Des enfants ? Avec quelle conjointe ?

Bonjour à tous les quatre,

Je suis votre blog depuis quelques mois, au début de sa création. J’attends avec impatience chaque nouvel article.

J’ai une question (il ne me semble pas que vous l’ayez abordée). Avez-vous le projet d’avoir des enfants ? Avec quel(le) conjoint(e) ?

Cette question m’intrigue beaucoup.

Continuez votre blog tel quel, c’est très intéressant.

Margaux

Christophe:

Bonjour Margaux,
La question des enfants est intéressante même si elle n’est pas d’actualité. Que ce soit Charlotte, Julia ou moi même, nous ne désirons pas avoir d’enfants. Seul Nicolas n’est pas opposé à cette idée. C’est un choix personnel qui est intervenu bien avant cette aventure polyamoureuse. Rien ne dit que c’est définitif et que certains d’entre nous ne vont pas changer d’avis dans les années qui suivent. Rien ne dit non plus que nous ne nous retrouverons pas un jour face à une grossesse accidentelle. C’est donc avec des « Et si… ? » que j’avais évoqué le problème avec Charlotte.

Et si l’une d’elle veut un enfant, avec qui va-t-elle le faire ?

Est-ce que deux personnes peuvent imposer égoïstement la présence d’un enfant aux deux autres qui n’en veulent pas ?

Si ils sont d’accord, comment les deux autres vont intervenir dans la vie de l’enfant ? Est-ce qu’ils doivent intervenir d’ailleurs ?

Est-ce que dans ce cas là, les deux autres doivent aussi en profiter pour concevoir un enfant de leur côté au même moment ?

Est-ce que ce seront deux papas et deux mamans ou un papa, une maman, un pseudo-oncle et une pseudo-tante ?

Comment expliquer le fonctionnement de la relation ? Il se rendra compte que papa et maman ne dorment pas toujours ensemble et pareil pour les gestes d’affection et les baisers.

Plus tard, comment l’enfant présentera ces deux personnes à ses copains et copines ?

Est-ce que ce sera un problème pour lui ?

Est-ce qu’il faudra obligatoirement vivre dans une grande ville pour profiter de l’anonymat ?

Est-ce que c’est un évènement qui signera la fin de la famille à quatre ?

Ces quelques questions, nous n’en avons pas forcément la réponse et pour certaines d’entre-elles, il est tout simplement impossible d’en avoir. On ne peut qu’étudier éventuellement les choix qui s’offrent à nous en imaginant les conséquences de chacun d’entre eux. Il est également difficile de se projeter lorsqu’on l’impression que c’est si loin de nos projets de vie actuels. Me concernant, il n’y a qu’une seule certitude : si seules deux personnes veulent un enfant et que ça ne coïncide pas avec l’envie des deux autres, on peut être sûrs que cela mettra un terme à l’aventure à plusieurs. Une grossesse va probablement provoquer un décalage entre les deux couples, en particulier si l’autre s’en désintéresse totalement et ne s’implique absolument pas dans cette nouvelle situation. En outre, un enfant entraine un coût non négligeable au quotidien que les deux autres n’ont aucune raison de supporter. C’est sans parler du fait qu’un enfant apporte son lot de contraintes et le subir des autres ou le faire subir aux autres va forcément provoquer des tensions. C’est un grand chamboulement et impose une organisation particulière. Sans la présence d’un enfant, c’est déjà loin d’être gagné, donc autant dire que ce n’est pas pour tout de suite.


Charlotte :
Je n’ai jamais, pour ma part, voulu avoir d’enfants. Cela remonte à mon adolescence, je savais déjà que je ne voulais pas d’enfant. Je ne me suis jamais vue avec des enfants. Bizarrement cette situation venue, je me suis demandée ce qu’il se passerait si je changeais d’avis et décidais d’avoir un enfant. Je me suis également demandée comment je réagirais si Julia en voulait un. Je n’ai pas eu beaucoup de réponses à mes interrogations parce que je pense que malheureusement je ne le saurais que si la situation se présente. Honnêtement, je pense que je vivrais assez mal que Julia veuille un enfant et qu’elle le fasse avec l’un de nos deux chéris. Je verrais cela comme une forme d’appropriation du chéri en question. Et je pense qu’elle verrait cela de la même façon si c’était moi.

