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Un week-end surprenant

Kinder SurpriseLa date fatidique arrivant, Julia et moi nous mîmes en route dans la joie et la bonne humeur et nous étions très impatients d’arriver. Il était enfin l’heure de constater quelle serait ma réaction face à Christophe.

Je me sentais enfin capable d’appliquer mes principes mais un léger doute subsistait tout de même: « Que se passerait-il si je vivais très mal leurs retrouvailles ? » Cette question n’aura malheureusement pas de réponse je vous le dis de suite: Tout s’est bien passé.

J’avais en effet suffisamment confiance en Julia pour ne pas craindre qu’elle cesse de m’aimer et qu’elle me quitte pour Christophe. Et j’ai ainsi pu enterrer définitivement toute trace de jalousie.

Mais revenons en au week-end: Alors que Charlotte et moi n’avions eu que quelques échanges sans grand intérêt sur gTalk, nous nous sommes de suite très bien entendu dès notre rencontre « IRL. » Les blagues et les rires fusaient, nous nous sentions comme deux vieux potes qui se retrouvaient.

À « La tête dans les nuages » je suis comblé: Outrun, House of the Dead et même une partie de DDR avec Charlotte. N’oubliez pas que je suis un geek doublé d’un gamer, alors m’emmener dans une salle d’arcade est une des meilleures solutions pour me mettre à mon aise, surtout après avoir mangé japonais.

Les choses sérieuses ont commencé le soir même quand après avoir un peu bu nous avons commencé utiliser Nirvana comme prétexte pour commencer à nous mélanger.

Nous avons donc terminés très tard, épuisés (et à poil bien sûr). C’est à ce moment que la règle voulue par Charlotte et Christophe (Ne pas rester seul avec l’autre partenaire) a commencée à se fissurer: Elle et moi avons passé la nuit ensemble, tandis que Christophe et Julia faisaient de même de leur côté. Et le lendemain matin, ce principe fut vite mis au placard.

Le reste du week-end mélangea sexe et discussions plus ou moins sérieuses. Charlotte et moi découvrions tout l’un de l’autre et nous ne vîmes pas beaucoup les deux autres.

Évidemment promesse fut faite de se revoir le plus tôt possible, aucun de nous ne voulant s’arrêter en si bon chemin.

 

La rencontre

Plus le fameux soir où ils allaient arriver se rapprochait et plus mon humeur était changeante. Tantôt j’étais très excitée à l’idée de tenter l’aventure de l’échangisme, tantôt j’étais morte de trouille. Nicolas allait-il me plaire ? Devais-je réellement laisser Christophe seul avec Julia ? Pour cette dernière chose, que je redoutais très fortement, j’avais établi que si il y avait relation sexuelle entre nous quatre, cela se passerait exclusivement à quatre et non deux par deux. Je ne voulais pas que les deux « tourtereaux » se retrouvent loin de ma vigilance et surtout, je voulais garder l’idée que c’était une expérience complice que nous partagions Christophe et moi.

Le soir venu, il était très difficile de patienter avec Christophe et de s’occuper durant la longue attente avant leur arrivée. Le stress monte. Et là ! Des phares de voiture éclairent les fenêtres de notre maison. Ils sont là ! La sonnette retentit et je découvre derrière la porte la fameuse Julia en chair et en os, suivie de son chéri Nicolas. Je stresse alors énormément. Comme à mon habitude dans ce genre de situation où je n’ai qu’une seule peur : le blanc, j’enchaîne pirouettes sur blagues pour détendre l’ambiance. Julia est là, avec sa toute petite voix. Mes peurs s’effacent un peu quant à Nicolas. Il me plait bien. C’est un bon début… Reste à voir si le courant va passer. Sur le coup, après de brefs échanges, Julia m’a semblée très différente par rapport à nos échanges par internet. Elle était très timide, mal à l’aise.

Peu de temps après leur arrivée, nous leur proposons de passer le lendemain à Paris histoire de se faire un restaurant japonais et d’enchaîner sur quelques parties de jeux d’arcade à « La Tête dans les nuages ». Ils sont partants, tout le monde part se coucher. Ils s’installent dans la chambre d’amis à l’étage.

