Page 2 sur 512345

Nous allons voir des amis…

Après le séjour de Julia et Nicolas d’un peu plus d’une semaine en février, l’absence était bel et bien là. Il y avait d’un seul coup un énorme vide. Nous n’étions plus que deux au lieu de quatre dans cette grande maison. Ils ne reviendraient pas avant la mi-avril pour d’autres vacances. Mais rien n’était sûr. La vie reprit son cours « normal » de vie à distance. A savoir que depuis le début de notre couple « officiel » à quatre, une journée se passait ainsi :

Nous avons tous chacun notre travail. C’est logiquement au début de la journée que nous nous connections sur Gtalk, pour se dire bonjour les uns et les autres. Chacun travaillant, nous discutions par ce biais par petits moments dans la journée. En fin de journée, c’était généralement là que le gros des discussions se faisait. Il y avait une question qui n’était jamais mise de côté et intervenait plus ou moins tôt dans la journée de chacun « Qu’est ce que tu fais ce soir ? ». En gros il faut comprendre par là « Est ce que tu passes la soirée avec moi ou avec Julia ? » par exemple. Nicolas et moi partagions des soirées à jouer en ligne à Wow, tandis que Christophe et Julia jouaient de leur côté ou discutaient au téléphone. Bien entendu les activités étaient très réduites par la distance. Tantôt je passais la soirée avec Nicolas, tantôt avec Christophe. Quelque chose de finalement assez difficile à gérer.

Les jours défilaient et au bout d’un mois passé après leur départ, nous avons vu avec Christophe un covoiturage pour Strasbourg, juste avant l’anniversaire de Julia. Nous avons alors cassé notre tirelire pour partir et lui faire la surprise de notre arrivée en pleine nuit. A l’occasion de ce week-end, Nicolas avait organisé une petite soirée surprise pour Julia avec quelques uns de leurs amis. Ce fut la première fois que nous sortions tous les quatre ensemble et que tout le monde était au courant de notre « situation ».

Notre situation est d’ailleurs quelque chose de délicat à expliquer aux gens que l’on croise. La personne qui nous a conduit à l’aller (et au retour), nous avait demandé, comme ça pour discuter, ce que nous allions faire à Strasbourg. « Nous allons voir une amie, lui faire la surprise pour son anniversaire ». Et c’est comme cela tout le temps. Nous avons parlé de notre couple un peu hors norme à nos familles. Mon père est dans le déni, ma mère a accepté je pense,  même si elle trouve cela étrange. Mais au fond, nous en avons parlé qu’aux personnes de notre entourage proche. Mais à la plupart des gens nous sommes obligés de mentir. Car certaines personnes n’ont pas envie de savoir ce genre de choses et que nous n’avons pas forcément envie d’être jugés à longueur de temps. Auprès des voisins, des « autres », nous sommes désormais deux couples d’amis qui vivent ensemble parce que c’est plus pratique ainsi.

Cela faisait donc du bien ce soir là, que l’on puisse être comme on est vraiment, que personne ne nous juge. J’ai passé la totalité de la soirée avec Nicolas, Christophe à l’autre bout de la table avec Julia. Après ce week-end, nous sommes rentrés Christophe et moi, tout tristes dans la voiture. La distance, on en avait marre. Il fallait que cet emménagement ait lieu. C’était prévu désormais, mais cela pouvait encore changer d’ici là…

Second Love

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Après notre dernier séjour, en février, la déprime s’intensifie par rapport à d’habitude. Normalement, je suis triste, il y a un vide, OK. Mais ça n’est rien comparé à ce que je commence à ressentir. J’ai l’impression de tomber en dépression, suis constamment triste, découragée et pessimiste… Je ne dors plus… Le mois de mars se déroule dans cette ambiance glaciale… Jusqu’à mon anniversaire, le 21: ils débarquent en visite surprise !

Je dois dire que je ne m’y attendais pas du tout, du tout. J’étais très fatiguée ce soir là, alors me suis couchée plus tôt que d’habitude. Nico lui tournait en rond et lisait, pendant que moi j’étais déjà endormie depuis longtemps… Puis, Charlotte appelle Nicolas sur son portable (Christophe et Charlotte étaient sensés être sortis en amoureux) et lui demande si je veux avoir Christophe. Je réponds vaguement que oui, prend le téléphone, et comprend rien à ce qu’il me raconte. Puis j’entends toquer. Et là, je sursaute comme une dingue. Puis mon cerveau freeze quelques secondes et je fais « Naaaaaaan???! ». Et 10sec après, me voilà dans ses bras. <3 Je crois que j’aurais pas pu rêver meilleur cadeau d’anniversaire.

