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Polygamie et Polyamour

Nous laissons aujourd’hui un peu de côté nos récits pour lancer une discussion voir débat sur ce thème : la Polygamie et le Polyamour.

Récemment, M6 a diffusé une émission : Enquête Exclusive – Polygamie au coeur de l’interdit (documentaire Ligne de Front) où, en guise d’apéritif, le présentateur part à la rencontre de 3 polyamoureux québécois qui vivement ensemble dans une tryade. Le « trouple » nous fait part de leur histoire, comment ils en sont arrivé à ce schéma, comment ça se passe au quotidien… Sur ce dernier point, on remarquera que lorsqu’on parle du quotidien, on insiste surtout sur les relations intimes. C’est bien mieux pour captiver le téléspectateur, mais ça aurait peut être été aussi bien d’évoquer le reste. Et, pour faire suite au sujet initial, la polygamie, on nous parle de leur volonté de faire avancer les choses dans leur pays en ce qui concerne l’autorisation au mariage multiple. Dés l’évocation du mariage multiple, le commentateur fait le lien entre les polyamoureux (très rapidement évincés dans le reportage) et ceux qu’il appelle les « extrêmistes religieux ».

Tout ceci nous est bien sûr présenté avec une musique angoissante et grave. Le reste de l’émission ne sera que témoignages de polygames ayant abusés de leurs multiples femmes et des allocations. Des personnes en situations de détresse sont poussées à bout devant la caméra pour les faire craquer et pleurer devant un téléspectateur indigné. Le reportage mène à faire des raccourcis réducteurs en jouant sur la compassion.

Je me pose une question : était-ce pertinent de commencer l’émission en nous présentant un couple heureux polyamoureux pour ensuite enchaîner sur les pires situations de polygamie ? D’un côté il y a un choix délibéré de vivre ensemble dans une relation polyamoureuse, de l’autre c’est une situation subie. Est-ce que les auteurs du reportage ont pris la peine de lire une définition du polyamour et de la polygamie ? Ces deux choses n’ont absolument rien à voir. A la limite ils auraient pu parler de polyandrie (il y aurait eu un rapport), histoire que ce ne soit pas que les hommes qui soient pointés du doigt.  D’ailleurs, est-ce qu’il y a des relations polygames heureuses ?  On ne le saura pas. A aucun moment c’est précisé et on se demande si ce n’est pas volontaire. Est-ce que forcément, lorsqu’on est polyamoureux et qu’on aspire à se marier ensemble (situation somme toute plutôt normale pour un couple) cela entraine forcément ce genre de dérives ?

Comme on sait que le téléspectateur ne retient surtout que les dernières minutes de ce qu’il vient de voir (et ceux qui font des reportages le savent bien), la très courte partie sur le polyamour qui fait office d’introduction vient s’amalgamer avec le reste. Et voila quelques exemples de ce que ça donne sur Twitter :

Voilà voilà… Y’a du bon comme du mauvais et surtout du mauvais.

Et vous qu’en pensez vous ? Avez vous vu l’émission ? Comment réagissez vous à l’amalgame Polyamoureux et Polygames ? Est ce incompatible ? Est ce forcément une mauvaise chose ? Peut on juger la polygamie seulement à partir des dérives que cela a entrainé chez certaines personnes ? Que pensez vous des réactions recueillies sur twitter ?

Vous pourrez accéder à l’émission sur M6 Replay.

Acte deux, scène 1

Tous très empressés de nous revoir, nous avons planifié un second week-end. Julia et Nicolas allaient refaire le trajet jusqu’à chez nous pour un séjour de seulement deux jours cette fois. Ce serait les 4 et 5 décembre. Entre temps, beaucoup de choses avaient été discutées et entre autres, le fait que nous ne voulions plus utiliser de préservatifs. Juste avant ces retrouvailles, nous avons donc tous fait le test anonyme de dépistage. Chose faite, nous allions pouvoir envisager des rapports moins contraignants.
Il arrivèrent donc dans la soirée du vendredi, cette fois en passant par les grandes routes pour aller plus vite. Les retrouvailles furent chaleureuses, mais un peu étranges. L’impression de ne s’être jamais quittés était très présente pour ma part, comme si ce moment n’était simplement que la continuation de la fois précédente. Le séjour est passé à une vitesse fulgurante. Bien que les parties de jambes en l’air étaient l’une des activités principales,  j’aimais vraiment la compagnie de Nicolas. Sexuellement, tout se passait très bien. Nous étions dans une phase de curiosité avec une envie d’essayer de nouvelles choses. C’était très passionné. Nous parlions, nous rigolions comme lors du précédent week-end, mais je crois que quelque chose avait changé. Je ne me remémores pas très bien toutes les choses qui se sont produites durant ces deux jours, mais il y a une chose dont je me rappelles très bien…