Le lendemain, nous sommes tous levés au garde à vous et c’est parti pour prendre le TER qui nous mène à Paris. La discussion durant le trajet est davantage détendue que la veille. Cela continuera en progressant au fil de la journée. Le courant passe super bien avec Nicolas, à ma grande surprise. Nous rions beaucoup. Mais c’est avec Julia que les premiers rapprochements vont se faire physiquement dans le train du retour. Nous nous prenons dans les bras, des caresses dans les cheveux sont échangées. A ce stade là, je me suis dis « Ca y est. C’est parti… »

Je pense que nous avons tous compris que l’on se plaisait bien sans vraiment se le dire. Lorsque Christophe proposa un jeu de société pour le soir et qu’il redescendit avec un jeu de cartes, je lui dis « Ah, tu n’as pas pris Nirvana ? » (Nirvana étant un jeu coquin que nous avions reçu en cadeau de la part de l’éditeur pour le tester que nous n’avions jamais pu jusqu’alors l’essayer à plus de deux…) C’était l’occasion. J’étais un peu pompette après quelques verres, je me sentais donc prête à franchir le pas…

Crédits: Sinister par Caza_No_7

Swingtown

Avec le temps, Charlotte prend l’initiative d’inviter Julia et Nicolas à passer un week-end à la maison. Rapidement un week-end prolongé du mois de novembre est fixé. Il se trouve qu’à côté de ça, nous suivons épisodes après épisodes la série Swingtown relatant les expériences échangistes d’un couple dans les années 70. Cela éveille chez nous des envies pour des relations plus ouvertes. Je tombe moi-même sous le charme de Tom faisant, par la même occasion, attiser une curiosité pour les hommes. Cette série fut comme un déclic pour l’un comme pour l’autre. Nous en discutons avec Charlotte très régulièrement avec la perspective du séjour avec Julia et Nicolas. L’idée est séduisante et nous décidons de voir ce que l’avenir allait nous réserver.

Quelques semaines précédant la rencontre fatidique, je laisse une conversation avec Julia affichée sur mon ordinateur et part dans la cuisine faire le dîner. Charlotte découvre un « je t’aime » adressé à Julia dans cette discussion. Elle revient avec un air dépité et je lui demande ce qui ne va pas. Elle m’explique alors ce qu’elle a vu et fond en larmes.  J’essaie de lui faire comprendre que c’est quelque chose que Julia dit facilement et c’est donc devenu naturel d’évoquer mon affection pour elle de cette manière. Devant sa panique, je lui expose aussi le fait que ces « je t’aime » ne signifient pas la même chose que lorsque je lui dit.

Malgré cet évènement, Charlotte souhaite toujours voir Julia et Nicolas et ne remet pas en cause l’éventualité qu’il puisse se dérouler des choses coquines. Nous fixons alors quelques règles… une en fait : Qu’on ne se retrouve jamais seul(e) avec l’autre partenaire pour des relations intimes ou même ne serait-ce que dormir avec.

Au fur et à mesure que la date approche, la pression monte. Est-ce que Nicolas va s’entendre avec Charlotte ? Est-ce que la présence de Julia face à Charlotte ne va pas provoquer un malaise ? Quelle réaction va avoir Nicolas en me voyant ? Qu’est ce qu’on va bien pouvoir se dire ? Si il se passe quelque chose de sexuel, comment cela va-t-il se passer ? Est-ce qu’il y aura des tensions, malaises, jalousies ?

Julia et moi

Avec Julia, nous discutions depuis l’été, depuis sa rencontre avec Christophe. Après des débuts un peu difficiles (je dois avouer que je n’avais pas forcément envie d’être amie avec la nana qui essayait de « piquer » mon mec bien qu’elle en ait un), nous avons finalement commencé à discuter très très régulièrement voir tous les jours et ce, surtout après notre déménagement.

Je pense que le déménagement passé, j’avais retrouvé mon amoureux, notre maison, nous quoi. Et donc Julia me semblait être moins une menace pour notre couple. Cependant, elle était toujours là. En tant qu’amie, enfin un peu plus. J’avais même commencé à discuter vaguement avec son chéri Nicolas. Mais cela restait très occasionnel et puis nous n’avions pas plus de choses que ça à nous dire. C’était plutôt une sorte de trio qui se dessinait. Christophe, Julia et moi.