Le week-end se passe très bien ! C’est même la première occasion que nous ayons eu de les faire rencontrer quelques uns de nos amis lors d’une soirée dans un bar pour fêter mes 21 ans. Comme d’habitude, le bonheur est au beau fixe… Jusqu’à ce qu’ils repartent. Le week-end aura été court, et la déprime revient après leur départ, même si j’ai été heureuse de le voir, je n’en peux déjà plus de ces périodes « sans lui ».

Au fur et à mesure, je les supporterais de moins en moins bien, sombrant dans une déprime inhabituelle, une colère constante, une agitation qui est propre à mes périodes d’angoisses. Le déménagement prévu prochainement (mais à cette époque ça me semblait trop loin) est la seule chose qui me tienne la tête hors de l’eau: la certitude, qu’à un moment, ça s’arrêtera. Après une relation de 3 ans à distance lorsque j’étais adolescente, qui n’a menée à rien.. Je m’étais promise de ne plus jamais réitérer ce genre de situations où, me disais-je, les sentiments amoureux sont faussés par le manque et l’espoir d’être un jour ensemble, incertain. Je suis contente d’avoir failli à cette promesse.

Crédits: Chanson: Second Love by Pain of Salvation

Photo: Madrika

Il y a trop de tension ici

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Entre Julia et moi, la situation devient critique. Les tensions sont de plus en plus présentes. Les discussions par messagerie instantanée ou téléphone partent souvent en vrille. Des relents de jalousie que j’essaie de combattre tant bien que mal refont surface de temps à autre de manière insidieuse.

Retour rapide…

Il se trouve que depuis la « mise en couple » à quatre officielle, je suis devenu extrêmement jaloux concernant Julia. A partir du mois de décembre, je me suis mis à de moins en moins bien supporter ses sorties, lorsqu’elle m’annonçait qu’elle allait dormir chez un pote, quand ceux-ci passaient la nuit chez elle, les mots d’affections à d’autres sur Twitter, quand elle me disait se faire draguer par quelqu’un et j’en passe. Je ne pouvais pas l’empêcher de vivre sa vie mais ça me faisait particulièrement souffrir. Comme je n’étais pas là pour voir ce qui se passait, j’imaginais… et j’imaginais le pire. C’était d’autant plus facile de supposer les plus mauvais scénarios qu’elle m’avait déjà confié devenir, sans rentrer dans les détails, très « affective » dès qu’elle avait un peu bu. Comme toute soirée entre amis est prétexte à boire, cela me stressait et me plongeait dans une angoisse profonde.

Cette douleur que je ne pouvais pas évacuer était difficile à gérer. J’avais surtout l’écoute réconfortante et compréhensive de Charlotte pour supporter ces moments là. Malgré ça, cela ne réglait pas pour autant ce que je ressentais. Indirectement, je faisais payer à Julia ces souffrances qu’elle m’infligeait en était froid, sec, distant et agressif… le temps que ça passe. Au fur et à mesure, j’ai tenté de contrôler ça, du moins je me suis efforcé à être moins désagréable.

Avance rapide…

A force de discussions et de travail sur moi, les tensions finissent par s’estomper en même temps que ma jalousie.

Pareil que la fois précédente, deux mois d’attente c’est impensable. On craque donc au bout d’un mois. Charlotte regarde les trajets en covoiturage disponibles et il y en a justement un… un peu trop cher. On tourne en rond et finalement on casse la tirelire sur un coup de tête. Julia n’est pas au courant. Je décide de lui faire la surprise pour son anniversaire et donc seul Nicolas est dans la confidence. Le week-end passe encore trop vite et il faut déjà repartir. Heureusement, un mois plus tard, ils viendront deux semaines.

