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Swingtown

Avec le temps, Charlotte prend l’initiative d’inviter Julia et Nicolas à passer un week-end à la maison. Rapidement un week-end prolongé du mois de novembre est fixé. Il se trouve qu’à côté de ça, nous suivons épisodes après épisodes la série Swingtown relatant les expériences échangistes d’un couple dans les années 70. Cela éveille chez nous des envies pour des relations plus ouvertes. Je tombe moi-même sous le charme de Tom faisant, par la même occasion, attiser une curiosité pour les hommes. Cette série fut comme un déclic pour l’un comme pour l’autre. Nous en discutons avec Charlotte très régulièrement avec la perspective du séjour avec Julia et Nicolas. L’idée est séduisante et nous décidons de voir ce que l’avenir allait nous réserver.

Quelques semaines précédant la rencontre fatidique, je laisse une conversation avec Julia affichée sur mon ordinateur et part dans la cuisine faire le dîner. Charlotte découvre un « je t’aime » adressé à Julia dans cette discussion. Elle revient avec un air dépité et je lui demande ce qui ne va pas. Elle m’explique alors ce qu’elle a vu et fond en larmes.  J’essaie de lui faire comprendre que c’est quelque chose que Julia dit facilement et c’est donc devenu naturel d’évoquer mon affection pour elle de cette manière. Devant sa panique, je lui expose aussi le fait que ces « je t’aime » ne signifient pas la même chose que lorsque je lui dit.

Malgré cet évènement, Charlotte souhaite toujours voir Julia et Nicolas et ne remet pas en cause l’éventualité qu’il puisse se dérouler des choses coquines. Nous fixons alors quelques règles… une en fait : Qu’on ne se retrouve jamais seul(e) avec l’autre partenaire pour des relations intimes ou même ne serait-ce que dormir avec.

Au fur et à mesure que la date approche, la pression monte. Est-ce que Nicolas va s’entendre avec Charlotte ? Est-ce que la présence de Julia face à Charlotte ne va pas provoquer un malaise ? Quelle réaction va avoir Nicolas en me voyant ? Qu’est ce qu’on va bien pouvoir se dire ? Si il se passe quelque chose de sexuel, comment cela va-t-il se passer ? Est-ce qu’il y aura des tensions, malaises, jalousies ?

Julia et moi

Avec Julia, nous discutions depuis l’été, depuis sa rencontre avec Christophe. Après des débuts un peu difficiles (je dois avouer que je n’avais pas forcément envie d’être amie avec la nana qui essayait de « piquer » mon mec bien qu’elle en ait un), nous avons finalement commencé à discuter très très régulièrement voir tous les jours et ce, surtout après notre déménagement.

Je pense que le déménagement passé, j’avais retrouvé mon amoureux, notre maison, nous quoi. Et donc Julia me semblait être moins une menace pour notre couple. Cependant, elle était toujours là. En tant qu’amie, enfin un peu plus. J’avais même commencé à discuter vaguement avec son chéri Nicolas. Mais cela restait très occasionnel et puis nous n’avions pas plus de choses que ça à nous dire. C’était plutôt une sorte de trio qui se dessinait. Christophe, Julia et moi.

Après un ou deux mois, nous avons commencé à parler, avec Julia, de se rencontrer. J’ai proposé un week-end à la maison. Une invitation au début lancée comme ça, puis finalement qui a été relancée par moi. Je voyais bien que Christophe voulait la revoir, et moi, bah mine de rien j’avais envie de voir qui elle était, de la connaître. Elle montrait une attirance pour moi, l’idée ne me déplaisait pas de partager autre chose que des mots sur internet. J’étais tiraillée entre ma peur de me faire prendre pour une bille et l’envie de la rencontrer. J’étais consciente du danger, sans l’être réellement. Mais je crois surtout que je voulais voir !