Alors que nous nous rhabillions après un énième câlin, Nicolas me serre dans ses bras et me dit « Tu sais,  je t’aime beaucoup » et, après une pause, je lui ai répondu « Moi, je crois bien que je t’aime tout court ». Tout naturellement, il m’a répondu « Il se pourrait bien que ce soit réciproque ». Et nous nous sommes embrassés. Je me suis rendue compte que pendant tout le week-end, j’avais eu envie de lui dire. J’ai réellement eu un déclic à ce moment là. Avant ce séjour, je n’avais jamais pensé être amoureuse de lui et encore plus aussi tôt dans cette histoire. C’est durant ce week-end là que j’ai réalisé.

La culpabilité était présente malgré tout dans mon esprit. Comment Christophe allait-il réagir ? Pourquoi, moi qui m’était formellement interdite de tomber amoureuse d’un autre, avait aujourd’hui des sentiments pour Nicolas ? Je ne sais pas. Au fond, je crois que toutes les discussions avec Christophe durant les quelques semaines qui se sont écoulées entre notre première rencontre et cette seconde, m’ont fait m’autoriser à tomber amoureuse. Christophe m’a en quelque sorte, autorisé à être amoureuse de Nicolas. J’ai donc laissé mon coeur parler. Christophe ne m’avait quant à lui, toujours pas éclairci sur ses sentiments pour Julia. C’est après une déchirante séparation avec nos deux complices,  que nous avons discuté Christophe et moi. Je lui ai parlé de mes sentiments pour Nicolas. Il n’a pas bronché. Rien. Il m’a rassuré sur ma culpabilité, car oui, je me sentais un peu coupable. Lui, était confus concernant ce qu’il ressentait pour Julia. J’étais donc amoureuse de quelqu’un d’autre, amoureuse de deux personnes en même temps… car et bien oui, malgré ces nouvelles personnes dans nos vies, j’aimais toujours autant Christophe…

Lorsque j’ai du me replonger dans mes souvenirs pour écrire cet article, j’ai réalisé à quel point, tout avait été extrêmement vite. Le dépistage, mes sentiments, tout ça est allé très très rapidement. Cela avait très largement dépassé le stade de la relation classique d’échangisme. Cela avait prit une drôle de tournure que jamais je n’aurais imaginé vivre. Je crois que nous nous laissions malgré tout, emportés par cette vague qui nous emmenait vers le plus total inconnu.

Je n’arrive pas à danser

Après notre rencontre, qui comme racontée lors de mon dernier article, avait amené un tas de questions chiantes... Et bah c’était toujours pas gagné. Il y a eu beaucoup de doutes, et beaucoup de questionnements. J’étais très jalouse de la relation qui s’installait entre Nico et Charlotte. Et paradoxalement très heureuse de cette relation. Disons que tout n’était pas très simple dans mon esprit. C’était très embrouillé. Je doutais de tout… J’étais vraiment insupportable avec Nico et Charlotte, à guetter les moindres signes, à les assommer de questions par rapport à ce qu’ils ressentaient etc.. Puis me suis calmée, un peu. Même si ma jalousie n’a commencée à disparaître totalement qu’à partir du moment où c’était officiel : ils étaient amoureux… Ce qui n’est venu que plus tard.

En attendant, malgré tout ces doutes, toutes ces peurs… Nous étions tout les 4 en parfait accord et nous n’avions envie que d’une chose depuis notre 1ere rencontre : nous revoir ! On avait même prévu un dîner amoureux à 4… Et de se faire dépister avant le week end pour pouvoir faire l’amour en toute sécurité et sans préservatif ! C’était quelque chose de très important pour moi, de très… officiel et significatif. Notre relation ne serait pas celle d’un ou deux weeks-end. Elle serait plus que ça. J’étais tellement dans un nuage lorsque j’y pensais… Ca me faisait tourner la tête, souvent. Je l’ai souvent perdue, ma tête, d’ailleurs… J’oscillais très rapidement entre la très mauvaise humeur voir déprime à la très très bonne humeur voir exaltation de tout ce qui nous attendait.

