Je ne suis pas jaloux. Je ne l’étais déjà plus le premier week-end. Je ne pourrais pas situer exactement le moment où ce sentiment a (définitivement ?) disparu.
D’un côté c’est très agréable de ne plus avoir mille pensées qui vous traverse l’esprit dès que l’autre fait quelque chose en solo, de l’autre c’est maintenant assez dur pour moi d’être confronté à la jalousie de chacun.
Parce que oui, ça aurait été trop simple si tout le monde pouvait avoir le même avis. Mais de nous quatre, je suis le seul à ne pas être jaloux.
De mon point de vue, la jalousie est un reflet du manque de confiance. En soi, en l’autre. Quand j’étais jaloux, j’avais peur que l’autre puisse m’abandonner ou trouver mieux. Je l’ai pratiquement toujours étouffé car n’ayant aucune envie d’être possédé, je ne veux pas donner l’impression à mes compagnes qu’elles m’appartiennent et doivent me rendre des comptes sur leur moindres faits et gestes. C’est donc quelque chose que j’ai combattu durant tout ma vie sentimentale.
Mais c’est terminé tout ça. D’une part mon narcissisme m’encourage à penser que trouver mieux serait compliqué (Christophe et moi ? On est le combo gagnant), et d’autre part j’ai confiance en l’amour que Julia et Charlotte me portent.
Le mauvais côté, c’est que cela amplifie certaines craintes qu’ont Charlotte et Julia. Pour elles (à des degrés différents) si je ne suis pas jaloux, je n’ai pas peur de les perdre, c’est donc que dans le fond je ne tiens pas réellement à elles. Je n’ai pas encore trouvé la réponse qui les rassurerait. il faudrait, à mon avis, qu’elles gagnent elles aussi en confiance. Qu’elles puissent accepter que nous ne les avons pas choisies parce que Christophe et moi ne trouvons pas mieux. (En un sens c’est vrai, mais la barre est très haute ^_^)
Dans son dernier billet, Julia évoque ses relations D/s avec Christophe et ta réaction de rejet. Je me demandais s’il ne s’agissait pas là de la limite de ta « non-jalousie ». Je comprends très bien que tu n’aies pas envie qu’elle te raconte leurs séances par le menu, mais la façon dont elle en parle suggère quelque chose de plus épidermique. (Mon commentaire est intéressé, je me suis retrouvée plus ou moins dans la même situation à différents points de vue et ta réponse pourrait m’aider à comprendre des choses). Bisous à tous les quatre.
Ma réaction « épidermique » (qui ne l’était pas tant que ça en fait, le ressenti de Julia est un peu exagéré) est plutôt du au rapport que j’ai avec la soumission plutôt qu’avec le fait que Julia et Christophe aient ces pratiques.
Julia pensait que je ne voulais pas savoir parce que j’étais jaloux du fait qu’il soit son Maître. Mais je n’envie pas du tout cet aspect de leur relation.
En fait, je suis incapable de comprendre la position du soumis. Comment prendre du plaisir dans ce cas etc… J’ai essayé, mais je n’arrive pas à m’imaginer m’abandonner comme ça.
Donc ils font ce qu’ils veulent (interdire quelque chose qu’on ne peut pas comprendre serait la dernière des stupidités) je préfère juste ne pas connaître les détails.
Belle éloge de la non jalousie a laquelle j’adhère et je pratique aussi…
Que c’est dur de de voir reprocher de ne pas être jaloux!
Et je partage complètement ton analyse, la jalousie provient d’une non confiance en soi avant tout.
Pour moi la jalousie, c’est de la peur. Peur de perdre la personne, peur qu’il ou elle trouve mieux ailleurs. Je trouve ça prétentieux de se dire que la personne trouvera difficilement mieux et d’avoir une confiance entière en les sentiments de l’autre. Les sentiments, c’est quelque chose qu’on gère dans une certaine mesure. On peut avoir confiance en quelqu’un, que l’amour qu’il nous porte, mais ses sentiments eux peuvent varier sans que la personne ne puisse y faire quoi que ce soit.
