Second Love

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Après notre dernier séjour, en février, la déprime s’intensifie par rapport à d’habitude. Normalement, je suis triste, il y a un vide, OK. Mais ça n’est rien comparé à ce que je commence à ressentir. J’ai l’impression de tomber en dépression, suis constamment triste, découragée et pessimiste… Je ne dors plus… Le mois de mars se déroule dans cette ambiance glaciale… Jusqu’à mon anniversaire, le 21: ils débarquent en visite surprise !

Je dois dire que je ne m’y attendais pas du tout, du tout. J’étais très fatiguée ce soir là, alors me suis couchée plus tôt que d’habitude. Nico lui tournait en rond et lisait, pendant que moi j’étais déjà endormie depuis longtemps… Puis, Charlotte appelle Nicolas sur son portable (Christophe et Charlotte étaient sensés être sortis en amoureux) et lui demande si je veux avoir Christophe. Je réponds vaguement que oui, prend le téléphone, et comprend rien à ce qu’il me raconte. Puis j’entends toquer. Et là, je sursaute comme une dingue. Puis mon cerveau freeze quelques secondes et je fais « Naaaaaaan???! ». Et 10sec après, me voilà dans ses bras. <3 Je crois que j’aurais pas pu rêver meilleur cadeau d’anniversaire.

Le week-end se passe très bien ! C’est même la première occasion que nous ayons eu de les faire rencontrer quelques uns de nos amis lors d’une soirée dans un bar pour fêter mes 21 ans. Comme d’habitude, le bonheur est au beau fixe… Jusqu’à ce qu’ils repartent. Le week-end aura été court, et la déprime revient après leur départ, même si j’ai été heureuse de le voir, je n’en peux déjà plus de ces périodes « sans lui ».

Au fur et à mesure, je les supporterais de moins en moins bien, sombrant dans une déprime inhabituelle, une colère constante, une agitation qui est propre à mes périodes d’angoisses. Le déménagement prévu prochainement (mais à cette époque ça me semblait trop loin) est la seule chose qui me tienne la tête hors de l’eau: la certitude, qu’à un moment, ça s’arrêtera. Après une relation de 3 ans à distance lorsque j’étais adolescente, qui n’a menée à rien.. Je m’étais promise de ne plus jamais réitérer ce genre de situations où, me disais-je, les sentiments amoureux sont faussés par le manque et l’espoir d’être un jour ensemble, incertain. Je suis contente d’avoir failli à cette promesse.

Crédits: Chanson: Second Love by Pain of Salvation

Photo: Madrika

Il y a trop de tension ici

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Entre Julia et moi, la situation devient critique. Les tensions sont de plus en plus présentes. Les discussions par messagerie instantanée ou téléphone partent souvent en vrille. Des relents de jalousie que j’essaie de combattre tant bien que mal refont surface de temps à autre de manière insidieuse.

Retour rapide…

Il se trouve que depuis la « mise en couple » à quatre officielle, je suis devenu extrêmement jaloux concernant Julia. A partir du mois de décembre, je me suis mis à de moins en moins bien supporter ses sorties, lorsqu’elle m’annonçait qu’elle allait dormir chez un pote, quand ceux-ci passaient la nuit chez elle, les mots d’affections à d’autres sur Twitter, quand elle me disait se faire draguer par quelqu’un et j’en passe. Je ne pouvais pas l’empêcher de vivre sa vie mais ça me faisait particulièrement souffrir. Comme je n’étais pas là pour voir ce qui se passait, j’imaginais… et j’imaginais le pire. C’était d’autant plus facile de supposer les plus mauvais scénarios qu’elle m’avait déjà confié devenir, sans rentrer dans les détails, très « affective » dès qu’elle avait un peu bu. Comme toute soirée entre amis est prétexte à boire, cela me stressait et me plongeait dans une angoisse profonde.

Cette douleur que je ne pouvais pas évacuer était difficile à gérer. J’avais surtout l’écoute réconfortante et compréhensive de Charlotte pour supporter ces moments là. Malgré ça, cela ne réglait pas pour autant ce que je ressentais. Indirectement, je faisais payer à Julia ces souffrances qu’elle m’infligeait en était froid, sec, distant et agressif… le temps que ça passe. Au fur et à mesure, j’ai tenté de contrôler ça, du moins je me suis efforcé à être moins désagréable.

Avance rapide…

A force de discussions et de travail sur moi, les tensions finissent par s’estomper en même temps que ma jalousie.

Pareil que la fois précédente, deux mois d’attente c’est impensable. On craque donc au bout d’un mois. Charlotte regarde les trajets en covoiturage disponibles et il y en a justement un… un peu trop cher. On tourne en rond et finalement on casse la tirelire sur un coup de tête. Julia n’est pas au courant. Je décide de lui faire la surprise pour son anniversaire et donc seul Nicolas est dans la confidence. Le week-end passe encore trop vite et il faut déjà repartir. Heureusement, un mois plus tard, ils viendront deux semaines.