Le 2nd week end était génial, tout comme le premier. Mais quelque chose avait changé, il y avait… Comment dire… De l’amour dans l’air. 🙂 Et nous étions tous très en accord. Tout s’est très bien passé. Tellement bien que nous avions décidé de passer notre nouvel an tous les 4, aussi ! Là, les choses se faisaient claires : nous étions un couple à 4, voilà. Nous voulions nous voir le plus possible, nous parler le plus possible et alors même que nous nous connaissions que depuis 1mois et demi.

Tout allait très très vite en fait… Nous commencions même timidement à avancer l’idée, qu’un jour, nous pourrions peut être tous emménager ensemble… Non ?

Crédits: Strongstuff

L’après

Le message reçu en pleine nuit eu pour conséquences fâcheuses le lendemain, un Christophe énervé et coléreux. Il me somme d’éteindre mon portable à l’avenir lorsque nous sommes dans la chambre et surtout pendant la nuit. Je n’apprécie pas trop ça, mais je m’y plie. Durant la semaine qui suivi le week-end, je dû rassurer Christophe à de très nombreuses reprises. Les échanges avec Nicolas sur Gtalk sont très fréquents et nous nous envoyons des messages sur nos portables. Julia est également très irritable sur ce sujet. Lors d’un échange un peu houleux, elle me parle de ses peurs mais également du fait qu’elle n’apprécie pas du tout que nous nous envoyons des « mots doux ».

La première semaine fut donc un peu mouvementée. Les discussions par le biais de Gtalk furent très très nombreuses et à la maison également. Un soir, alors que nous allions à notre cours de code (pour le permis de conduire), Christophe me demanda si Nicolas me manquait et, entre autres, si j’avais des sentiments pour lui. Je crois que c’est ça qu’il m’a demandé. Les souvenirs ne sont plus très nets dans ma mémoire. Je sentais que j’avais développé une complicité avec Nicolas, mais je n’étais pas amoureuse. De toute façon, je ne pouvais pas être amoureuse de quelqu’un d’autre. C’était une évidence pour moi.

Avec Nicolas, le contraste fut très important entre la fréquence de nos conversations avant et après le week-end. Désormais nous nous parlions tous les jours. A la maison, presque tous les soirs, nous discutions avec Christophe de tout cela. Les questions étaient nombreuses, notamment sur la suite de tout cela. Nous ressentions bien tous les quatre que nous avions envie de nous revoir rapidement. Et c’est donc avec empressement que nous organisâmes un nouveau week-end durant le mois de décembre…

Bienvenue en enfer

Suite à cette courte nuit, la fatigue se fait accablante et le moral est dans les chaussettes… Non… Il est même bien plus bas que ça. Il est tellement enfoncé six pieds sous terre qu’il en a oublié la douceur des chaussettes. Alors que Nicolas et Charlotte sont enjoués, Julia et moi nous morfondons devant leur joie de vivre. Nous sommes épuisés et toutes les questions que nous avons en tête sont plus embrouillées que jamais. Le manque d’énergie n’aide pas à démêler tout ça ou ne serait-ce qu’exprimer correctement le malaise qui nous submerge.

Devant ce décalage, le groupe se fissionne en deux. Malgré l’évènement exceptionnel que j’ai partagé avec Julia la veille, cela laisse un goût amère. Nous sommes maintenant libres de pouvoir s’isoler pour faire l’amour. Nous faisons alors en sorte de profiter de cette opportunité. Les discussions et prises de têtes liées à la situation actuelle succèdent nos moments intimes. Nous sommes heureux et tristes à la fois. Les sentiments s’entremêlent dans une pagaille la plus totale.

Le samedi, le décalage perdure. Les couples initiaux se sont, pour ainsi dire, inversés. Il y a Charlotte et Nicolas d’un côté puis Julia et moi. Chaque nouveau couple ayant des activités en parallèle de l’autre. Cela ne fait qu’amplifier nos angoisses. Nous n’existons plus. Nous nous effaçons. Nous les entendons parler, rigoler, baiser. Ils ne sont pas jaloux alors qu’ils l’étaient avant cette rencontre. Mais qu’est-ce qu’il se passe, bordel ? Julia et moi avons encore du mal à trouver le sommeil. Nous appréhendons tous les deux l’après.

Le dimanche clôture ce week-end prolongé. Julia et Nicolas rentrent pour Strasbourg et nous ne savons pas encore si nous allons nous revoir. Nous verrons ça selon le débriefing qui s’annonce long et douloureux. Cette scission et inversion des couples durant ces quelques jours aura le mérite de nous avoir rapproché Julia et moi. Cela nous a donné l’occasion de nous apercevoir que nous étions totalement sur la même longueur d’onde concernant nos réflexions.