Emménagement imminent

Quand j’y repense, tout s’est fait incroyablement rapidement entre notre rencontre, la décision de vivre tous les quatre sous le même toit et la réalisation de ce projet. Il n’y a même pas un an qui s’est écoulé. Nous ne nous sommes vus qu’une petite dizaine de fois sur des périodes plus ou moins longues. La majorité des discussions se faisait par messagerie instantanée. Et pourtant, malgré tout, cela nous a semblé une évidence de vivre ensemble pour pouvoir pérenniser notre relation. Il aurait été impossible de continuer encore longtemps comme cela. Nous avons donc choisi de prendre « le risque » d’emménager ensemble très rapidement.

A l’approche de l’échéance de ce grand bouleversement, je suis pour ma part envahie d’un flot d’angoisses, des questions et de joies qui s’entremêlent. Il y a beaucoup de « Et si ? », que j’essaye de mettre de côté. Je n’ai pas d’angoisses très localisées, c’est assez global. Peur que l’on n’arrive pas à prendre la moindre décision à quatre sans avoir à dialoguer pendant des heures, peur des dialogues sur l’aspect financier de la vie à quatre (oui j’ai horreur de parler d’argent), peur que mon allergie aux chats ne passe pas suffisamment avec mes médocs, peur que ma jalousie envers la relation Nicolas-Julia ne passe pas, bref beaucoup de petites choses.

J’ai réussi néanmoins à faire ressortir quelques peurs du lot.  La première : Comment va évoluer ma relation avec Nicolas ? Nous avons traversé une période d’engueulades, de tensions, on ne s’entendait plus sur rien. (Cette période s’est déroulée à distance, j’en reparlerais lorsque nous continuerons l’histoire). Au jour d’aujourd’hui, ça va mieux. Mais j’ai pris beaucoup sur moi ces derniers temps devant le manque d’implication dans notre relation de Nicolas. Je sais qu’il n’arrive pas à gérer les relations à distance, je l’ai donc laissé « tranquille ». J’en ai profité pour me concentrer davantage sur ma relation avec Christophe et sur moi même. Qu’en sera t-il de notre vie ensemble ? Le fait qu’il emménage va résoudre ce problème de relation à distance extrêmement pénible, et rien que pour cela j’ai hâte.

Je connaissais l’appréhension de Nicolas de vivre à la campagne. Je redoute donc un peu qu’il le vive mal. J’ai un peu peur qu’il se renferme sur son ordinateur (encore plus que d’habitude ^^) pour trouver du contact social.

J’aime l’équilibre. J’ai toujours voulu que notre couple à quatre le soit au maximum au point que si ce n’est pas le cas, j’angoisse énormément. J’ai une peur : être mise de côté. Pour exemple, l’une des grosses angoisses que j’ai se situe au niveau d’un équilibre sexuel. Julia a une libido considérable par rapport à la mienne. Elle est également plus « démonstrative » lorsqu’elle a envie. Nicolas et Christophe ont des libidos plus similaires à la mienne, à savoir fluctuante. Je redoute un peu une sorte de monopole de Julia sur leurs envies et qu’au final, ils n’aient plus envie de faire quoi que ce soit avec moi. Cette angoisse peut paraître ridicule, mais encore une fois, elle est symptomatique de ma peur de déséquilibre (qu’il y aura forcément car l’équilibre parfait n’existe pas).

Ensuite je dirais tout simplement, parce qu’il y a aussi beaucoup de joie dans ma tête, que j’ai hâte. Hâte parce que cela fait deux mois que je n’ai pas vu Nicolas et que donc je suis très heureuse de le retrouver. Hâte de pouvoir profiter aussi bien de Christophe et de Nicolas de manière équitable. Hâte de pouvoir commencer à construire une relation avec Nicolas. Hâte de vivre comme dans une petite famille (oui quatre, c’est presque une famille). Hâte d’avoir une amie avec qui je pourrais partager beaucoup de choses. Bref, j’ai hâte et c’est plus que dans quelques jours.

Crédits: Nid par galad.nikov

Le retour à la terre

Camions de déménagement

Mon premier déménagement a eu lieu quand j’étais au CE2 (j’avais donc 8 ans), changement de quartier et d’école. Et quand on a 8 ans, ça ressemble à un changement de monde.

Pour le second j’avais 18 ans et je changeais de département pour mes études. Je laissais derrière moi une vie assez solitaire pour rejoindre un groupe d’amis soudés.