Après un ou deux mois, nous avons commencé à parler, avec Julia, de se rencontrer. J’ai proposé un week-end à la maison. Une invitation au début lancée comme ça, puis finalement qui a été relancée par moi. Je voyais bien que Christophe voulait la revoir, et moi, bah mine de rien j’avais envie de voir qui elle était, de la connaître. Elle montrait une attirance pour moi, l’idée ne me déplaisait pas de partager autre chose que des mots sur internet. J’étais tiraillée entre ma peur de me faire prendre pour une bille et l’envie de la rencontrer. J’étais consciente du danger, sans l’être réellement. Mais je crois surtout que je voulais voir !

Un soir alors que je m’étais installée brièvement sur l’ordinateur de Christophe pour voir une recette de cuisine, mes yeux se fixent sur sa discussion de messagerie avec Julia. Et qu’est ce que je vois ? Des « je t’aime » échangés ! Sur le coup, j’étais stupéfaite, blessée, triste, en colère. Je suis repartie dans la cuisine, faisant comme si de rien n’était, après tout je n’avais pas à lire ses discussions. Je ruminais. Lorsqu’il est venu me rejoindre alors que je préparais le repas, il m’a demandé si ça allait et là j’ai éclaté en sanglots. Je lui ai dis d’arrêter de me prendre pour une conne. Qu’il s’était ouvertement foutu de moi. Il m’a bien expliqué que ces « je t’aime » n’étaient pas les mêmes que ceux qu’il échange avec moi. Au fond, je pense vraiment qu’il était sincère, mais juste qu’il ne savait pas lui même qu’il était amoureux. Cela étant, j’ai gardé l’idée que nous devions nous rencontrer avec Julia.

Une date fut fixée : ce serait le week end du 11 novembre. Ils allaient venir passer 4 jours, ici, chez nous. Durant les semaines entre l’invitation et le week-end, plein de choses nous sont venues en tête. Les discussions tournaient davantage autour de la possibilité  que Julia puisse tomber amoureuse de moi et de notre relation à toute les deux, plutôt que de son amitié amoureuse avec Christophe. Nous étions bien loin de l’été où elle était, pour moi, la fille à abattre. Avec Christophe, il nous vient une drôle d’idée. Pourquoi pas tester l’échangisme ? C’était une chose que nous n’avions jamais voulu essayer parce que pour moi il y avait une séparation du couple. Nous ne vivions plus la même chose simultanément, contrairement à un trio. Nous avons alors aborder le sujet discrètement avec Julia et Nicolas. Ce qui a fini par ne plus être discret du tout, car cette idée avait également traversée leurs esprits.

Des règles furent établies et surtout l’idée que l’on verrait bien sur le moment si on se plaisait tous. Enfin… Si entre Nicolas et moi, le courant allait passer, que l’on allait se plaire, et que bah… Est ce qu’avec Julia, ça allait aller pour moi ? Je savais pertinemment qu’ils se plaisaient Christophe et elle. C’était sur le moment, peut-être un peu suicidaire pour mon couple de les faire se revoir et d’envisager de le laisser coucher avec elle. Nous allions nous rencontrer et nous verrions bien ce qui allait se passer…

Spleen

Le jour était arrivé. Il partait, et c’était la dernière fois que j’avais l’opportunité de le voir.  C’était un déchirement pour moi, je pensais sincèrement ne plus jamais avoir l’occasion de le revoir. Mais la vie se devait de continuer, avec ou sans lui. Tous mes sentiments étaient troubles, je ne savais vraiment plus où j’en étais.

On peut apprécier quelqu’un énormément sans forcément être déprimée de son départ ? Pourquoi la perspective de ne plus le revoir me brisait autant le coeur ? Je ne le connaissais que depuis peu mais j’avais déjà l’impression qu’il faisait parti intégrante de ma vie.

Le mois d’août fut plutôt sombre pour moi. Même si son départ m’a permis de me rapprocher de Nicolas à nouveau, et de régler certains problèmes que nous avions.

Christophe et moi continuons de discuter tous les jours via gtalk. Le contact ne s’était pas interrompu pour autant.

Puis j’ai commencé à discuter avec Charlotte, parce que j’étais curieuse de savoir qui était la femme la plus importante dans sa vie. Et nous nous sommes très bien entendues plutôt rapidement (en tout cas c’est l’impression que j’ai eue). Elle était rigolote, intéressante, mignonne et physiquement, me plaisait beaucoup d’après la photo que j’avais eue l’occasion de voir.

Arrivés à l’automne, nous flirtions un peu elle et moi, parlant de choses plus intimes, voir même d’hypothèses plus ou moins sérieuses de faire des cochonneries à plusieurs, à 4.