Vient le moment où il va falloir affronter la suite. Il faut alors mettre des mots sur son ressenti et ses angoisses. Durant toute la semaine qui suit, c’est « apéro-discussion » d’une heure ou deux chaque soir et des conversations avec Julia par Internet pour démêler tout ça. Charlotte fait en sorte de me rassurer et je reprends progressivement confiance quant à ses sentiments envers moi et cette première expérience. Elle me révèle qu’elle a en effet, à son grand étonnement, absolument pas jalouse de Julia. Elle m’explique en outre qu’elle a vécu cela sereinement sans se prendre la tête et en vivant que le moment présent. La semaine permet de mettre des choses au clair et estomper mes craintes qui s’étaient accumulées.

Bien avant notre rencontre à quatre, j’avais émis le fait que si il se passait quelque chose, je ne voulais pas que ce soit un « one-shot ». Donc, devant notre désir commun de revoir Julia et Nicolas et ne pas nous arrêter là, nous prenons la décision de planifier une nouveau séjour. Il sera alors question de voir si il sera possible d’envisager une relation suivie…

Une partie pour commencer

Une fois le jeu sorti, nous sommes montés à l’étage pour jouer dans une pièce munie d’un tapis et d’un petit canapé. Nous nous sommes installés sur le sol avec les verres de cette soirée bien arrosée. La partie pouvait commencer. Au fil des cartes du jeu, les vêtements tombèrent. Comme la règle le voulait, les partenaires de même sexe se retrouvaient en face. Les gages effectués se faisaient donc très souvent avec les partenaires de sexe opposé. Les cartes piochées les unes après les autres favorisèrent les échanges entre Christophe et Julia  et également entre Nicolas et moi.

Ainsi nous nous sommes retrouvés tous les deux emmitouflés dans une couette (nous n’avions plus beaucoup de vêtements) et les mains devenaient baladeuses mais dissimulées par le drap. Je ne me souviens plus très bien comment tout a fini par réellement déraper en relation sexuelle, mais le fait est qu’il me semble que Julia et Nicolas ont commencé à me prodiguer des caresses à deux. Christophe caressant Julia. Puis finalement Nicolas et moi avons couché ensemble alors que Christophe et Julia faisaient de même. Nous avons interverti les rôles à un moment donné puis j’ai fini la soirée dans les bras de Nicolas. Je ne sais plus très bien pourquoi, mais Christophe et Julia sont descendus. Fatigués, avec Nicolas, nous nous sommes assoupis enroulés dans une couette sur le sol et avons finalement atterri dans le lit de de la chambre d’amis (initialement celle de Julia et Nicolas) pour un sommeil profond.

Le matin au réveil, je découvre Nicolas à côté de moi. Nous nous embrassons brièvement, mais je réalise que la règle de ne jamais se retrouver seuls a un peu sauté. Malgré ma très forte envie, je n’ose pas m’aventurer dans un câlin plus poussé par peur que la soirée n’ait fait exception à la règle. Après être descendue en trombes car on sonne à la porte (c’est le facteur), Christophe et Julia se lèvent un peu plus tard. Je m’isole avec Christophe avec qui on décide que finalement ce que nous avions instaurés comme ligne de conduite, n’était pas tenable. Une fois le petit déjeuner pris tous les quatre, Nicolas et moi remontons ranger le bazar de la veille, ce qui est un bon prétexte pour retourner au lit tous les deux.

Le week end sera finalement une suite de rapports sexuels très très fréquents et d’un grand décalage entre les deux duos. Christophe et Julia sont très fatigués. Nicolas et moi, plutôt en forme. Très rapidement, nous fonctionnons par couple de deux. Tout est simple à mes yeux. Bizarrement je n’éprouve aucune jalousie vis à vis de la relation de Christophe avec Julia. Je vis le week-end à fond, sans penser à la suite. Je ne me reconnais pas beaucoup durant ces quelques jours. Je suis joueuse, je ne me prends pas la tête. Avec Nicolas, c’est sexe et rigolade. C’est très intense. Le fait de plaire à quelqu’un d’autre que mon chéri Christophe y est certainement pour quelque chose. Je me sens confiante. Nous nous quittons sur cela. Il ne se sera finalement pas passé grand chose entre Julia et moi. Des échanges de baisers et des caresses, mais sans aller plus loin.