Troisième déménagement et vraie prise d’indépendance. Pour la première fois, à 21ans, mes parents n’avaient plus besoin de me soutenir financièrement. Même ville mais appartement plus grand, avec un coloc’ et Julia.

Autant dire que j’ai plutôt l’habitude et ce n’est pas vraiment le changement de vie qui m’effraye. Je n’ai pas d’appréhension particulière quant à la vie à plusieurs et, dans mon grand optimisme, je crois que tout ira bien.

Grand arbre

Une des sources d’angoisse c’est bien sûr l’isolement à la campagne. Habiter dans un petit village ça limite les contacts sociaux. Être obligé de prendre la voiture pour aller dans la ville la plus proche ça fait tirer un trait sur d’éventuelles soirées au bar. Avoir une ligne téléphonique de 5km de long et non dégroupée ça fait mal à l’internet. (Et bien sûr, pas de 3G, ni même d’Edge.)

Mais ce qui me stresse le plus ce sont tous les petits détails à régler avant/pendant/après. Toute la paperasse , les calculs de date des différents préavis, les résiliations de contrat internet, électricité, etc… Sans compter la logistique, surtout quand on part à 450 km. Comment faire pour le camion ? Quelle taille prendre ? Combien de cartons ?

Et arrive le pire moment. La période où l’ancien appartement perd petit à petit son confort, au fil du remplissage des cartons et du démontage de meubles.

J’ai l’impression d’être un ado qui aurait aménagé une cave depuis que notre grand canapé est parti (pas de place dans la nouvelle maison) pour être remplacé par le petit 1er prix acheté en urgence chez Ikea à noel dernier.

Crédits: Scania V8 trucks par Scania Group

Musique: Le retour à la terre par Les Fatals Picards

Ca va, je gère trop bien la distance

Suite au jour de l’an, une grande période à vide commence entre deux retrouvailles. La date fixée, le 18 février, allait nous imposer presque deux mois d’absence. Se met alors en place un processus « d’absence » qui va se répéter à chaque fois que l’on se sépare.

La première semaine, c’est le vide. Le vrai vide intersidéral, pas le vide fait dans un sachet de conservation à l’aide d’un appareil de télé-achat acheté en plusieurs fois sans frais. C’est vraiment à ce moment là que la non-présence se fait la plus violente. Ceux qu’on déjà vécu des relations à distance connaissent bien ça. En plus j’avais déjà donné de ce côté là avec Charlotte lors de notre première année ensemble. J’ai dû prendre un forfait la-distance-tu-vas-en-bouffer sans m’en rendre compte parce que j’ai dû encore omettre de lire les petites lignes en bas du contrat. Le fait d’être quatre ça joue certainement aussi. Cela fait du monde, de la vie… et plus rien.

La seconde semaine, on s’occupe la tête au travail, on reprend ses habitudes de couple à deux et on remonte doucement la pente. C’est généralement durant cette période que l’absence est la plus supportable.

La troisième semaine, est une succession de hauts et de bas, de moments calmes et agressifs, de moments sereins et de déprime. Cela oscille entre « ça va, je gère trop bien la distance » (l’auto-persuasion a, je pense, un rôle salvateur) et entre « je n’en peux plus, elle me manque à en crever ».

C’est alors que la semaine suivante est habituellement celle où l’on craque. On fait les fonds de tiroirs pour tenter d’amasser suffisamment de centimes d’euro pour payer le voyage, on recherche des trajets en train optimisés financièrement, on recherche des trajets en covoiturage, etc. Si aucune solution satisfaisante est trouvée, ben… euh… on repart pour la troisième semaine, on remet les sommes en jeu, on ne gagne pas le dictionnaire offert par le partenaire et ainsi de suite jusqu’à la grande finale.

C’est donc au bout de trois semaines après le séjour du jour de l’an qu’avec Julia et Nicolas on organise un week-end complètement à l’arrache. Nicolas me demande alors de ne pas en parler à Charlotte car il souhaite lui faire la surprise. Julia quant à elle était bien obligée de me mettre au courant car elle sait très bien que je déteste les surprises de ce genre. Lorsque quelqu’un arrive à l’improviste, j’ai plus tendance à lui fermer la porte sur la gueule plutôt que de l’accueillir les bras ouverts en disant « Hoo… ça me fait plaisir de te voir. Des fleurs ? Hoo… fallait pas. »

Je sais, je suis un garçon très sociable (ceci étant dit j’aime bien qu’on m’offre des fleurs).