Un soir alors que je m’étais installée brièvement sur l’ordinateur de Christophe pour voir une recette de cuisine, mes yeux se fixent sur sa discussion de messagerie avec Julia. Et qu’est ce que je vois ? Des « je t’aime » échangés ! Sur le coup, j’étais stupéfaite, blessée, triste, en colère. Je suis repartie dans la cuisine, faisant comme si de rien n’était, après tout je n’avais pas à lire ses discussions. Je ruminais. Lorsqu’il est venu me rejoindre alors que je préparais le repas, il m’a demandé si ça allait et là j’ai éclaté en sanglots. Je lui ai dis d’arrêter de me prendre pour une conne. Qu’il s’était ouvertement foutu de moi. Il m’a bien expliqué que ces « je t’aime » n’étaient pas les mêmes que ceux qu’il échange avec moi. Au fond, je pense vraiment qu’il était sincère, mais juste qu’il ne savait pas lui même qu’il était amoureux. Cela étant, j’ai gardé l’idée que nous devions nous rencontrer avec Julia.

Une date fut fixée : ce serait le week end du 11 novembre. Ils allaient venir passer 4 jours, ici, chez nous. Durant les semaines entre l’invitation et le week-end, plein de choses nous sont venues en tête. Les discussions tournaient davantage autour de la possibilité  que Julia puisse tomber amoureuse de moi et de notre relation à toute les deux, plutôt que de son amitié amoureuse avec Christophe. Nous étions bien loin de l’été où elle était, pour moi, la fille à abattre. Avec Christophe, il nous vient une drôle d’idée. Pourquoi pas tester l’échangisme ? C’était une chose que nous n’avions jamais voulu essayer parce que pour moi il y avait une séparation du couple. Nous ne vivions plus la même chose simultanément, contrairement à un trio. Nous avons alors aborder le sujet discrètement avec Julia et Nicolas. Ce qui a fini par ne plus être discret du tout, car cette idée avait également traversée leurs esprits.

Des règles furent établies et surtout l’idée que l’on verrait bien sur le moment si on se plaisait tous. Enfin… Si entre Nicolas et moi, le courant allait passer, que l’on allait se plaire, et que bah… Est ce qu’avec Julia, ça allait aller pour moi ? Je savais pertinemment qu’ils se plaisaient Christophe et elle. C’était sur le moment, peut-être un peu suicidaire pour mon couple de les faire se revoir et d’envisager de le laisser coucher avec elle. Nous allions nous rencontrer et nous verrions bien ce qui allait se passer…

Spleen

Le jour était arrivé. Il partait, et c’était la dernière fois que j’avais l’opportunité de le voir.  C’était un déchirement pour moi, je pensais sincèrement ne plus jamais avoir l’occasion de le revoir. Mais la vie se devait de continuer, avec ou sans lui. Tous mes sentiments étaient troubles, je ne savais vraiment plus où j’en étais.

On peut apprécier quelqu’un énormément sans forcément être déprimée de son départ ? Pourquoi la perspective de ne plus le revoir me brisait autant le coeur ? Je ne le connaissais que depuis peu mais j’avais déjà l’impression qu’il faisait parti intégrante de ma vie.

Le mois d’août fut plutôt sombre pour moi. Même si son départ m’a permis de me rapprocher de Nicolas à nouveau, et de régler certains problèmes que nous avions.

Christophe et moi continuons de discuter tous les jours via gtalk. Le contact ne s’était pas interrompu pour autant.

Puis j’ai commencé à discuter avec Charlotte, parce que j’étais curieuse de savoir qui était la femme la plus importante dans sa vie. Et nous nous sommes très bien entendues plutôt rapidement (en tout cas c’est l’impression que j’ai eue). Elle était rigolote, intéressante, mignonne et physiquement, me plaisait beaucoup d’après la photo que j’avais eue l’occasion de voir.

Arrivés à l’automne, nous flirtions un peu elle et moi, parlant de choses plus intimes, voir même d’hypothèses plus ou moins sérieuses de faire des cochonneries à plusieurs, à 4.

Et puis, un jour, une proposition : celle de se voir un week end, en novembre, tous les 4.

J’étais excitée comme une puce. Je pourrais revoir Christophe, apprendre à connaître Charlotte et faire connaître Christophe, qui était devenu mon meilleur ami et confident, à Nicolas.

Bien entendu, mes sentiments pour Christophe devenaient toujours de plus en plus forts au fil de nos discussions, même si ce que je ressentais pour lui n’était que l’amorce de quelque chose de beaucoup plus fort.

En attendant Novembre.

GearWork

À partir d’Août, les choses commencèrent à s’arranger. Je m’étais fait à l’idée que Julia pouvait aimer quelqu’un d’autre sans m’aimer moins, Christophe avait déménagé, les choses allaient pouvoir reprendre leur cours normal.