A ce moment là, il n’était aucunement question de sentiments. C’était pour moi du sexe très complice, mais uniquement cela. Il n’était pas du tout question de parler d’amour avec Nicolas. D’ailleurs, peut-être que je me voilais la face, mais il n’était pas question d’amour entre Christophe et Julia. Pour moi, il s’agissait surtout d’une très forte attirance doublée d’une amitié. Ce week-end est une expérience échangiste à mon sens réussie. Bien évidemment, je m’attache à Nicolas mais il est hors de question pour moi de tomber amoureuse.

Une fois Julia et Nicolas partis, Christophe et moi, faisons un bilan du week end. Une grande discussion pour vérifier que personne n’a mal vécu la chose. Christophe m’avoue avoir été extrêmement jaloux de ma relation avec Nicolas et de mon manque de jalousie à son égard. Il a eu peur. J’avais tellement bien vécu le week-end que je suis très surprise d’apprendre que cela n’a pas été autant le cas pour lui. Je le rassure. Mais rien n’y fait, il a peur de la relation que j’ai avec Nicolas. Nous nous couchons. Et là, mon portable sonne. C’est un message de Nicolas sur mon portable pour me souhaiter une bonne nuit…

Crédits: Bed par n.gottier

La descente aux enfers

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Mercredi 10 novembre, le jour fatidique est arrivé. Ils doivent arriver très tard dans la soirée et la pression monte sans cesse. La peur de ce qui va se passer et la joie de revoir Julia se mélange en un grand n’importe quoi dans mon esprit. Les minutes qui nous séparent de leur arrivée deviennent insoutenables. Je me demande alors si ce n’est pas une connerie monumentale. Je n’ai rarement eu autant l’impression d’avancer à trois cent kilomètres à l’heure dans un brouillard tellement opaque que je suis convaincu de foncer droit dans le mur.

La voiture arrive enfin. La tension est à son paroxysme et des émotions indescriptibles m’envahissent. Les présentations très gênées se font. Nous passons ensuite au salon pour discuter un peu autour d’un verre. Je demeure très silencieux et participe très peu à la conversation. Les quelques échanges de regard avec Julia ne font qu’amplifier le fait que je sois très mal à l’aise.

Il est maintenant l’heure de se coucher. C’est presque une libération pour moi. Je fais visiter les pièces de l’étage à Julia afin de lui montrer là où ils dormiront avec Nicolas. Je n’ose pas regarder Julia en face quand je m’adresse à elle et cherche à éviter tout contact. Je redescends pour aller dormir. Je suis dans le lit avec Charlotte et l’adrénaline fait encore trembler tous mes membres.

On avait prévu de passer la journée suivante à Paris. Nous partons donc pour Soissons afin de rejoindre la capitale dans une ambiance plus détendue que la veille. Malgré un temps automnal peu propice à la balade, nous arpentons les rues du neuvième arrondissement. Les échanges se font de manière déjà un peu plus sereine même si cela ne se fait pas aussi aisément que ça pourrait l’être. Après un repas dans un restaurant japonais, nous nous rendons à la Tête dans les nuages pour nous adonner à quelques parties de jeux vidéo. Cet amusement nous permet de nous réchauffer et nous rapprocher.

Il est temps de rentrer. Dans le TER qui nous ramène à Soissons, alors que Charlotte est collée à moi, elle se fait câliner par Julia sous l’oeil désapprobateur d’un usager. Je regarde régulièrement et avec amusement ce soixantenaire qui ne semble pas apprécier le spectacle qui s’offre à ses yeux. Arrivés à la maison, nous prenons l’apéritif. Une ou deux heures passent. Ma notion du temps est très imparfaite à ce moment là et le sera pour le reste de la soirée. Charlotte et Nicolas ne cessent de parler et rigoler et nous oublient totalement. Charlotte propose alors de faire un jeu de société. Elle me demande d’aller en chercher un, accompagné de Julia.

Je monte à l’étage pour choisir un jeu susceptible de plaire à tout le monde. Avec Julia, nous n’avons aucune inspiration devant la pile de boîtes face à nous. On redescend finalement avec un jeu de cartes qu’en plus je déteste. Lorsque Charlotte le voit, elle me regarde avec une immense déception et en disant « Mais, vous avez pas pris Nirvana ? ». Je suis stupéfait par sa réaction ! Je ne m’attendais pas à ça de sa part.

Nirvana ? Là ? Maintenant ? Déjà ? Je me demande si je n’ai pas loupé quelque chose. La perspective de faire un jeu coquin dès ce soir ne m’enchante guère. Je ne me sens pas prêt du tout à mais je décide toutefois de suivre le groupe.