Je pense qu’il faut être humble. Je me dirais toujours qu’ils peuvent trouver mieux ailleurs et même qu’ils peuvent aimer Julia plus que moi parce que çi, parce que ça.
Ensuite concernant ce qu’à dit Nicolas et qui me dérange, c’est qu’il dit qu’il sera difficile de trouver mieux en parlant de combo Christophe et lui. Seulement pour moi, ils ne vont pas par paire, ce n’est pas un groupe avec lequel je suis. C’est avec Christophe d’un côté et Nicolas de l’autre. Si avec l’un ça se passe mal, cela n’affectera pas ma relation avec l’autre.
J’ai d’ailleurs souvent reproché à Nicolas de beaucoup trop utiliser le « vous » en parlant de Julia et moi, comme si nous étions indissociables. Hors nous sommes deux personnes différentes, chacune avec ses sentiments distincts.
Ensuite je dis pas que la jalousie c’est trop cool. Elle est là et évidemment très souvent elle n’a pas lieu d’être et ne fait bien entendu pas avancer les choses. Mais c’est de la peur et quand la peur est là, la jalousie est là aussi.
Tu le dis dans ta première phrase, pour toi la jalousie c’est la peur, la peur qu’ils aillent trouver mieux ailleurs, alors c’est bien un « problème » de confiance en soi. Si tu étais certaine qu’ils ne peuvent trouver mieux car TU ES ce qu’ils recherchent alors tu ne serais plus jalouse…
J’aime ma femme plus que tout au monde et chaque jour j’essaye de faire de mon mieux. J’ai confiance en moi, et si un jour elle venait a partir, parce que je n’ai pas été a la hauteur de ses espérances, tant pis, tant que je n’ai pas le regret de n’avoir pas tout fait contre, alors c’est qu’il devait en être ainsi…
La confiance en soit c’est bien le premier remède à la jalousie…
Je ne suis pas totalement d’accord Jp.
Bien sûr que la confiance en soi est une part de la solution, mais cela ne règle pas tout. Même si j’avais confiance en moi, on n’est jamais certains que la personne ne partira pas.
Je pense comme toi que si un jour cela venait à se terminer et bien tant pis. C’est qu’on ne devait pas être ensemble. Mais ça ne m’empêchera pas d’être jalouse qu’il puisse aimer passer du temps avec telle ou telle nana, même si je sais qu’il partira pas avec elle.
@Charlotte: Sourire, je me posais la question il y a peu..La notion de groupe que tu décris sur le fait que Nicolas parle de vous comme un ensemble indissociable [gros raccourci hein.. ;)] Sais-tu que c’est ainsi que je le perçois lorsque je lis certains de vos tweets, ou même lorsque je vous ai entraperçu physiquement, la similitude est frappante… Et vous les cultivez fort bien…C’est en découvrant entre autre « L’intimité » de Julia et Christophe que je me suis dis non, ils sont différents. 😉
@Vellini, tu parles de similitude entre Julia et moi ?
J’ai aussi coutume de dire que je ne suis pas jaloux.
Mais cela n’exclue pas la peur, ni la tristesse. Je m’oblige simplement à une confiance absolue en ma partenaire, je lui abandonne totalement ma confiance. Et si elle en abuse, hé bien elle en a le droit, puisque je l’aime trop pour lui interdire du bonheur, et que le mien passe après.
J’ai donc toujours regardé en souriant les dragueurs, les ai encouragés parfois, ne me suis jamais demandé où allait ma compagne, avec qui elle parlait… Et si j’ai eu peur de la perdre (ce qui est arrivé, mais pas pour quelqu’un d’autre), je ne devais m’en prendre qu’à moi-même.
La jalousie, je ne l’ai connue qu’après, lorsque je l’ai vue avec un autre : j’étais encore follement amoureux d’elle, mais je ne l’avais plus avec moi, tandis que lui…
Je suis donc d’accord avec Nicolas… sauf dans ses phrases les plus narcissiques (juste un humour provocateur, à mon avis, mais forcément mal perçu par les inquiets 😉
La jalousie est-elle une peur ? Peur d’être abandonnée ?
