras de l’un et de l’autre sans en avoir mesuré les conséquences. Et si ils tombaient amoureux ? Et si ils nous abandonnaient ? Et si ? Et si ? Et si ? Et si c’était le fameux mur que nous devions nous prendre en pleine tronche ? Les questionnements fusent et Julia et moi ne faisons pas en sorte de nous rassurer, bien au contraire. Nous angoissons sur le devenir de tout ça et peinons à trouver le sommeil.

C’est déjà le petit matin et le repos n’aura duré que quelques heures. J’entends Charlotte descendre dans la cuisine et saute du lit pour aller la retrouver. Je lui demande si ça pose un problème que Julia ait dormi dans notre lit cette nuit. Elle me répond qu’il n’y a aucun problème. Elle en profite alors pour revenir sur la seule règle qu’il y avait. Maintenant, nous pouvons avoir des rapports intimes avec l’autre sans que la présence du partenaire habituel soit nécessaire. Je me satisfais de cette décision mais cela me rend en même temps très inquiet.

Pourquoi est-ce qu’elle a tenu à supprimer cette règle qu’elle avait elle même dicté ? Pourquoi le faire juste au lendemain de cette expérience ? Qu’est ce qui s’est vraiment passé cette nuit là ? Elle est censée être très jalouse. Pourquoi n’est-ce plus du tout le cas ? Je ne reconnais décidément plus Charlotte. J’étais déjà interloqué la veille mais là je ne sais plus quoi penser. Je me sens complètement dépassé par les évènements. Lorsque je retourne retrouver Julia dans la chambre et que je lui relate ma conversation avec Charlotte, elle se met à partager ma crainte. Pour nous commence alors la descente aux enfers…