On monte dans la salle de jeux et nous installons directement sur le tapis autour du plateau. Au gré des cartes tirées, les esprits s’échauffent. Les contacts se fonts plus réguliers et insistants. Difficile de ne suivre que les consignes du jeu. Alors que nous étions placés tous les quatre autour du plateau, nous sommes maintenant en deux groupes. Charlotte et Nicolas d’un côté nus sous une couette et Julia et moi de l’autre également nus sous une autre couette. Les cartes nous font nous embrasser de temps à autres et nous mènent à faire des actions plus ou moins osées. J’en viens également à devoir embrasser Nicolas, chose qui a toujours été pour moi un point de blocage dans les rapports entre hommes. Finalement, ce n’était pas si terrible.

Je tire plus tard une carte me demandant de caresser les cuisses de Julia avec mes cheveux. Elle se met devant moi, jambes écartées et j’avance mon visage au niveau de son entre jambe. Je m’exécute et sens son odeur qui fait disparaitre mon angoisse au profit de l’excitation. A l’issue de cette expérience de quelques secondes qui m’ont parues durer de longues minutes, je n’attends que le moment où le jeu sera terminé. Arrive le moment où les cartes valsent et où Nirvana se fait oublier et atteint par la même occasion son but initial. Les baisers et caresses se mélangent dans une douce et agréable anarchie. Dans cette effervescence et étant dans les « grandes premières », je prodigue une fellation à Nicolas qui se laisse faire sous les yeux ravis de Julia. J’avais très envie d’en profiter pour tenter de nouvelles choses (voir le billet Swingtown). Là encore, ça n’avait rien de bien terrible. Au bout d’un moment, je me retrouve avec cette dernière sur le sol tandis que Nicolas s’occupe de Charlotte sur le canapé. Julia m’accueille et je viens en elle. Les va-et-vient se succèdent sur le tapis qui s’avère loin d’être idéal mais qu’importe. Le moment qui se déroule actuellement était tellement impensable…

Les câlins remplacent maintenant les étreintes. Julia et moi décidons de descendre pour manger quelque chose car nous n’avions toujours pas dîné. Nous indiquons que nous allons fumer une cigarette en bas, dans le salon, en les attendant. On se câline et on en revient pas de ce qui vient de se dérouler. Le temps passe et il ne descendent toujours pas nous rejoindre. On n’ose pas monter ne sachant pas ce qu’ils font et ne voulant pas les déranger. Nous nous décidons à grignoter un peu pour patienter mais ils n’arrivent toujours pas. Nous restons un long moment dans le salon et il commence vraiment à se faire très tard… ou plutôt très tôt. Que faire ?

Nous n’osons vraiment pas nous aventurer là haut. En outre, il était convenu que nous ne devions pas rester seul(e) avec l’autre mais nous n’allons pas attendre éternellement. Je fais alors dormir Julia dans le lit « conjugal » en me disant que j’allais le payer le lendemain mais je me voyais mal la laisser sur le canapé du salon. Une fois couchés, nous discutons longuement. Nous nous étonnons mutuellement de l’entente entre Charlotte et Nicolas et nous demandons si nous avions pas fait une énorme connerie. Nous avions l’impression de les avoir jetés dans les bras de l’un et de l’autre sans en avoir mesuré les conséquences. Et si ils tombaient amoureux ? Et si ils nous abandonnaient ? Et si ? Et si ? Et si ? Et si c’était le fameux mur que nous devions nous prendre en pleine tronche ? Les questionnements fusent et Julia et moi ne faisons pas en sorte de nous rassurer, bien au contraire. Nous angoissons sur le devenir de tout ça et peinons à trouver le sommeil.

C’est déjà le petit matin et le repos n’aura duré que quelques heures. J’entends Charlotte descendre dans la cuisine et saute du lit pour aller la retrouver. Je lui demande si ça pose un problème que Julia ait dormi dans notre lit cette nuit. Elle me répond qu’il n’y a aucun problème. Elle en profite alors pour revenir sur la seule règle qu’il y avait. Maintenant, nous pouvons avoir des rapports intimes avec l’autre sans que la présence du partenaire habituel soit nécessaire. Je me satisfais de cette décision mais cela me rend en même temps très inquiet.