Je peux le concevoir, mais cela me gêne. Je me sentirais peut-être flatté mais surtout possédé, si cette jalousie n’était pas réprimée et devenait trop envahissante. Au point de me faire fuir ! Bref, exactement ce que craint le jaloux.
Dangereux pour tout le monde, ce truc… 🙁
Bah, moi je suis monstrueusement jalouse un chouilla possessive, et ce n’est pas pas parce que je manque de confiance en moi, non, non du tout… C’est certain.
Lorsque j’aime, je deviens égoïste, certes l’autre ne m’appartient pas, mais je n’ai non plus envie non plus de savoir que la terre entière profite de lui. Que l’on admire, qu’on le flatte.. Oui, je m’en ravie… Mais… ^^
Je ne pense pas que la jalousie traduise forcément un manque de confiance en soi, ou une crainte de perdre l’autre, non parce que je pense que lorsque l’autre s’en va, c’est que dans le fond il n’était pas tout à fait « heureux ou satisfait », je ne crois pas à « la foudre », je pense comme Charlotte que l’on s’autorise à tomber amoureux… Ma jalousie est un comme une petite lanterne qui fait dire que j’aime.
Je suis tout à fait d’accord avec toi @Vellini 🙂
Merci pour ton avis.
@Charlotte: Oui (on pourrait dire ça…), en fait ça fait quelques minutes que je cherche les mots pour étayer mon idée. Donc, hein, Même si je comprends que tu veuilles comprendre un peu plus, j’ai du mal à argumenter 😉
Sinon, dans le fond je comprends lorsque tu dis ne pas être en amour avec un groupe, mais avec des personnes bien distinctes et que l’un ne reflète pas l’autre. Seulement c’est une capacité que naturellement tu as et qui devrait sans doute se mettre en place pour Nicolas.
(C’est assez rigolo, parce que tout étant une romantico-passionnelle, tu as à la base une superbe prédisposition à réellement aimer plusieurs personnes à la fois.)
Waouh, j’ai une superbe prédisposition ^^. Non mais sincèrement je pense que je vais m’en sortir. Puis bon Nicolas je lui reproche pas tous les jours non plus sa « non-jalousie », c’est juste que des fois ça pique dans une situation particulière. Bref ^^
Pour moi, la jalousie ne parle ni d’amour, ni de mes sentiments pour l’autre, ni d’une tierce personne. Elle est une émotion qui me parle de moi. Comme toute émotion, elle pointe exactement là où le bât blesse. Elle m’informe.
La jalousie découle d’une peur, certes. Elle est présente quand je m’attache à quelqu’un. Et je dis bien, attache, et non aime. Je m’attache à quelqu’un, je me mets à avoir besoin de lui, et à penser, même inconsciemment, que cette personne est à moi, fait partie de moi. Que j’ai un droit sur elle. C’est parfaitement admis dans notre société occidentale : c’est en partie pourquoi l’exclusivité est le mode relationnel habituel. Et la fidélité un comportement hautement valorisé, et attendu en relation. Dans le cadre du polyamour, c’est bien l’attachement auquel on renonce : pas à l’amour. Je cesse de vouloir garder quelqu’un pour moi seul. Je cesse d’avoir besoin de l’autre. Je cesse d’attendre de l’autre qu’il comble mes besoins émotionnels. Je m’ouvre à une relation libre, mature, adulte, ou chaque individu de la relation est parfaitement distinct, où les émotions telles la jalousie sont vécues de manière responsable, sans s’y soumettre et sans en faire peser les conséquences sur les autres !
Quand j’aime, j’aime. Il ne s’agit de rien d’autre : ni de jalousie, ni d’attachement. Il s’agit d’aimer l’autre entièrement, tel qu’il est à l’instant T. Tout à fait non conforme à mes attentes enfantines…