Et puis, un jour, une proposition : celle de se voir un week end, en novembre, tous les 4.

J’étais excitée comme une puce. Je pourrais revoir Christophe, apprendre à connaître Charlotte et faire connaître Christophe, qui était devenu mon meilleur ami et confident, à Nicolas.

Bien entendu, mes sentiments pour Christophe devenaient toujours de plus en plus forts au fil de nos discussions, même si ce que je ressentais pour lui n’était que l’amorce de quelque chose de beaucoup plus fort.

En attendant Novembre.

GearWork

À partir d’Août, les choses commencèrent à s’arranger. Je m’étais fait à l’idée que Julia pouvait aimer quelqu’un d’autre sans m’aimer moins, Christophe avait déménagé, les choses allaient pouvoir reprendre leur cours normal.

Elle continuait de discuter toute la journée avec lui sur Gtalk et avait également fait connaissance avec Charlotte, insistant pour que j’en fasse autant.

Mais la volonté n’était pas vraiment là, je suis déjà quelqu’un de très taciturne et discuter avec ceux que je commençais déjà à appeler « les deux autres » me semblait trop artificiel. Aucun contact n’avait jamais été établi et je me retrouvais catapulté dans des discussions à 4 où chacun y allait de sa petite blague ou partait dans un délire absurde. (J’allais apprendre plus tard que quand Charlotte est stressée, elle raconte n’importe quoi)

De notre côté, et d’un point de vue entièrement sexuel, Julia et moi cherchions (surtout Julia et pas vraiment activement) un couple avec qui nous adonner à l’échangisme.

Aussi, quand arriva le 11 novembre et que Julia me proposa de faire le pont pour passer un week-end de 4 jours chez Christophe et Charlotte, l’idée était bien présente dans ma tête et j’ai commencé à me poser une question qui allait revenir régulièrement au cours des prochains mois: « Pourquoi pas ? »

Juillet 2010

Juillet 2010 allait être une période charnière de ma vie dont j’ignorais encore l’importance. Durant les quelques semaines qui allaient précéder mon déménagement j’ai revu cette fameuse Julia quatre fois après notre première rencontre. L’échéance qui se rapprochait ne laissait aucune chance pour qu’il se développe quoi que ce soit et de toutes façons j’étais avec Charlotte. Dans ma tête, il était de toutes façons inenvisageable que ce soit autrement. Malgré ça, j’avais envie de passer du temps avec Julia, continuer à discuter, échanger des choses, nos vies, nos expériences, nos points de vue. Je me sentais bien avec elle et je voulais profiter du temps qu’il nous restait.

C’était sans me poser de questions malgré l’attirance que je ressentais. Si je m’en étais trop posé, cela n’aurait peut-être pas dépassé la première rencontre. Et puis dans le cas présent, à quoi bon, à la fin du mois je serais loin.

Il fallait expliquer à Charlotte qu’il n’y avait rien de changé la concernant, tenter de la rassurer autant que possible. De longues heures sont passées au téléphone à 500 kilomètres de distance.

La fin du mois arrive rapidement. La dernière rencontre avec Julia est déchirante. Pour elle c’est la fin : Nous ne nous reverrons plus. Je ne suis pas si pessimiste que cela. Malgré tout, des adieux se font sur le quai du tram de Strasbourg. Une pluie d’été digne d’une scène dramatique d’un film d’amour rend le moment doublement poignant.

Il est maintenant temps de charger les camions pour un nouveau départ.  Au revoir, Strasbourg. La ville s’éloigne au gré des kilomètres parcouru vers la maison qui nous accueillera dans l’Aisne. L’été passe en gardant un lien virtuel avec Julia tout en aménageant tant bien que mal ce nouveau lieu. Avec Charlotte, nous retrouvons une vie « normale ». Toujours en poste sur Paris, elle vient me retrouver chaque week-end jusqu’en septembre.

Les mois défilent et l’intrusion de Julia dans nos vies n’est plus qu’un lointain mauvais souvenir pour Charlotte. Elle reste toutefois présente avec les multiples conversations par Internet. Charlotte et Julia commencent même à faire connaissance en discutant par écrans interposés.

Plus qu’une amie…

Durant l’été 2010, j’étais partie de Strasbourg pour travailler en région parisienne durant plus de deux mois. Christophe était resté dans l’appartement rempli de cartons et attendait patiemment que le déménagement arrive. Les appels étaient très réguliers. Nous avions l’habitude de ces étés à distance bien que cela soit tout aussi difficile à chaque fois.