Pourquoi est-ce qu’elle a tenu à supprimer cette règle qu’elle avait elle même dicté ? Pourquoi le faire juste au lendemain de cette expérience ? Qu’est ce qui s’est vraiment passé cette nuit là ? Elle est censée être très jalouse. Pourquoi n’est-ce plus du tout le cas ? Je ne reconnais décidément plus Charlotte. J’étais déjà interloqué la veille mais là je ne sais plus quoi penser. Je me sens complètement dépassé par les évènements. Lorsque je retourne retrouver Julia dans la chambre et que je lui relate ma conversation avec Charlotte, elle se met à partager ma crainte. Pour nous commence alors la descente aux enfers…

L’encre de tes yeux

Comme raconté précédemment… On y était, c’était le moment que j’avais attendu pendant des mois. J’allais revoir Christophe. J’allais enfin savoir. Savoir si lui et Nicolas s’entendraient bien. Si Charlotte et moi pourrions nous accorder. Si tout se passera bien. C’était terrifiant. Vu que Charlotte et Nicolas étaient plus ou moins jaloux de ce que Christophe et moi vivions, j’avais une très grande angoisse que notre rencontre soit un échec et que nous ne puissions plus nous revoir. Toutes mes peurs se sont évanouies le premier jour.

Retrouver Christophe après ces 4 mois d’attente m’a fait l’effet d’un feu d’artifice coloré dans mon p’tit coeur. Des gros néons roses fluos qui clignotaient dans ma tête : « Je suis avec lui ! ». Notre relation avait évolué entre Juillet et Novembre. Nous avions beaucoup discuté, nous étions rapprochés (comme quoi, la distance n’éloigne pas forcément !) et c’était comme une nouvelle rencontre. C’était avec un oeil nouveau que je regardais Christophe. Je le connaissais mieux.. Nous étions complices.

Je me rappelle de cette journée, avant l’épisode « Nirvana » comme une suite de regards échangés… Des regards doux, complices, tendres,… et sexuels. Il y avait déjà une certaine tension entre nous deux. L’épisode Nirvana a été indescriptible. Me retrouver dans les bras de Christophe, voir Charlotte et Nicolas ensemble .. C’était irréel. J’imagine que la même tension était présente entre Nicolas et Charlotte, car à ma grande surprise, ils s’entendaient à merveille.

C’était d’ailleurs une source d’angoisses pour Christophe et moi, après l’épisode « Nirvana », ils se sont endormis ensemble, et nous deux sommes allés nous coucher tout les deux dans le lit de l’étage du dessous. Et là, Christophe et moi avons discuté toute la nuit, jusqu’au petit matin. On était mort de trouille en fait. Maintenant que c’est passé, j’en rigole un peu, mais sur le moment nous étions terriblement jaloux. Charlotte et Nicolas s’entendaient TROP bien. Étant tout les deux des « angoissés de l’amour », on s’est vite mis à imaginer les pires scénarios où ils nous quitteraient main dans la main pour aller vivre leurs amours tout les deux tout seuls dans un champ de licornes et d’arcs-en-ciel. Et puis on n’était pas sûrs d’avoir le droit de dormir ensemble, comme ça, tout les deux. Peur qu’ils le prennent mal, étant donné que la seule règle que nous avions était : « Pas de trucs tout seuls ». Charlotte est descendue tôt dans la matinée, Christophe et elle ont discutés et ont effacé cette règle. Rassurés… Mais en même temps, ça voulait dire qu’elle voulait être seule avec Nicolas… Mais qu’avions nous fait là ?

Cette nuit, ce week-end qui devait apporter un tas de réponses à mes questions, en a bombardé d’autres: Qu’en était il de mes sentiments pour Christophe ? Pour Nico ? Qu’allait il se passer ? Est ce que ça sera l’histoire d’une fois ? d’une nuit ? Est ce que Nico et Cha allaient s’éprendre l’un de l’autre et nous oublier ? Était ce possible d’aimer tout autant Nico et Christophe ? De quoi serait faite la suite des évènements ? Que pasa en la casa ?

Un week-end surprenant

Kinder SurpriseLa date fatidique arrivant, Julia et moi nous mîmes en route dans la joie et la bonne humeur et nous étions très impatients d’arriver. Il était enfin l’heure de constater quelle serait ma réaction face à Christophe.

Je me sentais enfin capable d’appliquer mes principes mais un léger doute subsistait tout de même: « Que se passerait-il si je vivais très mal leurs retrouvailles ? » Cette question n’aura malheureusement pas de réponse je vous le dis de suite: Tout s’est bien passé.

J’avais en effet suffisamment confiance en Julia pour ne pas craindre qu’elle cesse de m’aimer et qu’elle me quitte pour Christophe. Et j’ai ainsi pu enterrer définitivement toute trace de jalousie.