Cogli la prima mela

J’ai peur. J’ai hâte. J’ai peur. J’ai hâte. Oui, mais j’ai peur. Mais putain, qu’est ce que j’ai hâte !

Le déménagement tant attendu, est prévu pour demain. J’ai écris cet article hier. Voici en vrac mes pensées, deux jours avant l’échéance.

– J’ai hâte d’être dans Ses bras… Me dire que je repartirais plus ! Mon dieu ! Ca va faire toute la différence ! Plus besoin de se presser pour tout. Tout va couler plus facilement. J’ai hâte de connaître le « vrai » Lui! Celui de tous les jours…

– Oui, mais.. Et si la « moi » de tous les jours ne convient pas ? Et si ils me trouvent insupportable à vivre ? Brrr, j’ai pas envie de ça… J’ai peuuur !  Mais en même temps, c’est pas grave, j’arrive toujours plus ou moins à m’adapter… Hein ?

– Est ce que Charlotte et Nico vont bien s’entendre au quotidien ? Je sais qu’il y a eu beaucoup d’angoisses de ce côté pour Charlotte, du coup ça me fait peur aussi. Et si jamais ils ne s’entendaient pas ? Que nous arriverait-t-il ?

– Est ce que je vais réussir à travailler sous les ordres de Christophe ? J’ai hâte de commencer et en même temps j’ai peur de pas être à la hauteur. (Parce que oui, au début, avant de reprendre mon travail, je travaillerais pour lui, pour l’aider avec Roomantic)

– Si jamais notre amour ne fonctionne pas, je risque de tout perdre. J’ai l’impression de tout avoir quitté pour eux, de me préparer à faire un grand saut dans le vide. J’espère qu’au bout y’a un gros matelas immense avec plein d’oreillers multicolores et pas des pics aiguisés !

– ON VA AVOIR UNE PISCINE !

– Et les chats ? Hein ? Est ce qu’elles vont supporter le voyage ? S’habituer à leur nouvel environnement ? Christophe va-t-il se faire à leur présence ? Charlotte va-t-elle réussir à les côtoyer malgré son allergie ? Hummmf ! Et puis, elles ont été habituées à dormir avec Nico et moi… Ca va leur faire bizarre là.

– Est ce que je vais me faire des amis ? C’est con, mais jusqu’à maintenant c’était facile : j’allais à l’école et voilà, pof des amis tout prêts. Là je vais débarquer dans une région que je connais pas, sans taf, sans école… Je sais pas la marche à suivre. ^^

– Pfff, déménager ça va être chiant. Je vais me cacher dans un carton et espérer qu’on se rappelle pas de mon existence jusqu’à qu’ils aient fini de tout mettre dans le camion.

– J’ai trop hâte de revivre en campagne. Je me sentais vraiment enfermée dans notre appart à Strasbourg. Quand je dis ça aux gens ils me disent : « Mais ! 70m² c’est grand ! ». Ouais mais non. Je trouve ça petit. Et puis vivre au 3e étage… T’as l’impression d’être dans une boite, entre plein d’autres boites… Et puis tu dois descendre 3 étages pour prendre l’air. Les arbres, l’herbe et tout ça, ça me manquait !

– J’ai trop envie de partager tout ce qu’on pouvait pas partager à distance ! Plus le supplice de la déconnexion. Où t’as l’impression que l’autre disparaît de ta vie à chaque fois. J’ai hâte de plus avoir à dire « Tu me manques à mourir ».

– J’en aurai bavé pendant cette période à distance ! J’ai l’impression que j’ai fini un niveau et que maintenant j’ai le droit d’avoir le cadeau de la fin. YAY ! LEVEL UP !

Crédits: Chanson « Cogli la prima mela » d’Angelo Branduardi

Emménagement imminent

Quand j’y repense, tout s’est fait incroyablement rapidement entre notre rencontre, la décision de vivre tous les quatre sous le même toit et la réalisation de ce projet. Il n’y a même pas un an qui s’est écoulé. Nous ne nous sommes vus qu’une petite dizaine de fois sur des périodes plus ou moins longues. La majorité des discussions se faisait par messagerie instantanée. Et pourtant, malgré tout, cela nous a semblé une évidence de vivre ensemble pour pouvoir pérenniser notre relation. Il aurait été impossible de continuer encore longtemps comme cela. Nous avons donc choisi de prendre « le risque » d’emménager ensemble très rapidement.

A l’approche de l’échéance de ce grand bouleversement, je suis pour ma part envahie d’un flot d’angoisses, des questions et de joies qui s’entremêlent. Il y a beaucoup de « Et si ? », que j’essaye de mettre de côté. Je n’ai pas d’angoisses très localisées, c’est assez global. Peur que l’on n’arrive pas à prendre la moindre décision à quatre sans avoir à dialoguer pendant des heures, peur des dialogues sur l’aspect financier de la vie à quatre (oui j’ai horreur de parler d’argent), peur que mon allergie aux chats ne passe pas suffisamment avec mes médocs, peur que ma jalousie envers la relation Nicolas-Julia ne passe pas, bref beaucoup de petites choses.

