Alors que l’idée était bien présente déjà avant notre week-end du Jour de l’an passé avec Julia et Nicolas, elle s’était concrétisée jusqu’à être devenu un projet bien réel. Nous allions vivre ensemble. Les choses se mettaient donc en place. Après ce week-end éclair et surprise pour l’anniversaire de Julia, le projet prenait vie petit à petit. Il était prévu qu’ils emménageraient au mois de Juillet. Julia souhaitait que cela intervienne quelques jours après l’arrêt de son contrat. Nicolas quant à lui, partait sur fin Juillet. Et on peut dire que cela ne me réjouissait pas beaucoup qu’il retarde la chose. Cela démontrait pour moi, un manque de volonté de venir me rejoindre.
Ils avaient pris de longues vacances de deux semaines à la maison pour le mois d’Avril. Les vacances commençaient très bien. Tout était parfait lorsqu’il fallut finalement emmener Nicolas à l’hôpital en pleine nuit pour des problèmes de santé. La deuxième semaine de vacances fut donc écourtée et poursuivie dans la chambre qu’il garda presque une semaine durant (au lieu d’un passage éclair d’un jour tout au plus). Je passais la plus grande partie de mes journées avec Nicolas qui était complètement démoralisé à l’idée de devoir rester encore un peu plus (car on apprenait les choses au jour le jour à l’hôpital). Chaque jour nous espérions que ce serait celui de sa sortie, mais non… Il fallut donc bien s’organiser pendant cette période. Allers-retours à l’hôpital, la vie à trois ensuite à la maison, bref ce n’était pas la joie. Je me retrouvais entre Julia et Christophe à la maison bien que ce dernier tentait de ne pas me laisser de côté, je ne voulais surtout pas qu’ils s’empêchent de passer du temps ensemble (si précieux). Lorsque nous étions à l’hôpital et que Julia était avec moi, je me mettais en retrait (je faisais toujours ça lorsqu’ils étaient démonstratifs de leur amour). J’ai toujours eu du mal à supporter leurs démonstrations d’affection. J’avais l’impression que dés lors que Julia était là, je n’existais plus.
Une semaine plus tard, Nicolas sortit de l’hôpital et passa une semaine de convalescence à la maison. Au bout de trois semaines de vie commune, il fallait de nouveau se séparer. Mais nous savions que nous allions nous retrouver pour désormais ne plus se quitter. Début mai, quand ils partirent nous pensions les revoir un peu avant leur emménagement.
Après ce séjour à quatre, de nombreuses tensions naquirent entre Nicolas et moi. A distance, le dialogue était difficile voir inexistant. Je m’énervais de son manque d’empressement à faire ce qu’il devait faire (comme son préavis pour son travail). Je m’énervais également de sa flemme générale qui me devenait insupportable, même à distance. Ce fut une période où je ne le supportais plus. Il me semblait qu’il ne faisait strictement aucun effort pour passer du temps avec moi. Loin des yeux, loin pour tout, j’avais l’impression que c’était le principe de Nicolas. Il ne m’intégrait pas du tout dans sa vie. Je n’étais au courant de ses sorties qu’en l’apprenant par Julia, par hasard au détour d’un conversation ou je l’apprenais sur notre agenda Google mis en commun. Durant cette période, j’en vins même à me disputer avec Julia qui me trouvait trop dure avec Nicolas.
J’en arrivais à un tel point de saturation qui faisait que je voulais prendre la fuite. Je voulais partir, arrêter tout ça. S’en était trop. Je décidais d’aller passer un week-end seule loin d’eux, loin de tout ça à Paris. Après avoir programmé ma petite cure en solitaire, Julia m’annonçait qu’elle avait trouvé un covoiturage pour venir chez nous, ce week-end là. Mais elle viendrait seule… Nicolas travaillant, il ne pourrait venir. Ayant besoin de prendre de la distance, je ne ressentis pas ça comme un problème, mais cela me fit quand même un peu mal de penser qu’elle allait venir et passer un week-end seule avec Christophe. Je partis donc pour mon week-end qui ne s’avérait pas franchement être une évasion. A mon retour, nous avons passé une soirée à trois avant que Julia ne reparte le lendemain.
Peu de temps après cette épisode, les tensions avec Nicolas se calmèrent un peu. Mais désormais j’avais la trouille de l’emménagement. Est ce que nous sommes vraiment faits pour vivre ensemble tous les deux ? Est ce que finalement les tensions, nos différents à régler ne vont-ils pas revenir ? Est ce que notre relation n’était-elle pas faite pour rester telle qu’elle était ? J’avais également peur de perdre Christophe face à une Julia de plus en plus possessive envers lui, supportant de moins en moins mes activités avec lui.
Je n’avais pas revu Nicolas depuis deux mois, lorsqu’ils arrivèrent début Juillet. Ils étaient accompagnés de sa mère dont je redoutais la connaissance. Il est toujours difficile d’être présentée à des parents dans ce genre de situation. Finalement tout se passa bien. La vie à quatre pouvait enfin commencer…