Elle continuait de discuter toute la journée avec lui sur Gtalk et avait également fait connaissance avec Charlotte, insistant pour que j’en fasse autant.

Mais la volonté n’était pas vraiment là, je suis déjà quelqu’un de très taciturne et discuter avec ceux que je commençais déjà à appeler « les deux autres » me semblait trop artificiel. Aucun contact n’avait jamais été établi et je me retrouvais catapulté dans des discussions à 4 où chacun y allait de sa petite blague ou partait dans un délire absurde. (J’allais apprendre plus tard que quand Charlotte est stressée, elle raconte n’importe quoi)

De notre côté, et d’un point de vue entièrement sexuel, Julia et moi cherchions (surtout Julia et pas vraiment activement) un couple avec qui nous adonner à l’échangisme.

Aussi, quand arriva le 11 novembre et que Julia me proposa de faire le pont pour passer un week-end de 4 jours chez Christophe et Charlotte, l’idée était bien présente dans ma tête et j’ai commencé à me poser une question qui allait revenir régulièrement au cours des prochains mois: « Pourquoi pas ? »

Juillet 2010

Juillet 2010 allait être une période charnière de ma vie dont j’ignorais encore l’importance. Durant les quelques semaines qui allaient précéder mon déménagement j’ai revu cette fameuse Julia quatre fois après notre première rencontre. L’échéance qui se rapprochait ne laissait aucune chance pour qu’il se développe quoi que ce soit et de toutes façons j’étais avec Charlotte. Dans ma tête, il était de toutes façons inenvisageable que ce soit autrement. Malgré ça, j’avais envie de passer du temps avec Julia, continuer à discuter, échanger des choses, nos vies, nos expériences, nos points de vue. Je me sentais bien avec elle et je voulais profiter du temps qu’il nous restait.

C’était sans me poser de questions malgré l’attirance que je ressentais. Si je m’en étais trop posé, cela n’aurait peut-être pas dépassé la première rencontre. Et puis dans le cas présent, à quoi bon, à la fin du mois je serais loin.

Il fallait expliquer à Charlotte qu’il n’y avait rien de changé la concernant, tenter de la rassurer autant que possible. De longues heures sont passées au téléphone à 500 kilomètres de distance.

La fin du mois arrive rapidement. La dernière rencontre avec Julia est déchirante. Pour elle c’est la fin : Nous ne nous reverrons plus. Je ne suis pas si pessimiste que cela. Malgré tout, des adieux se font sur le quai du tram de Strasbourg. Une pluie d’été digne d’une scène dramatique d’un film d’amour rend le moment doublement poignant.

Il est maintenant temps de charger les camions pour un nouveau départ.  Au revoir, Strasbourg. La ville s’éloigne au gré des kilomètres parcouru vers la maison qui nous accueillera dans l’Aisne. L’été passe en gardant un lien virtuel avec Julia tout en aménageant tant bien que mal ce nouveau lieu. Avec Charlotte, nous retrouvons une vie « normale ». Toujours en poste sur Paris, elle vient me retrouver chaque week-end jusqu’en septembre.

Les mois défilent et l’intrusion de Julia dans nos vies n’est plus qu’un lointain mauvais souvenir pour Charlotte. Elle reste toutefois présente avec les multiples conversations par Internet. Charlotte et Julia commencent même à faire connaissance en discutant par écrans interposés.

Plus qu’une amie…

Durant l’été 2010, j’étais partie de Strasbourg pour travailler en région parisienne durant plus de deux mois. Christophe était resté dans l’appartement rempli de cartons et attendait patiemment que le déménagement arrive. Les appels étaient très réguliers. Nous avions l’habitude de ces étés à distance bien que cela soit tout aussi difficile à chaque fois.

Un jour, alors que je prenais une pause sur la terrasse de l’immeuble où je travaillais, Christophe m’appelle. Nous discutons de choses et d’autres. Il m’explique qu’il s’entend bien avec une nana sur Twitter. Je l’incite à sortir, voir du monde. Je pense que cela ne peut lui faire que du bien. Je l’encourage à aller boire un verre avec cette fille. Ce qu’il fit quelques jours plus tard.