Le soir de leur arrivée a été un vrai calvaire. D’habitude on est deux à partager l’anxiété de leur arrivée, à tourner en rond, à se dire « Mais qu’est ce qu’ils foutent », à sautiller sur place. Là il fallait que je garde ça pour moi, et que notamment je fasse en sorte d’organiser la soirée pour que Charlotte ne s’endorme pas trop tôt. Je devais rester alerte au cas où j’entendais une voiture passer dans la rue. Alors qu’on regardait un film dans le lit, je descends retrouver Julia et Nicolas alors que lui remonte prendre ma place. Elle a eu du mal à réaliser mais au final elle était contente et c’est bien le principal. En étant dans la connivence j’étais aussi heureux de lui « offrir » un moment comme celui-ci.

Le week-end passe, le processus « d’absence » recommence et si vous ne savez pas de quoi je parle c’est que vous avez lu ce billet en diagonale parce que vous le trouvez trop long.

Ce sera ainsi jusqu’à nos vacances de février, une semaine ensemble à la maison, un avant-goût de la vie à plusieurs… Les modes de vie se confrontent. Nous sommes deux couples ayant pris chacun leurs habitudes qui fusionnent. Il y a eu quelques tensions que Charlotte a bien résumé dans son billet Allers et retours. Pour ma part, ce n’est pas non plus insurmontable et demandera juste un temps d’adaptation. La semaine passe très vite et on s’habitue très vite à leur présence rendant leur départ encore plus difficile.

Allers et retours

Rentrés déprimés du week end du jour de l’an passé chez Julia et Nicolas à Strasbourg, nous savions que nous ne les reverrions pas avant un bon moment. Cette idée nous rendait comme à chaque fois, extrêmement tristes. Avec Nicolas, on peut dire que nous étions passés à la phase où le sexe était un peu moins fréquent et où nous essayions de faire des activités tous les deux. La prochaine fois où nous devions nous voir serait pour leurs vacances de février. Ils avaient fixé une semaine qu’ils passeraient à la maison, mais c’était deux mois plus tard… Ma surprise fut totale quand un vendredi soir à la fin du mois de Janvier, alors que nous regardions une série dans notre lit, Christophe se leva pour aller éteindre la chaudière et… dans la pénombre, je vis rentrer quelqu’un qui ressemblait à Nicolas. En fait c’était bel et bien lui. Mais comment ? Par quel moyen ? Je mis un temps infini à me remettre de cette surprise, toute la soirée en fait. Je me suis donc endormie tellement heureuse de cette surprise. Le matin au réveil, j’étais bien heureuse de constater que ce n’était pas un rêve, mais que mon amoureux était là à côté de moi. Je ne me souviens plus vraiment du reste du week-end qui est passé à la vitesse de la lumière.

Ils repartirent jusqu’au 18 février et revinrent pour un petit peu plus d’une semaine. Entre les deux, il s’agissait comme toujours d’une phase de « creux ». Contente de retrouver Christophe rien qu’à moi, j’étais toujours très frustrée du peu de temps où je voyais Nicolas. L’impression de ne pas pouvoir apprendre réellement à se connaître. Avec Christophe, nous nous appercevions que nous parlions très fréquemment de Julia et Nicolas. Ils nous manquaient et c’était difficile de ne pas y penser. Nous nous étions dit, tous les quatre, que ce séjour prolongé nous ferait office d’une sorte d’expérience pour une éventuelle vie à plusieurs. Car l’idée qu’ils emménagent dans notre maison en Picardie était en bon chemin dans nos esprits.

Le premier soir de ces vacances, ils arrivèrent accompagnés du frère de Nicolas qui devait se rendre sur Paris ce week end là. Nous devions le déposer à la gare le lendemain matin. C’était la première fois que nos retrouvailles allaient se faire sous le regard d’une autre personne. Son frère était au courant de notre relation, bien entendu. Il ne parut nullement gêné de nous voir nous embrasser à leur arrivée, ni de constater que Julia dormait avec Christophe et Nicolas avec moi. Tout se passa comme prévu et son frère partit le lendemain. Les vacances pouvaient commencer ! Nicolas avait décidé d’apporter son ordinateur afin de nous puissions profiter de cette semaine pour jouer en ligne à un jeu auquel il m’avait initier en fin d’année : Wow. Depuis j’y joue régulièrement, j’avoue ! Nous allions donc pouvoir y jouer l’un à côté de l’autre.