Je pense réellement que notre couple est trop jeune, il y a encore bien trop de jalousies pour que l’on puisse envisager une telle situation pour le moment. Je serais totalement contre l’idée de vouloir un enfant dans un climat qui ne serait pas le plus serein possible et où chacun se sentirait bien. D’autant que comme Christophe l’a dit, si deux d’entre nous décident de faire un enfant, que seront les autres pour lui ? J’ai tendance à penser que faire un enfant, c’est un peu exclure les autres. La relation avec celui qui ne voulait pas d’enfant, aurait d’un coup, un autre degré. J’aime l’équilibre, il me semble l’avoir dit maintes fois, et je souhaite donc que mes relations restent un maximum sur un pied d’égalité (même si je sais que ce n’est pas vraiment possible).


Nicolas :
Mon avis va trancher quelque peu avec les deux précédents (et probablement avec celui qui suivra) puisque je suis le seul d’entre nous à ne pas être fondamentalement opposé à l’idée d’avoir un enfant un jour.

Cela ne veut pas dire que j’en veut un tout de suite, voire même dans les prochaines années. Peut-être même finalement que cette envie ne viendra jamais.

Effectivement Margaux, tes questions se poseront (et beaucoup d’autre). Il est certain que dans l’éventualité où un enfant devait arriver il faudrait une implication des deux autres car ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire dans son coin.

Selon moi, les deux «non-parents» biologiques doivent être impliqués autant que les deux autres dans l’éducation et l’enfant aura 2 mamans et deux papas.


Julia :
Je ne vais pas être originale: je ne veux pas d’enfants pour le moment. Donc la question ne s’est encore jamais vraiment posée. Si jamais Charlotte et Christophe ou Nicolas souhaitaient un enfant tout les 2, ensemble, je pense que dans l’état actuel, je déménagerais tout simplement. Je ne supporte pas les enfants et j’ai beau aimer mes amoureux, je ne me laisserais jamais imposer un style de vie qui ne me convient pas.

Cogli la prima mela

J’ai peur. J’ai hâte. J’ai peur. J’ai hâte. Oui, mais j’ai peur. Mais putain, qu’est ce que j’ai hâte !

Le déménagement tant attendu, est prévu pour demain. J’ai écris cet article hier. Voici en vrac mes pensées, deux jours avant l’échéance.

– J’ai hâte d’être dans Ses bras… Me dire que je repartirais plus ! Mon dieu ! Ca va faire toute la différence ! Plus besoin de se presser pour tout. Tout va couler plus facilement. J’ai hâte de connaître le « vrai » Lui! Celui de tous les jours…

– Oui, mais.. Et si la « moi » de tous les jours ne convient pas ? Et si ils me trouvent insupportable à vivre ? Brrr, j’ai pas envie de ça… J’ai peuuur !  Mais en même temps, c’est pas grave, j’arrive toujours plus ou moins à m’adapter… Hein ?

– Est ce que Charlotte et Nico vont bien s’entendre au quotidien ? Je sais qu’il y a eu beaucoup d’angoisses de ce côté pour Charlotte, du coup ça me fait peur aussi. Et si jamais ils ne s’entendaient pas ? Que nous arriverait-t-il ?

– Est ce que je vais réussir à travailler sous les ordres de Christophe ? J’ai hâte de commencer et en même temps j’ai peur de pas être à la hauteur. (Parce que oui, au début, avant de reprendre mon travail, je travaillerais pour lui, pour l’aider avec Roomantic)

– Si jamais notre amour ne fonctionne pas, je risque de tout perdre. J’ai l’impression de tout avoir quitté pour eux, de me préparer à faire un grand saut dans le vide. J’espère qu’au bout y’a un gros matelas immense avec plein d’oreillers multicolores et pas des pics aiguisés !

– ON VA AVOIR UNE PISCINE !

– Et les chats ? Hein ? Est ce qu’elles vont supporter le voyage ? S’habituer à leur nouvel environnement ? Christophe va-t-il se faire à leur présence ? Charlotte va-t-elle réussir à les côtoyer malgré son allergie ? Hummmf ! Et puis, elles ont été habituées à dormir avec Nico et moi… Ca va leur faire bizarre là.

– Est ce que je vais me faire des amis ? C’est con, mais jusqu’à maintenant c’était facile : j’allais à l’école et voilà, pof des amis tout prêts. Là je vais débarquer dans une région que je connais pas, sans taf, sans école… Je sais pas la marche à suivre. ^^

– Pfff, déménager ça va être chiant. Je vais me cacher dans un carton et espérer qu’on se rappelle pas de mon existence jusqu’à qu’ils aient fini de tout mettre dans le camion.

– J’ai trop hâte de revivre en campagne. Je me sentais vraiment enfermée dans notre appart à Strasbourg. Quand je dis ça aux gens ils me disent : « Mais ! 70m² c’est grand ! ». Ouais mais non. Je trouve ça petit. Et puis vivre au 3e étage… T’as l’impression d’être dans une boite, entre plein d’autres boites… Et puis tu dois descendre 3 étages pour prendre l’air. Les arbres, l’herbe et tout ça, ça me manquait !

– J’ai trop envie de partager tout ce qu’on pouvait pas partager à distance ! Plus le supplice de la déconnexion. Où t’as l’impression que l’autre disparaît de ta vie à chaque fois. J’ai hâte de plus avoir à dire « Tu me manques à mourir ».

– J’en aurai bavé pendant cette période à distance ! J’ai l’impression que j’ai fini un niveau et que maintenant j’ai le droit d’avoir le cadeau de la fin. YAY ! LEVEL UP !

Crédits: Chanson « Cogli la prima mela » d’Angelo Branduardi

Emménagement imminent

Quand j’y repense, tout s’est fait incroyablement rapidement entre notre rencontre, la décision de vivre tous les quatre sous le même toit et la réalisation de ce projet. Il n’y a même pas un an qui s’est écoulé. Nous ne nous sommes vus qu’une petite dizaine de fois sur des périodes plus ou moins longues. La majorité des discussions se faisait par messagerie instantanée. Et pourtant, malgré tout, cela nous a semblé une évidence de vivre ensemble pour pouvoir pérenniser notre relation. Il aurait été impossible de continuer encore longtemps comme cela. Nous avons donc choisi de prendre « le risque » d’emménager ensemble très rapidement.

A l’approche de l’échéance de ce grand bouleversement, je suis pour ma part envahie d’un flot d’angoisses, des questions et de joies qui s’entremêlent. Il y a beaucoup de « Et si ? », que j’essaye de mettre de côté. Je n’ai pas d’angoisses très localisées, c’est assez global. Peur que l’on n’arrive pas à prendre la moindre décision à quatre sans avoir à dialoguer pendant des heures, peur des dialogues sur l’aspect financier de la vie à quatre (oui j’ai horreur de parler d’argent), peur que mon allergie aux chats ne passe pas suffisamment avec mes médocs, peur que ma jalousie envers la relation Nicolas-Julia ne passe pas, bref beaucoup de petites choses.

J’ai réussi néanmoins à faire ressortir quelques peurs du lot.  La première : Comment va évoluer ma relation avec Nicolas ? Nous avons traversé une période d’engueulades, de tensions, on ne s’entendait plus sur rien. (Cette période s’est déroulée à distance, j’en reparlerais lorsque nous continuerons l’histoire). Au jour d’aujourd’hui, ça va mieux. Mais j’ai pris beaucoup sur moi ces derniers temps devant le manque d’implication dans notre relation de Nicolas. Je sais qu’il n’arrive pas à gérer les relations à distance, je l’ai donc laissé « tranquille ». J’en ai profité pour me concentrer davantage sur ma relation avec Christophe et sur moi même. Qu’en sera t-il de notre vie ensemble ? Le fait qu’il emménage va résoudre ce problème de relation à distance extrêmement pénible, et rien que pour cela j’ai hâte.

Je connaissais l’appréhension de Nicolas de vivre à la campagne. Je redoute donc un peu qu’il le vive mal. J’ai un peu peur qu’il se renferme sur son ordinateur (encore plus que d’habitude ^^) pour trouver du contact social.

J’aime l’équilibre. J’ai toujours voulu que notre couple à quatre le soit au maximum au point que si ce n’est pas le cas, j’angoisse énormément. J’ai une peur : être mise de côté. Pour exemple, l’une des grosses angoisses que j’ai se situe au niveau d’un équilibre sexuel. Julia a une libido considérable par rapport à la mienne. Elle est également plus « démonstrative » lorsqu’elle a envie. Nicolas et Christophe ont des libidos plus similaires à la mienne, à savoir fluctuante. Je redoute un peu une sorte de monopole de Julia sur leurs envies et qu’au final, ils n’aient plus envie de faire quoi que ce soit avec moi. Cette angoisse peut paraître ridicule, mais encore une fois, elle est symptomatique de ma peur de déséquilibre (qu’il y aura forcément car l’équilibre parfait n’existe pas).

Ensuite je dirais tout simplement, parce qu’il y a aussi beaucoup de joie dans ma tête, que j’ai hâte. Hâte parce que cela fait deux mois que je n’ai pas vu Nicolas et que donc je suis très heureuse de le retrouver. Hâte de pouvoir profiter aussi bien de Christophe et de Nicolas de manière équitable. Hâte de pouvoir commencer à construire une relation avec Nicolas. Hâte de vivre comme dans une petite famille (oui quatre, c’est presque une famille). Hâte d’avoir une amie avec qui je pourrais partager beaucoup de choses. Bref, j’ai hâte et c’est plus que dans quelques jours.

Crédits: Nid par galad.nikov

Je compte les jours, je compte les heures (appréhensions pré-emménagement)

Dans moins d’une semaine, l’emménagement tant désiré va arriver. C’est un grand évènement pour nous tous. Tout le monde a un certain nombre d’appréhensions, de craintes, de doutes à l’approche de ce jour fatidique. Chacun pourrait vous en faire une liste et ça concerne de multiples sujets différents.

Sur ma liste, il n’y aurait qu’une seule chose : Ma jalousie.

On pourrait croire que j’ai pas mal de chance. Je n’ai pas de craintes pour le quotidien. Pas d’appréhensions particulières sur notre vie ensemble. Je n’ai qu’une seule chose à gérer, mais finalement pas des moindres. A la suite de diverses discussions, il s’avère que je suis la personne dont la jalousie est le problème le plus critique et qui semble le plus insurmontable.

En parlant avec Julia, elle m’avait demandé si j’étais jaloux des moments qu’elle passait en amoureux avec Nicolas. Je lui ai répondu que non. Ses attentions, ses mots d’amour, ses câlins ne me posent aucun problème. Je n’ai pas de soucis non plus avec Nicolas. Je ne le vois pas comme quelqu’un qui me « vole » du temps que je pourrais passer avec Julia. Les sentiments amoureux qu’elle lui porte ne sont pas non plus une source de tourments.

Dans le billet « De l’air, de l’air… », Léolu a laissé un commentaire en différenciant deux types de jalousie : « la jalousie possessive externe (ce dont profite un autre) et la jalousie possessive interne (j’ai, mais j’ai peur de perdre) ». Je ne me reconnais dans aucun des deux cas. Que Nicolas ait envie de Julia, je trouve ça plutôt normal. Moi-même j’ai du désir pour elle et je sais que je ne suis pas le seul. Ils s’aiment et ils partagent leur vie depuis bien plus longtemps que moi. Pour autant, je n’ai pas peur de perdre Julia. Je sais qu’elle m’aime et je n’ai pas de doute à ce sujet ou sur sa sincérité.

Ma jalousie se concentre sur un unique aspect de leur relation : Le désir qu’elle peut avoir pour quelqu’un d’autre. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais été confronté à cela en direct. Cela s’est toujours résumé à des moments où lors de discussions j’ai su que Julia et Nicolas allaient ou avaient fait l’amour. Lors de ces épisodes, mon coeur s’emballe, ma gorge se serre, mes membres tremblent et j’ai la sensation que tous mes organes se contractent et se nouent comme un noeud de cordage en chanvre mouillé. C’est imagé mais c’est vraiment l’impression que ça donne. Pour les personnes qui ont fait l’expérience d’avoir été trompées par leur partenaire, elles doivent avoir une petite idée de ce que l’on ressent physiquement. Cela se traduit par une période de dépression puis par une autre de colère.

C’est environ depuis le début de l’année que c’est comme ça et que ça ne passe pas.