Il me fait son petit compte rendu de la rencontre : Julia est une fille géniale, hyper mature pour son âge, ronde comme moi mais qui elle s’assume parfaitement, etc, etc. Une pointe de jalousie survient, mais je laisse couler. Je serre les dents. Puis ils ont commencé à se voir régulièrement, un peu trop à mon goût… Julia par çi, Julia par là ! A un certain moment, j’ai eu besoin de réponses à des questions qui étaient apparues dans ma tête. J’ai fini par lui demander si elle l’attirait, si il avait envie d’être avec elle. Ce à quoi il a répondu que, oui elle l’attirait, oui il avait déjà eu envie de l’embrasser, mais qu’il ne me quitterait pas pour elle. Il a ajouté ne pas être amoureux, mais qu’elle était un peu plus qu’une amie. Il ne savait alors pas quel statut lui donner. Bon…

Moi, à 500 kilomètres de lui et de cette situation. Moi, qui me dit que l’on va déménager dans quelques semaines et que l’homme avec qui je vais vivre, m’installer dans une nouvelle vie, va être triste d’être séparé d’elle. Moi, des pensées plein la tête. Moi, qui l’imagine se rapprocher d’elle au fur et à mesure des rencontres. Et pour m’achever, Julia voulait être mon amie !

Cette période n’était pas la plus favorable à notre couple. Le déménagement, une sexualité laissée un peu à l’abandon, des angoisses financières, et j’en passe. Est ce que notre couple allait survivre à tout ça ? Je bouillonnais. Je la détestais. Je me disais que ça y est, la fin de notre couple s’installait petit à petit.

Crédits: Solitude par !*S4N7Y*!

 

La chute / La bascule

Hopital Stéphanie par Juphotos

Il faut savoir que je suis quelqu’un d’assez égocentrique, même si je m’efforce de ne pas le montrer et/ou d’en rire le plus possible.

Aussi, quand Julia m’a parlé de Christophe pour la première fois, j’ai eu un réflexe que je trouve très bête et très basiquement masculin: « Si il a un site sur la sexualité, il doit en connaître un rayon. A tous les coups c’est un meilleur coup que moi. »

Ensuite je n’y ai plus repensé. Ils ne sont pas restés en contact très longtemps et je n’ai plus entendu parler de lui jusqu’à l’été 2010.

Au début je trouvais ça chouette pour Julia, se faire un nouveau pote, d’autant qu’il est graphiste et pourrait donc la conseiller et l’aider dans des choix propres à ce milieu et je ne me suis donc réjouit pour elle quand il l’a invitée à prendre un café en ville.

Mais j’allais vite déchanter en voyant qu’ils sortaient de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps et qu’elle rentrait de plus en plus tard.

Evidemment, je n’avais pas la moindre envie d’évoquer le sujet et quand elle me demandait « ça va tu t’inquiète pas hein, tu sais que c’est toi que j’aime » la réponse ne variait pas (ou si peu): « Oui oui je sais. »

Je me contentais d’être d’humeur massacrante.

Seesaw

Les choses se sont améliorées quand mon bouillonnement intérieur a fini par atteindre son paroxysme. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est un soir où Julia m’avais une fois de plus abandonné à mon triste sort.

Je lui avais envoyé un sms lui demandant de ne pas faire de bruit en rentrant car fatigué je me couchais tôt. Et voila qu’à minuit passé elle toque à la porte et m’appelle sur mon téléphone pour que je vienne lui ouvrir. (Une goutte d’eau je disais)

Sur le moment j’ai explosé en restant cantonné à cette histoire de fatigue, de respect, etc… Mais je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à travailler sur moi même pour accepter cette situation.

Il me semblait évident qu’elle s’attachait beaucoup plus à Christophe qu’à un simple ami, mais il me semblait tout aussi évident qu’elle n’avait pas l’intention de me quitter et que ses sentiments pour moi étaient « intacts » .

Laisse moi zoom zoom zang

J’ai connu Christophe grâce à Twitter, vers janvier 2010, où nous avons entamé quelques petites discussions sur gtalk, mais sans plus, sans trop discuter vraiment. Il revenait régulièrement, une ou deux fois par mois, me parler en réaction à différents tweets..

On a repris vraiment contact tout début juillet 2010. Comme ça, par hasard… Peut être qu’il me donnait des conseils en graphisme, peut être qu’il réagissait à un de mes tweets… Mais le résultat est que, comme il n’avait pas grand chose à faire et que moi, non plus, on a continué à parler.