La semaine se déroulait parfaitement, mais des premières choses sont apparues dans cette vie quotidienne à quatre. Car, et bien oui, quand on vit à plusieurs, il y a des taches ménagères et il faut faire à manger et la vaisselle pour tous. Il n’y a pas que du plaisir et du divertissement, il y a aussi du travail et des taches domestiques. Les rôles avaient du mal à s’instaurer. Quelques tensions entre Julia et Nico à ce sujet éclatèrent. Nous étions déjà au courant des quelques désaccords qui pouvaient exister à ce sujet, mais là c’était la première fois que nous y étions confrontés Christophe et moi. Les choses passèrent bien entendu, mais cela soulevait des points importants pour notre vie à quatre envisagée.

Durant ce séjour, je pus remarquer aussi qu’avec Nicolas, notre début de relation passionnel était bel et bien passé. Là dessus, je me suis aperçue d’un décalage entre lui et moi. Pour moi, nous étions encore dans notre début de relation. J’étais très demandeuse de moments intimes avec lui, ce qui était beaucoup moins son cas. Je commençais à le ressentir et c’était assez difficile à gérer pour moi et j’imagine aussi pour lui d’une certaine façon. Le fait que ce soit désormais plus dans la précipitation, nos rapports s’espaçaient. Je découvrais avec mon nouvel amoureux une différence de libido précoce (pour moi) qui n’était pas très agréable.

Nous avions prévu une journée à Amiens, Nicolas et moi. Cela permettait à Christophe et Julia de profiter pleinement de la maison le temps d’une journée et d’une nuit et, de notre côté de passer une journée simplement tous les deux. Nous avions prévu de dormir dans un petit hôtel avec une baignoire pour prendre un bain ensemble. Je me faisais une véritable joie de partager une journée et une nuit entière rien qu’avec lui. Nous nous sommes beaucoup baladé, sommes allé au zoo de la ville et avons dîner dans un très bon restaurant indien. Finalement, Nicolas a beaucoup trop mangé et fatigué de sa journée à marcher, s’est endormi sur le lit alors que nous discutions. Pas de bain donc. ^^ Le lendemain, petit déjeuner, petit tour à la cathédrale et hop, nous voilà sur la route du retour.

Les derniers jours passèrent très vite et ils étaient de nouveau repartis. Encore une fois…

Crédits:  Route 66 par Verismovita

Tender grass

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Nous avions décidé de passer nouvel an tout les quatre. C’était un moment important pour Charlotte, quelque chose qui lui tenait vraiment à coeur, de passer le glissement vers la nouvelle année avec nous. Je trouvais ça touchant que ça lui importe autant, même si pour moi, nouvel an n’avait pas de signification particulière. Mais qu’importe, c’était l’occasion de les revoir, de passer du temps ensemble et même, pour moi et Christophe, d’avoir du temps rien qu’à nous deux lorsque Charlotte mangerait avec Nico.

Le week-end s’est plus ou moins bien passé. Les retrouvailles avec Christophe étaient agréables, et je le découvrais sous un autre jour, vu que ce week-end là nous n’avons pas QUE baisé et avons discuté longuement. ^^

La seule chose qui faisait un peu d’ombrage à ce petit week-end, était la tension qui régnait entre moi et Charlotte. Quelque chose qui n’avait pas encore fait son apparition avant… Dès que je faisais une remarque, disais quelque chose, faisais de l’humour (bon ok, mon humour est pas forcément super compréhensible et c’est pas rare qu’on le prenne mal) elle se braquait et devenait agressive. C’était compliqué pour moi de comprendre ce qui se passait et pourquoi elle réagissait comme ça. Nous avons eu plus tard une discussion autour de ça, sur le fait que des fois, elle n’interprétait pas les choses de la manière que je souhaitais. C’est quelque chose qui a plus ou moins disparu maintenant, on s’habitue à mon humour de merde faut croire. ^^

Le week-end passé, le temps nous paru long sans eux… Nous ne devions les revoir que 2 mois plus tard! Alors nous avons fait ce qui devra devenir une habitude : Week-end surprise à mi-parcours ! On n’avait pas prévenu Charlotte de notre séjour… Christophe était dans la confidence car il est du genre « angoissé de la surprise », donc pour pas le stresser et pour éviter qu’il nous ferme la porte à la figure, on l’a prévenu, quand même.