Un jour, alors que je prenais une pause sur la terrasse de l’immeuble où je travaillais, Christophe m’appelle. Nous discutons de choses et d’autres. Il m’explique qu’il s’entend bien avec une nana sur Twitter. Je l’incite à sortir, voir du monde. Je pense que cela ne peut lui faire que du bien. Je l’encourage à aller boire un verre avec cette fille. Ce qu’il fit quelques jours plus tard.

Il me fait son petit compte rendu de la rencontre : Julia est une fille géniale, hyper mature pour son âge, ronde comme moi mais qui elle s’assume parfaitement, etc, etc. Une pointe de jalousie survient, mais je laisse couler. Je serre les dents. Puis ils ont commencé à se voir régulièrement, un peu trop à mon goût… Julia par çi, Julia par là ! A un certain moment, j’ai eu besoin de réponses à des questions qui étaient apparues dans ma tête. J’ai fini par lui demander si elle l’attirait, si il avait envie d’être avec elle. Ce à quoi il a répondu que, oui elle l’attirait, oui il avait déjà eu envie de l’embrasser, mais qu’il ne me quitterait pas pour elle. Il a ajouté ne pas être amoureux, mais qu’elle était un peu plus qu’une amie. Il ne savait alors pas quel statut lui donner. Bon…

Moi, à 500 kilomètres de lui et de cette situation. Moi, qui me dit que l’on va déménager dans quelques semaines et que l’homme avec qui je vais vivre, m’installer dans une nouvelle vie, va être triste d’être séparé d’elle. Moi, des pensées plein la tête. Moi, qui l’imagine se rapprocher d’elle au fur et à mesure des rencontres. Et pour m’achever, Julia voulait être mon amie !

Cette période n’était pas la plus favorable à notre couple. Le déménagement, une sexualité laissée un peu à l’abandon, des angoisses financières, et j’en passe. Est ce que notre couple allait survivre à tout ça ? Je bouillonnais. Je la détestais. Je me disais que ça y est, la fin de notre couple s’installait petit à petit.

Crédits: Solitude par !*S4N7Y*!

 

La chute / La bascule

Hopital Stéphanie par Juphotos

Il faut savoir que je suis quelqu’un d’assez égocentrique, même si je m’efforce de ne pas le montrer et/ou d’en rire le plus possible.

Aussi, quand Julia m’a parlé de Christophe pour la première fois, j’ai eu un réflexe que je trouve très bête et très basiquement masculin: « Si il a un site sur la sexualité, il doit en connaître un rayon. A tous les coups c’est un meilleur coup que moi. »

Ensuite je n’y ai plus repensé. Ils ne sont pas restés en contact très longtemps et je n’ai plus entendu parler de lui jusqu’à l’été 2010.

Au début je trouvais ça chouette pour Julia, se faire un nouveau pote, d’autant qu’il est graphiste et pourrait donc la conseiller et l’aider dans des choix propres à ce milieu et je ne me suis donc réjouit pour elle quand il l’a invitée à prendre un café en ville.

Mais j’allais vite déchanter en voyant qu’ils sortaient de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps et qu’elle rentrait de plus en plus tard.

Evidemment, je n’avais pas la moindre envie d’évoquer le sujet et quand elle me demandait « ça va tu t’inquiète pas hein, tu sais que c’est toi que j’aime » la réponse ne variait pas (ou si peu): « Oui oui je sais. »

Je me contentais d’être d’humeur massacrante.

Seesaw

Les choses se sont améliorées quand mon bouillonnement intérieur a fini par atteindre son paroxysme. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est un soir où Julia m’avais une fois de plus abandonné à mon triste sort.

Je lui avais envoyé un sms lui demandant de ne pas faire de bruit en rentrant car fatigué je me couchais tôt. Et voila qu’à minuit passé elle toque à la porte et m’appelle sur mon téléphone pour que je vienne lui ouvrir. (Une goutte d’eau je disais)

Sur le moment j’ai explosé en restant cantonné à cette histoire de fatigue, de respect, etc… Mais je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à travailler sur moi même pour accepter cette situation.

Il me semblait évident qu’elle s’attachait beaucoup plus à Christophe qu’à un simple ami, mais il me semblait tout aussi évident qu’elle n’avait pas l’intention de me quitter et que ses sentiments pour moi étaient « intacts » .