J’étais contente d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler graphisme, sites web… Quelqu’un d’expérience qui pourrait m’aider et me guider.
Et puis les sujets de conversations se sont un peu (beaucoup) éloignés du monde du web et du graphisme, pour s’orienter plus intimement… Sur notre vie, à tout les deux. On s’est découvert un vrai début de complicité, avant même de se rencontrer pour de vrai.

Un jour, au bout d’une semaines de parlotte quasi journalière, il m’a demandé si je voulais bien prendre un verre avec lui le soir même, avant qu’il ne déménage en Picardie, fin du mois… Mais j’avais et ai toujours beaucoup de mal avec les rencontres à l’imprévu comme ça, avec des inconnus… Alors j’ai refusé pour une première fois, mais me suis mis de côté l’idée de le rencontrer, m’y suis « préparée psychologiquement ».  Je ne fais jamais ça normalement, rencontrer des gens toute seule… Toujours peur qu’on ne s’entende pas, que personne ne parle, de faire un flop ! Mais là, je sais pas… J’étais tentée.

En parallèle à ça, Nico et moi nous engueulions beaucoup, c’était une période difficile pour nous deux. Niveau sexe, c’était pas top, et niveau câlin tout ça… C’était pas ça non plus. Je venais juste de commencer à bosser, et ça me fatiguait moralement (encore une fois, je le répète, je suis très angoissée ^^) et du coup j’étais beaucoup moins tolérante envers lui, ce qui fait que nous avions souvent envie de nous marraver la tronche avec une pelle en bois. (Heureusement nous n’avions pas de pelle en bois.)
D’ailleurs, je me confiais plutôt souvent à Christophe, par rapport à mon couple, à ma vie… Il m’a beaucoup aidée à ne pas l’étriper et à y voir plus clair. Mais il était aussi le déclencheur d’une mauvaise humeur chez Nicolas, qui, je pense, craignait beaucoup ce nouvel élément dans ma vie.

Et puis finalement, pour en revenir à notre rencontre, Christophe m’a re-proposé de boire un verre avec lui, et me sentant d’une humeur de ouf-guedin, j’ai accepté.
On s’est rejoint le soir en terrasse de la Stub. Comme d’habitude j’étais là 15min en avance (complètement névrosée la fille j’vous dis) et j’ai donc pu le voir arriver sur son scooter… Et là, WAW! Hum… Voilà, il m’a plu quoi… Tout à fait mon style… Sinon la soirée s’est très bien passée, au lieu des 1-2h que nous devions passer ensemble, nous en avons passé 4… Et j’étais déçue que ça se termine. J’étais bien en sa présence, ma timidité s’envolait au fil des minutes, c’est une sensation très agréable pour la peureuse que je suis.
Il m’a ramenée en scooter et… Je me suis sentie toute chose d’être serrée contre lui. Je me rappelle même d’une bise d’au revoir très gênée et maladroite… Il m’avait fait des bisous sur les oreilles. ^^
Même si je pensais sur le coup, que ça n’était rien, je pense qu’il y avait déjà eu une petite étincelle ce soir là : Cette étincelle qui nous a fait nous revoir plusieurs fois en juillet, alors qu’au départ, nous n’avions prévu qu’une seule rencontre « comme ça, avant de déménager ».

Toujours des rendez-vous plein de complicité, voir même de tendresse. Nous nous entendions si bien. Nous parlions plusieurs heures par jour sur Gtalk. Comme lui devait déménager fin juillet pour emménager avec sa chérie Charlotte dans une maison en Picardie, j’essayais de ne pas trop réfléchir à mes sentiments envers lui… Avec plus ou moins de succès. J’appréciais sa présence et me contentais de redouter terriblement le moment où il ne serait plus là.

Jusqu’à ce que ça nous tombe sur le coin de la gueule

Alors que Charlotte était à Paris pour se faire un peu d’argent à mettre de côté pour la rentrée, j’étais resté à Strasbourg pour continuer de bosser et terminer de préparer le déménagement qui allait se dérouler le 31 juillet. Au bout d’un moment j’étais confiné à une pièce avec un bureau, l’ordinateur et un canapé pour dormir. Le reste n’était que cartons et meubles démontés. Un environnement déprimant lorsque tu sais que t’as un mois à tirer comme ça. C’est encore pire quand t’es tout seul et que soit tout le monde est loin, en vacances ou a d’autres occupations.