On est arrivés, sans un bruit, Christophe est descendu, prévenu par un SMS, prétextant qu’il allait éteindre la chaudière un truc comme ça, et Nico est monté à sa place… J’aurais bien voulu voir la tête de Charlotte… Bref ^^ A part ça, le week-end était génial… Même si Charlotte est tombée sur quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir en montant dans la chambre que Christophe et moi occupions… Un accessoire un peu « étrange » on va dire, qui ne laissait pas beaucoup de doute sur la relation que Christophe et moi entretenions. C’est à cette occasion, que nous décidions d’en parler à Charlotte et à Nico. Leur expliquer que Christophe était mon Maître et moi sa soumise a pas été super facile, déjà que pour nous c’était compliqué… Nico n’a pas voulu en entendre parler au début, enfin surtout des pratiques que nous pouvions avoir. Je me suis pour la première fois, avec lui, heurtée à un mur d’incompréhension, je tombais de mon petit nuage.  Il n’appréciait pas forcément que je lui raconte mes pratiques et ce que je faisais avec Christophe. Ce qui peut aisément se comprendre.

Mais j’ai toujours été de la politique du « je dis tout, je raconte tout à mes chéris », ce qui ne plait pas forcément à tout le monde. D’ailleurs j’étais la seule à penser comme ça et à apprécier la transparence totale. J’ai du changer mes habitudes et garder un jardin secret. Tant pis, mes histoires je les garderais pour moi à l’avenir.

Crédits: Growing From Within’ by Mary Frances

Titre chanson : Tender grass by June & Lula

Coming out, comme ils disent.

Christophe et Charlotte ont décidé de passer par la méthode compliquée (mais anonyme et gratuite) pour faire leur dépistage : Prise de rendez-vous dans un centre, un entretien avant, une semaine pour recevoir les résultats, un entretien après pour l’annonce des résultats par un médecin.

Julia et moi (surtout moi) avons choisi la simplicité (remboursée par la sécu) : Ordonnance du généraliste, prise de sang dans un labo, résultats le lendemain dans la boite mail.

Mais pour éviter l’attente chez le généraliste, je décidais de passer par le médecin de famille. Il me fallait donc demander les ordonnances à ma mère. Et lui expliquer du même coup pourquoi nous voulions nous faire dépister à nouveau après un an et demi.

C’est que je la connais ma mère : Si il faut un deuxième dépistage, c’est qu’il y a situation à risque. L’un de nous avais forcément fauté. Il n’était donc pas question de la laisser dans ce flou artistique, à imaginer l’un de nous deux assez bête pour avoir une relation extra-conjugale sans protection…

Je lui ai appris un soir sur GTalk (ma maman est à la pointe de la messagerie instantanée). Comme d’habitude quand je lui ai dit que j’avais un truc à lui dire elle a mis le doigt dessus (ou presque) avant même que je fasse quoi que ce soit: « Vous faites de l’échangisme ». Des fois je me demande comment elle fait, peut-être balance-t-elle le truc qu’elle pense être le moins possible.

Evidemment elle n’a pas compris. Malgré sa grande ouverture d’esprit et sa tolérance, c’est une mère et elle voudrait que ses fils restent dans la norme établie. (Mon frère est mieux parti que moi sur cette route.) Mais elle a aussi fait le choix il y a longtemps de me laisser prendre mes propres décisions et de me soutenir en cas de pépin. Donc même si elle estime qu’il n’y a pas d’avenir entre nous quatre, elle a surtout peur que je termine à la rue, dévasté et sans emploi. Des craintes somme toute normales.

Je ne sais pas comment elle a annoncé la chose à mon père, ni quelle a été sa première réaction (nous ne sommes pas vraiment très proches). Je n’ai connu son avis que récemment et il m’a surpris : Il vaut mieux pour moi que je fasse mes expériences étant jeune, plutôt que d’avoir envie de tout plaquer à 40 ans parce que j’estimerai ne pas avoir vécu.

Mon petit frère l’a appris de manière assez amusante. