Des enfants ? Avec quelle conjointe ?

Bonjour à tous les quatre,

Je suis votre blog depuis quelques mois, au début de sa création. J’attends avec impatience chaque nouvel article.

J’ai une question (il ne me semble pas que vous l’ayez abordée). Avez-vous le projet d’avoir des enfants ? Avec quel(le) conjoint(e) ?

Cette question m’intrigue beaucoup.

Continuez votre blog tel quel, c’est très intéressant.

Margaux

Christophe:

Bonjour Margaux,
La question des enfants est intéressante même si elle n’est pas d’actualité. Que ce soit Charlotte, Julia ou moi même, nous ne désirons pas avoir d’enfants. Seul Nicolas n’est pas opposé à cette idée. C’est un choix personnel qui est intervenu bien avant cette aventure polyamoureuse. Rien ne dit que c’est définitif et que certains d’entre nous ne vont pas changer d’avis dans les années qui suivent. Rien ne dit non plus que nous ne nous retrouverons pas un jour face à une grossesse accidentelle. C’est donc avec des « Et si… ? » que j’avais évoqué le problème avec Charlotte.

Et si l’une d’elle veut un enfant, avec qui va-t-elle le faire ?

Est-ce que deux personnes peuvent imposer égoïstement la présence d’un enfant aux deux autres qui n’en veulent pas ?

Si ils sont d’accord, comment les deux autres vont intervenir dans la vie de l’enfant ? Est-ce qu’ils doivent intervenir d’ailleurs ?

Est-ce que dans ce cas là, les deux autres doivent aussi en profiter pour concevoir un enfant de leur côté au même moment ?

Est-ce que ce seront deux papas et deux mamans ou un papa, une maman, un pseudo-oncle et une pseudo-tante ?

Comment expliquer le fonctionnement de la relation ? Il se rendra compte que papa et maman ne dorment pas toujours ensemble et pareil pour les gestes d’affection et les baisers.

Plus tard, comment l’enfant présentera ces deux personnes à ses copains et copines ?

Est-ce que ce sera un problème pour lui ?

Est-ce qu’il faudra obligatoirement vivre dans une grande ville pour profiter de l’anonymat ?

Est-ce que c’est un évènement qui signera la fin de la famille à quatre ?

Ces quelques questions, nous n’en avons pas forcément la réponse et pour certaines d’entre-elles, il est tout simplement impossible d’en avoir. On ne peut qu’étudier éventuellement les choix qui s’offrent à nous en imaginant les conséquences de chacun d’entre eux. Il est également difficile de se projeter lorsqu’on l’impression que c’est si loin de nos projets de vie actuels. Me concernant, il n’y a qu’une seule certitude : si seules deux personnes veulent un enfant et que ça ne coïncide pas avec l’envie des deux autres, on peut être sûrs que cela mettra un terme à l’aventure à plusieurs. Une grossesse va probablement provoquer un décalage entre les deux couples, en particulier si l’autre s’en désintéresse totalement et ne s’implique absolument pas dans cette nouvelle situation. En outre, un enfant entraine un coût non négligeable au quotidien que les deux autres n’ont aucune raison de supporter. C’est sans parler du fait qu’un enfant apporte son lot de contraintes et le subir des autres ou le faire subir aux autres va forcément provoquer des tensions. C’est un grand chamboulement et impose une organisation particulière. Sans la présence d’un enfant, c’est déjà loin d’être gagné, donc autant dire que ce n’est pas pour tout de suite.


Charlotte :
Je n’ai jamais, pour ma part, voulu avoir d’enfants. Cela remonte à mon adolescence, je savais déjà que je ne voulais pas d’enfant. Je ne me suis jamais vue avec des enfants. Bizarrement cette situation venue, je me suis demandée ce qu’il se passerait si je changeais d’avis et décidais d’avoir un enfant. Je me suis également demandée comment je réagirais si Julia en voulait un. Je n’ai pas eu beaucoup de réponses à mes interrogations parce que je pense que malheureusement je ne le saurais que si la situation se présente. Honnêtement, je pense que je vivrais assez mal que Julia veuille un enfant et qu’elle le fasse avec l’un de nos deux chéris. Je verrais cela comme une forme d’appropriation du chéri en question. Et je pense qu’elle verrait cela de la même façon si c’était moi.

Je pense réellement que notre couple est trop jeune, il y a encore bien trop de jalousies pour que l’on puisse envisager une telle situation pour le moment. Je serais totalement contre l’idée de vouloir un enfant dans un climat qui ne serait pas le plus serein possible et où chacun se sentirait bien. D’autant que comme Christophe l’a dit, si deux d’entre nous décident de faire un enfant, que seront les autres pour lui ? J’ai tendance à penser que faire un enfant, c’est un peu exclure les autres. La relation avec celui qui ne voulait pas d’enfant, aurait d’un coup, un autre degré. J’aime l’équilibre, il me semble l’avoir dit maintes fois, et je souhaite donc que mes relations restent un maximum sur un pied d’égalité (même si je sais que ce n’est pas vraiment possible).


Nicolas :
Mon avis va trancher quelque peu avec les deux précédents (et probablement avec celui qui suivra) puisque je suis le seul d’entre nous à ne pas être fondamentalement opposé à l’idée d’avoir un enfant un jour.

Cela ne veut pas dire que j’en veut un tout de suite, voire même dans les prochaines années. Peut-être même finalement que cette envie ne viendra jamais.

Effectivement Margaux, tes questions se poseront (et beaucoup d’autre). Il est certain que dans l’éventualité où un enfant devait arriver il faudrait une implication des deux autres car ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire dans son coin.