Il se trouve alors qu’un peu par hasard, je reprends contact avec Noli, une jeune fille habitant à Strasbourg et que je « follow » sur Twitter depuis 6 ou 9 mois. Jusqu’alors on avait rarement échangé, un peu par rapport à son boulot d’infographiste, pour des conseils, des avis… Tout ça pour dire qu’on ne se connaissait vraiment pas et que je ne lui avait pas adressé la parole depuis de très nombreux mois.

Elle avait besoin de conseils sur une maquette et j’avais rien d’autre à faire à ce moment là, donc je passe un long moment à lui dire ce qui ne va pas, ce qu’il faut changer, etc.  Au final on discute de choses et d’autres et je propose qu’on aille se boire un verre un soir après son boulot. Elle me laisse sur un « pourquoi pas ». Les jours suivants on discute plus longuement, pour qu’au troisième je lui propose à nouveau de prendre un verre. Il fallait absolument que je sorte de cet appartement et elle a accepté. Ouf !

Le rendez-vous est pris pour une terrasse en plein centre vers 18h pour une durée d’une heure ou deux. Je l’avais vu vaguement sur une photo d’avatar et j’avais donc pas vraiment d’idée de sur qui j’allais tomber. J’arrive sur place en scooter, je la remarque tout de suite. La première chose que je me suis dit c’est « elle est trop chou ». Je me suis donc retrouvé face à une jeune fille se prénommant Julia, très timide et gênée, cheveux colorés roux, petites lunettes…

Le verre qui devait durer une heure ou deux en a duré quatre. La nuit commençait à se répandre sur notre environnement. Je l’ai donc raccompagnée en scooter chez elle. Arrivés sur place, deux bises cordiales gênées et je rentre. J’ai déjà senti que cette rencontre n’était pas de celles sans importances. Il y avait quelque chose en plus, quelque chose d’indescriptible (du moins pour le moment), quelque chose à la con qui allait être compliqué à gérer. Julia m’attirait mais c’était bien plus qu’une forte amitié. Je n’étais pourtant pas moins amoureux de Charlotte. Alors qu’est-ce que c’était ?

Les témoignages de personnes amoureuses de plusieurs autres que j’avais pu lire sur Internet prirent tout de suite un autre sens. Jusqu’à ce que ça nous tombe sur le coin de la gueule, on est convaincu que cela n’est pas possible. Il faut forcément être dans le déni, ne pas oser quitter son partenaire précédent, avoir peur de le quitter, l’aimer par habitude, etc. Je me trompais. Tous ces aprioris sur la relation polyamoureuse volèrent en éclat très rapidement.

Déjà qu’à deux, c’est compliqué …

Hello! En attendant la rédaction des prochains articles qui relateront notre histoire à tout les 4, j’avais envie de prendre quelques minutes pour vous expliquer un peu l’origine du sous-titre de ce blog :

« Déjà qu’à deux, c’est compliqué… » Alors à 4 !

En fait, c’est tout simplement, lorsque nous annonçons notre histoire à 4 à quelqu’un, la phrase qui revient systématiquement. Mais vraiment ! On est étonnés quand on ne nous le dit pas. Beaucoup de ce genre de phrases ressortent souvent lorsque nous racontons ce que nous vivons.

Dans le même genre il y a :

« Et euh… tu fais aussi des trucs cochons avec la fille ? » (Ou le mec selon l’interlocuteur)

« Et euh… Ils travaillent ces gens-là ? »

« De toutes façons ça va s’arrêter quand l’une d’elle voudra des enfants. »

« A ton âge c’est bien de faire des expériences. »

« L’autre mec couche avec ta nana ? Moi je pourrais pas ! »

« En fait vous vous êtes forcés à tomber amoureux à cause de l’infidélité de l’autre ! »

Enfin voilà ! Peut être qu’on les mettra toutes en sous-titre aléatoires. Elles sont plutôt bien représentatives de ce que les gens pensent du polyamour en général, à chaud. ^^

Si vous vivez une relation polyamoureuse, Vous avez d’autres exemples  ? Ce genre de phrases vous énerve-t-il ?

Si vous découvrez, Est ce que ce genre de questions vous parle ? Comment penseriez vous réagir si un/des proche(s) vous annonçait leur manière de vivre polyamoureuse ?

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