La première chose que je me suis demandé, c’était pourquoi ça me faisait ça avec Julia et pas avec Charlotte. Alors certes, au départ de notre relation à quatre j’avais un peu de mal concernant les rapports sexuels entre Charlotte et Nicolas mais c’est passé avec le temps. Quoi qu’il en soit, ça n’avait rien de comparable. C’était plus du malaise que quelque chose qui prend au tripes et donne la nausée. En me confiant sur le sujet, j’ai appris que Julia, Charlotte et Mélanie (une amie qui était dans une situation similaire) avaient le même problème. Il y a une jalousie puissante quand il s’agit du nouveau partenaire alors qu’elle est inexistante (ou négligeable à côté) lorsque cela concerne le partenaire habituel. Devant ce fait généralisé, je ne me suis donc pas posé plus de questions touchant à cet écart de jalousie, même si ce constat est intéressant.

J’ai ensuite cherché la cause de cette jalousie. En trouvant d’où elle venait, je me disais qu’il serait plus facile de lutter contre. J’ai cherché, cherché, mais en vain…

Sans en déceler la cause, j’ai trouvée une solution sans le savoir. Il suffisait que je m’éloigne de Julia, que je prenne de la distance, que je devienne moins fusionnel, que je vive ma vie de mon côté et ma jalousie s’estompait. Ma phrase salvatrice que je me répétais dans ma tête pour que ça aille mieux était « fait ce que tu veux, j’en ai rien à foutre ». Bon, c’est une solution qui marche… mais qui est loin de régler le problème (et en apporte d’autres).

Suite à cela, j’ai réfléchi au rapport entre l’intensité de la jalousie et le fait d’être plus ou moins fusionnels. C’est alors que j’ai eu un éclair de lucidité. Et si c’était notre relation de Maître et soumise qui provoquait ou amplifiait ça ? Il y a une notion très importante d’appartenance et de possessivité (possessivité, le mot est lâché) dans ce type de rapport. Pour elle, je suis « son » Maître, à elle, à personne d’autre et il est inconcevable que ça ne soit autrement. Pour moi, c’est la même chose. C’est « ma » soumise. Attention : Pour ceux qui s’y connaissent, il faut différencier les rapports de Maître/soumise qui interviennent uniquement dans un jeu et ceux qui sont inclus et font partie de la relation en elle-même.

Viennent alors se confronter deux univers qui s’opposent complètement. D’un côté, il y a la relation polyamoureuse dont la base est la liberté de chacun de vivre plusieurs amours. De l’autre, il y a la relation Maître/soumise dont la base est (entre autres) la possessivité et le contrôle de l’un sur l’autre de manière consensuelle. Comment conjuguer des choses qui semblent conceptuellement incompatibles et antinomiques ? Est-ce ce besoin de possession qui fait que je suis particulièrement jaloux ? Est-ce qu’au fond ça n’a rien à voir ? Est-ce que je dois abandonner ce rapport Maître/soumise pour vivre cette relation polyamoureuse de manière plus sereine et détachée ? Est-ce que je vais m’y faire comme ça a été le cas avec Charlotte ?

J’ai retourné ces questions dans tous les sens sans trouver de réponse. Là seule chose dont je suis certain, c’est que quand j’imagine Julia avoir du désir, faire l’amour avec Nicolas, je me sens mal et je souffre.

Bientôt, je ne serai plus confronté uniquement à des récits concernant les rapports entre eux. C’est inéluctable. Je compte les jours, je compte les heures. Je vais le vivre en direct et de manière plus concrète que jamais. Je vais savoir quand ils vont faire l’amour, les entendre, peut être même voir Julia revenir nue, décoiffée, comblée de ce moment  intime qu’ils auront vécu tous les deux. Même si ils sont discrets, même si je n’en suis pas directement témoin parce qu’ils le feront quand je ne suis pas là, je le saurais, je m’en douterais. Ce n’est pas quelque chose qui se cache. Comment je vais réagir ? De ce que j’imagine, très mal.

De l’air, de l’air…

On n’est pas des surhommes, on n’est pas meilleurs que vous. La jalousie, problème épineux de la relation polyamoureuse est souvent la chose pointée du doigt lorsque la dite-relation est annoncée : « Ah mais comment tu fais pour partager ta femme/ton homme ? Moi je pourrais pas. » Pour vous rassurer, je ne peux pas vraiment non plus. Sauf que c’est plus compliqué que ça.