J’ai réussi néanmoins à faire ressortir quelques peurs du lot.  La première : Comment va évoluer ma relation avec Nicolas ? Nous avons traversé une période d’engueulades, de tensions, on ne s’entendait plus sur rien. (Cette période s’est déroulée à distance, j’en reparlerais lorsque nous continuerons l’histoire). Au jour d’aujourd’hui, ça va mieux. Mais j’ai pris beaucoup sur moi ces derniers temps devant le manque d’implication dans notre relation de Nicolas. Je sais qu’il n’arrive pas à gérer les relations à distance, je l’ai donc laissé « tranquille ». J’en ai profité pour me concentrer davantage sur ma relation avec Christophe et sur moi même. Qu’en sera t-il de notre vie ensemble ? Le fait qu’il emménage va résoudre ce problème de relation à distance extrêmement pénible, et rien que pour cela j’ai hâte.

Je connaissais l’appréhension de Nicolas de vivre à la campagne. Je redoute donc un peu qu’il le vive mal. J’ai un peu peur qu’il se renferme sur son ordinateur (encore plus que d’habitude ^^) pour trouver du contact social.

J’aime l’équilibre. J’ai toujours voulu que notre couple à quatre le soit au maximum au point que si ce n’est pas le cas, j’angoisse énormément. J’ai une peur : être mise de côté. Pour exemple, l’une des grosses angoisses que j’ai se situe au niveau d’un équilibre sexuel. Julia a une libido considérable par rapport à la mienne. Elle est également plus « démonstrative » lorsqu’elle a envie. Nicolas et Christophe ont des libidos plus similaires à la mienne, à savoir fluctuante. Je redoute un peu une sorte de monopole de Julia sur leurs envies et qu’au final, ils n’aient plus envie de faire quoi que ce soit avec moi. Cette angoisse peut paraître ridicule, mais encore une fois, elle est symptomatique de ma peur de déséquilibre (qu’il y aura forcément car l’équilibre parfait n’existe pas).

Ensuite je dirais tout simplement, parce qu’il y a aussi beaucoup de joie dans ma tête, que j’ai hâte. Hâte parce que cela fait deux mois que je n’ai pas vu Nicolas et que donc je suis très heureuse de le retrouver. Hâte de pouvoir profiter aussi bien de Christophe et de Nicolas de manière équitable. Hâte de pouvoir commencer à construire une relation avec Nicolas. Hâte de vivre comme dans une petite famille (oui quatre, c’est presque une famille). Hâte d’avoir une amie avec qui je pourrais partager beaucoup de choses. Bref, j’ai hâte et c’est plus que dans quelques jours.

Crédits: Nid par galad.nikov

Le retour à la terre

Camions de déménagement

Mon premier déménagement a eu lieu quand j’étais au CE2 (j’avais donc 8 ans), changement de quartier et d’école. Et quand on a 8 ans, ça ressemble à un changement de monde.

Pour le second j’avais 18 ans et je changeais de département pour mes études. Je laissais derrière moi une vie assez solitaire pour rejoindre un groupe d’amis soudés.

Troisième déménagement et vraie prise d’indépendance. Pour la première fois, à 21ans, mes parents n’avaient plus besoin de me soutenir financièrement. Même ville mais appartement plus grand, avec un coloc’ et Julia.

Autant dire que j’ai plutôt l’habitude et ce n’est pas vraiment le changement de vie qui m’effraye. Je n’ai pas d’appréhension particulière quant à la vie à plusieurs et, dans mon grand optimisme, je crois que tout ira bien.

Grand arbre

Une des sources d’angoisse c’est bien sûr l’isolement à la campagne. Habiter dans un petit village ça limite les contacts sociaux. Être obligé de prendre la voiture pour aller dans la ville la plus proche ça fait tirer un trait sur d’éventuelles soirées au bar. Avoir une ligne téléphonique de 5km de long et non dégroupée ça fait mal à l’internet. (Et bien sûr, pas de 3G, ni même d’Edge.)

Mais ce qui me stresse le plus ce sont tous les petits détails à régler avant/pendant/après. Toute la paperasse , les calculs de date des différents préavis, les résiliations de contrat internet, électricité, etc… Sans compter la logistique, surtout quand on part à 450 km. Comment faire pour le camion ? Quelle taille prendre ? Combien de cartons ?

Et arrive le pire moment. La période où l’ancien appartement perd petit à petit son confort, au fil du remplissage des cartons et du démontage de meubles.

J’ai l’impression d’être un ado qui aurait aménagé une cave depuis que notre grand canapé est parti (pas de place dans la nouvelle maison) pour être remplacé par le petit 1er prix acheté en urgence chez Ikea à noel dernier.

Crédits: Scania V8 trucks par Scania Group

Musique: Le retour à la terre par Les Fatals Picards