Selon moi, les deux «non-parents» biologiques doivent être impliqués autant que les deux autres dans l’éducation et l’enfant aura 2 mamans et deux papas.


Julia :
Je ne vais pas être originale: je ne veux pas d’enfants pour le moment. Donc la question ne s’est encore jamais vraiment posée. Si jamais Charlotte et Christophe ou Nicolas souhaitaient un enfant tout les 2, ensemble, je pense que dans l’état actuel, je déménagerais tout simplement. Je ne supporte pas les enfants et j’ai beau aimer mes amoureux, je ne me laisserais jamais imposer un style de vie qui ne me convient pas.

Nous allons vivre ensemble

Alors que l’idée était bien présente déjà avant notre week-end du Jour de l’an passé avec Julia et Nicolas, elle s’était concrétisée jusqu’à être devenu un projet bien réel. Nous allions vivre ensemble. Les choses se mettaient donc en place. Après ce week-end éclair et surprise pour l’anniversaire de Julia, le projet prenait vie petit à petit. Il était prévu qu’ils emménageraient au mois de Juillet. Julia souhaitait que cela intervienne quelques jours après l’arrêt de son contrat. Nicolas quant à lui, partait sur fin Juillet. Et on peut dire que cela ne me réjouissait pas beaucoup qu’il retarde la chose. Cela démontrait pour moi, un manque de volonté de venir me rejoindre.

Ils avaient pris de longues vacances de deux semaines à la maison pour le mois d’Avril. Les vacances commençaient très bien. Tout était parfait lorsqu’il fallut finalement emmener Nicolas à l’hôpital en pleine nuit pour des problèmes de santé. La deuxième semaine de vacances fut donc écourtée et poursuivie dans la chambre qu’il garda presque une semaine durant (au lieu d’un passage éclair d’un jour tout au plus). Je passais la plus grande partie de mes journées avec Nicolas qui était complètement démoralisé à l’idée de devoir rester encore un peu plus (car on apprenait les choses au jour le jour à l’hôpital). Chaque jour nous espérions que ce serait celui de sa sortie, mais non… Il fallut donc bien s’organiser pendant cette période. Allers-retours à l’hôpital, la vie à trois ensuite à la maison, bref ce n’était pas la joie. Je me retrouvais entre Julia et Christophe à la maison bien que ce dernier tentait de ne pas me laisser de côté, je ne voulais surtout pas qu’ils s’empêchent de passer du temps ensemble (si précieux). Lorsque nous étions à l’hôpital et que Julia était avec moi, je me mettais en retrait (je faisais toujours ça lorsqu’ils étaient démonstratifs de leur amour). J’ai toujours eu du mal à supporter leurs démonstrations d’affection. J’avais l’impression que dés lors que Julia était là, je n’existais plus.

Une semaine plus tard, Nicolas sortit de l’hôpital et passa une semaine de convalescence à la maison. Au bout de trois semaines de vie commune, il fallait de nouveau se séparer. Mais nous savions que nous allions nous retrouver pour désormais ne plus se quitter. Début mai, quand ils partirent nous pensions les revoir un peu avant leur emménagement.

Après ce séjour à quatre, de nombreuses tensions naquirent entre Nicolas et moi. A distance, le dialogue était difficile voir inexistant. Je m’énervais de son manque d’empressement à faire ce qu’il devait faire (comme son préavis pour son travail). Je m’énervais également de sa flemme générale qui me devenait insupportable, même à distance. Ce fut une période où je ne le supportais plus.  Il me semblait qu’il ne faisait strictement aucun effort pour passer du temps avec moi. Loin des yeux, loin pour tout, j’avais l’impression que c’était le principe de Nicolas. Il ne m’intégrait pas du tout dans sa vie. Je n’étais au courant de ses sorties qu’en l’apprenant par Julia, par hasard au détour d’un conversation ou je l’apprenais sur notre agenda Google mis en commun. Durant cette période, j’en vins même à me disputer avec Julia qui me trouvait trop dure avec Nicolas.

J’en arrivais à un tel point de saturation qui faisait que je voulais prendre la fuite. Je voulais partir, arrêter tout ça. S’en était trop. Je décidais d’aller passer un week-end seule loin d’eux, loin de tout ça à Paris.  Après avoir programmé ma petite cure en solitaire, Julia m’annonçait qu’elle avait trouvé un covoiturage pour venir chez nous, ce week-end là. Mais elle viendrait seule… Nicolas travaillant, il ne pourrait venir. Ayant besoin de prendre de la distance, je ne ressentis pas ça comme un problème, mais cela me fit quand même un peu mal de penser qu’elle allait venir et passer un week-end seule avec Christophe. Je partis donc pour mon week-end qui ne s’avérait pas franchement être une évasion. A mon retour, nous avons passé une soirée à trois avant que Julia ne reparte le lendemain.

Peu de temps après cette épisode, les tensions avec Nicolas se calmèrent un peu. Mais désormais j’avais la trouille de l’emménagement. Est ce que nous sommes vraiment faits pour vivre ensemble tous les deux ? Est ce que finalement les tensions, nos différents à régler ne vont-ils pas revenir ?  Est ce que notre relation n’était-elle pas faite pour rester telle qu’elle était ? J’avais également peur de perdre Christophe face à une Julia de plus en plus possessive envers lui, supportant de moins en moins mes activités avec lui.

Je n’avais pas revu Nicolas depuis deux mois, lorsqu’ils arrivèrent début Juillet. Ils étaient accompagnés de sa mère dont je redoutais la connaissance. Il est toujours difficile d’être présentée à des parents dans ce genre de situation. Finalement tout se passa bien. La vie à quatre pouvait enfin commencer…