A la base, je n’ai été confronté qu’à la situation : Nicolas avec Charlotte. Ca ne s’est pas fait sans mal. Et même si maintenant, ça va plutôt mieux et que je n’éprouve que très très rarement des pointes de jalousie envers ce couple en particulier, et bien, elle est toujours un peu présente. Je suis comme je suis, et j’ai toujours ce besoin d’être rassurée et réconfortée. Effectivement, j’ai pu avoir un regard sur ce couple qui s’est formé. Il y a eu moult discussions et séances de câlin où il me rassurait sur les sentiments qu’il avait toujours pour moi. Ca s’est fait plus ou moins en douceur, en fait.

Là où le bat blesse, c’est que malgré que j’ai toujours eu plus ou moins à « partager » Christophe avec Charlotte… Et bien c’est quand même de ce côté-ci que j’ai le plus de mal. Plus j’y pense, plus ça me parait complêtement con étant donné que je n’ai pas connu Christophe sans Charlotte. Oui, mais, justement. Je jalouse leur 5 ans d’amour. Même si des années passent, ils auront toujours 4 ans d’avance. Je serais toujours « la nouvelle ». Celle qui le connait moins. Je jalouse le fait que vis à vis de la famille, je suis pour ainsi dire pas grand chose. La nouvelle arrivée, la nouvelle « lubie ». D’ailleurs je suis même pas présentée en tant que chérie à tout le monde. Alors que Charlotte, si.  J’avais déjà cette espèce de sentiment de jalousie au tout début, avant de bien la connaître, avant même de savoir que j’étais amoureuse de Christophe, j’étais en colère contre cette femme qui le connaissait déjà et avait l’honneur d’être à ses côtés tout les jours.

Je jalouse le fait que quoi que je fasse, quoi qu’il arrive, elle aura toujours une longueur d’avance sur moi par rapport à lui. Elle aura sûrement déjà vécu tout ce qu’on vit actuellement, les phases, étapes importantes, etc… Elle a déjà vécu l’année d’amour à distance, et l’emménagement, et la vie avec lui au début,… Alors oui, elle peut m’être une précieuse aide si jamais je suis perdue, mais d’un autre côté, il y aura toujours cette pointe de jalousie qui me chuchotera à l’oreille « elle était là avant, elle a déjà vécu ça avec lui ». L’impression d’être constamment mise de côté car leur relation est plus vieille donc plus importante.

L’impression d’être l’amante/la maîtresse. D’être un bouche trou : on fait tout en fonction de Charlotte.On doit faire attention aux sentiments de Charlotte, à si elle est triste, si elle se vexe, si elle prend mal certaines choses, et je dois plier et faire attention à tout sans qu’on fasse pareil pour moi. Mais pourquoi je me plaindrais ? Je suis la seconde arrivée qui devrait déjà être contente d’avoir cette place là.

C’est sûrement malsain, mais je n’y peux rien. C’est comme une compétition que je ne pourrais jamais gagner. Et je me déteste pour cette jalousie, car j’aime Charlotte.
Voilà pourquoi, même si la logique et la rationalité voudraient le contraire, je suis jalouse. Maintenant, à moi de trouver comment contrer ça.

Crédits: Jalouse de Mademoiselle K et illustration par Lala Gallardo

De la jalousie.

Gollum

Je ne suis pas jaloux. Je ne l’étais déjà plus le premier week-end. Je ne pourrais pas situer exactement le moment où ce sentiment a (définitivement ?) disparu.

D’un côté c’est très agréable de ne plus avoir mille pensées qui vous traverse l’esprit dès que l’autre fait quelque chose en solo, de l’autre c’est maintenant assez dur pour moi d’être confronté à la jalousie de chacun.

Parce que oui, ça aurait été trop simple si tout le monde pouvait avoir le même avis. Mais de nous quatre, je suis le seul à ne pas être jaloux.

De mon point de vue, la jalousie est un reflet du manque de confiance. En soi, en l’autre. Quand j’étais jaloux, j’avais peur que l’autre puisse m’abandonner ou trouver mieux. Je l’ai pratiquement toujours étouffé car n’ayant aucune envie d’être possédé, je ne veux pas donner l’impression à mes compagnes qu’elles m’appartiennent et doivent me rendre des comptes sur leur moindres faits et gestes. C’est donc quelque chose que j’ai combattu durant tout ma vie sentimentale.

Mais c’est terminé tout ça. D’une part mon narcissisme m’encourage à penser que trouver mieux serait compliqué (Christophe et moi ? On est le combo gagnant), et d’autre part j’ai confiance en l’amour que Julia et Charlotte me portent.

Le mauvais côté, c’est que cela amplifie certaines craintes qu’ont Charlotte et Julia. Pour elles (à des degrés différents) si je ne suis pas jaloux, je n’ai pas peur de les perdre, c’est donc que dans le fond je ne tiens pas réellement à elles. Je n’ai pas encore trouvé la réponse qui les rassurerait. il faudrait, à mon avis, qu’elles gagnent elles aussi en confiance. Qu’elles puissent accepter que nous ne les avons pas choisies parce que Christophe et moi ne trouvons pas mieux. (En un sens c’est vrai, mais la barre est très haute ^_^)

Polygamie et Polyamour

Nous laissons aujourd’hui un peu de côté nos récits pour lancer une discussion voir débat sur ce thème : la Polygamie et le Polyamour.

Récemment, M6 a diffusé une émission : Enquête Exclusive – Polygamie au coeur de l’interdit (documentaire Ligne de Front) où, en guise d’apéritif, le présentateur part à la rencontre de 3 polyamoureux québécois qui vivement ensemble dans une tryade. Le « trouple » nous fait part de leur histoire, comment ils en sont arrivé à ce schéma, comment ça se passe au quotidien… Sur ce dernier point, on remarquera que lorsqu’on parle du quotidien, on insiste surtout sur les relations intimes. C’est bien mieux pour captiver le téléspectateur, mais ça aurait peut être été aussi bien d’évoquer le reste. Et, pour faire suite au sujet initial, la polygamie, on nous parle de leur volonté de faire avancer les choses dans leur pays en ce qui concerne l’autorisation au mariage multiple. Dés l’évocation du mariage multiple, le commentateur fait le lien entre les polyamoureux (très rapidement évincés dans le reportage) et ceux qu’il appelle les « extrêmistes religieux ».

Tout ceci nous est bien sûr présenté avec une musique angoissante et grave. Le reste de l’émission ne sera que témoignages de polygames ayant abusés de leurs multiples femmes et des allocations. Des personnes en situations de détresse sont poussées à bout devant la caméra pour les faire craquer et pleurer devant un téléspectateur indigné. Le reportage mène à faire des raccourcis réducteurs en jouant sur la compassion.

Je me pose une question : était-ce pertinent de commencer l’émission en nous présentant un couple heureux polyamoureux pour ensuite enchaîner sur les pires situations de polygamie ? D’un côté il y a un choix délibéré de vivre ensemble dans une relation polyamoureuse, de l’autre c’est une situation subie. Est-ce que les auteurs du reportage ont pris la peine de lire une définition du polyamour et de la polygamie ? Ces deux choses n’ont absolument rien à voir. A la limite ils auraient pu parler de polyandrie (il y aurait eu un rapport), histoire que ce ne soit pas que les hommes qui soient pointés du doigt.  D’ailleurs, est-ce qu’il y a des relations polygames heureuses ?  On ne le saura pas. A aucun moment c’est précisé et on se demande si ce n’est pas volontaire. Est-ce que forcément, lorsqu’on est polyamoureux et qu’on aspire à se marier ensemble (situation somme toute plutôt normale pour un couple) cela entraine forcément ce genre de dérives ?

Comme on sait que le téléspectateur ne retient surtout que les dernières minutes de ce qu’il vient de voir (et ceux qui font des reportages le savent bien), la très courte partie sur le polyamour qui fait office d’introduction vient s’amalgamer avec le reste. Et voila quelques exemples de ce que ça donne sur Twitter :

Voilà voilà… Y’a du bon comme du mauvais et surtout du mauvais.

Et vous qu’en pensez vous ? Avez vous vu l’émission ? Comment réagissez vous à l’amalgame Polyamoureux et Polygames ? Est ce incompatible ? Est ce forcément une mauvaise chose ? Peut on juger la polygamie seulement à partir des dérives que cela a entrainé chez certaines personnes ? Que pensez vous des réactions recueillies sur twitter ?

Vous pourrez accéder à l’émission sur M6 Replay.