Laisse moi zoom zoom zang

J’ai connu Christophe grâce à Twitter, vers janvier 2010, où nous avons entamé quelques petites discussions sur gtalk, mais sans plus, sans trop discuter vraiment. Il revenait régulièrement, une ou deux fois par mois, me parler en réaction à différents tweets..

On a repris vraiment contact tout début juillet 2010. Comme ça, par hasard… Peut être qu’il me donnait des conseils en graphisme, peut être qu’il réagissait à un de mes tweets… Mais le résultat est que, comme il n’avait pas grand chose à faire et que moi, non plus, on a continué à parler.

J’étais contente d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler graphisme, sites web… Quelqu’un d’expérience qui pourrait m’aider et me guider.
Et puis les sujets de conversations se sont un peu (beaucoup) éloignés du monde du web et du graphisme, pour s’orienter plus intimement… Sur notre vie, à tout les deux. On s’est découvert un vrai début de complicité, avant même de se rencontrer pour de vrai.

Un jour, au bout d’une semaines de parlotte quasi journalière, il m’a demandé si je voulais bien prendre un verre avec lui le soir même, avant qu’il ne déménage en Picardie, fin du mois… Mais j’avais et ai toujours beaucoup de mal avec les rencontres à l’imprévu comme ça, avec des inconnus… Alors j’ai refusé pour une première fois, mais me suis mis de côté l’idée de le rencontrer, m’y suis « préparée psychologiquement ».  Je ne fais jamais ça normalement, rencontrer des gens toute seule… Toujours peur qu’on ne s’entende pas, que personne ne parle, de faire un flop ! Mais là, je sais pas… J’étais tentée.

En parallèle à ça, Nico et moi nous engueulions beaucoup, c’était une période difficile pour nous deux. Niveau sexe, c’était pas top, et niveau câlin tout ça… C’était pas ça non plus. Je venais juste de commencer à bosser, et ça me fatiguait moralement (encore une fois, je le répète, je suis très angoissée ^^) et du coup j’étais beaucoup moins tolérante envers lui, ce qui fait que nous avions souvent envie de nous marraver la tronche avec une pelle en bois. (Heureusement nous n’avions pas de pelle en bois.)
D’ailleurs, je me confiais plutôt souvent à Christophe, par rapport à mon couple, à ma vie… Il m’a beaucoup aidée à ne pas l’étriper et à y voir plus clair. Mais il était aussi le déclencheur d’une mauvaise humeur chez Nicolas, qui, je pense, craignait beaucoup ce nouvel élément dans ma vie.

Et puis finalement, pour en revenir à notre rencontre, Christophe m’a re-proposé de boire un verre avec lui, et me sentant d’une humeur de ouf-guedin, j’ai accepté.
On s’est rejoint le soir en terrasse de la Stub. Comme d’habitude j’étais là 15min en avance (complètement névrosée la fille j’vous dis) et j’ai donc pu le voir arriver sur son scooter… Et là, WAW! Hum… Voilà, il m’a plu quoi… Tout à fait mon style… Sinon la soirée s’est très bien passée, au lieu des 1-2h que nous devions passer ensemble, nous en avons passé 4… Et j’étais déçue que ça se termine. J’étais bien en sa présence, ma timidité s’envolait au fil des minutes, c’est une sensation très agréable pour la peureuse que je suis.
Il m’a ramenée en scooter et… Je me suis sentie toute chose d’être serrée contre lui. Je me rappelle même d’une bise d’au revoir très gênée et maladroite… Il m’avait fait des bisous sur les oreilles. ^^
Même si je pensais sur le coup, que ça n’était rien, je pense qu’il y avait déjà eu une petite étincelle ce soir là : Cette étincelle qui nous a fait nous revoir plusieurs fois en juillet, alors qu’au départ, nous n’avions prévu qu’une seule rencontre « comme ça, avant de déménager ».

Toujours des rendez-vous plein de complicité, voir même de tendresse. Nous nous entendions si bien. Nous parlions plusieurs heures par jour sur Gtalk. Comme lui devait déménager fin juillet pour emménager avec sa chérie Charlotte dans une maison en Picardie, j’essayais de ne pas trop réfléchir à mes sentiments envers lui… Avec plus ou moins de succès. J’appréciais sa présence et me contentais de redouter terriblement le moment où il ne serait plus là.

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