Mais revenons en au week-end: Alors que Charlotte et moi n’avions eu que quelques échanges sans grand intérêt sur gTalk, nous nous sommes de suite très bien entendu dès notre rencontre « IRL. » Les blagues et les rires fusaient, nous nous sentions comme deux vieux potes qui se retrouvaient.

À « La tête dans les nuages » je suis comblé: Outrun, House of the Dead et même une partie de DDR avec Charlotte. N’oubliez pas que je suis un geek doublé d’un gamer, alors m’emmener dans une salle d’arcade est une des meilleures solutions pour me mettre à mon aise, surtout après avoir mangé japonais.

Les choses sérieuses ont commencé le soir même quand après avoir un peu bu nous avons commencé utiliser Nirvana comme prétexte pour commencer à nous mélanger.

Nous avons donc terminés très tard, épuisés (et à poil bien sûr). C’est à ce moment que la règle voulue par Charlotte et Christophe (Ne pas rester seul avec l’autre partenaire) a commencée à se fissurer: Elle et moi avons passé la nuit ensemble, tandis que Christophe et Julia faisaient de même de leur côté. Et le lendemain matin, ce principe fut vite mis au placard.

Le reste du week-end mélangea sexe et discussions plus ou moins sérieuses. Charlotte et moi découvrions tout l’un de l’autre et nous ne vîmes pas beaucoup les deux autres.

Évidemment promesse fut faite de se revoir le plus tôt possible, aucun de nous ne voulant s’arrêter en si bon chemin.

 

La rencontre

Plus le fameux soir où ils allaient arriver se rapprochait et plus mon humeur était changeante. Tantôt j’étais très excitée à l’idée de tenter l’aventure de l’échangisme, tantôt j’étais morte de trouille. Nicolas allait-il me plaire ? Devais-je réellement laisser Christophe seul avec Julia ? Pour cette dernière chose, que je redoutais très fortement, j’avais établi que si il y avait relation sexuelle entre nous quatre, cela se passerait exclusivement à quatre et non deux par deux. Je ne voulais pas que les deux « tourtereaux » se retrouvent loin de ma vigilance et surtout, je voulais garder l’idée que c’était une expérience complice que nous partagions Christophe et moi.

Le soir venu, il était très difficile de patienter avec Christophe et de s’occuper durant la longue attente avant leur arrivée. Le stress monte. Et là ! Des phares de voiture éclairent les fenêtres de notre maison. Ils sont là ! La sonnette retentit et je découvre derrière la porte la fameuse Julia en chair et en os, suivie de son chéri Nicolas. Je stresse alors énormément. Comme à mon habitude dans ce genre de situation où je n’ai qu’une seule peur : le blanc, j’enchaîne pirouettes sur blagues pour détendre l’ambiance. Julia est là, avec sa toute petite voix. Mes peurs s’effacent un peu quant à Nicolas. Il me plait bien. C’est un bon début… Reste à voir si le courant va passer. Sur le coup, après de brefs échanges, Julia m’a semblée très différente par rapport à nos échanges par internet. Elle était très timide, mal à l’aise.

Peu de temps après leur arrivée, nous leur proposons de passer le lendemain à Paris histoire de se faire un restaurant japonais et d’enchaîner sur quelques parties de jeux d’arcade à « La Tête dans les nuages ». Ils sont partants, tout le monde part se coucher. Ils s’installent dans la chambre d’amis à l’étage.

Le lendemain, nous sommes tous levés au garde à vous et c’est parti pour prendre le TER qui nous mène à Paris. La discussion durant le trajet est davantage détendue que la veille. Cela continuera en progressant au fil de la journée. Le courant passe super bien avec Nicolas, à ma grande surprise. Nous rions beaucoup. Mais c’est avec Julia que les premiers rapprochements vont se faire physiquement dans le train du retour. Nous nous prenons dans les bras, des caresses dans les cheveux sont échangées. A ce stade là, je me suis dis « Ca y est. C’est parti… »

Je pense que nous avons tous compris que l’on se plaisait bien sans vraiment se le dire. Lorsque Christophe proposa un jeu de société pour le soir et qu’il redescendit avec un jeu de cartes, je lui dis « Ah, tu n’as pas pris Nirvana ? » (Nirvana étant un jeu coquin que nous avions reçu en cadeau de la part de l’éditeur pour le tester que nous n’avions jamais pu jusqu’alors l’essayer à plus de deux…) C’était l’occasion. J’étais un peu pompette après quelques verres, je me sentais donc prête à franchir le pas…

Crédits: Sinister par Caza_No_7
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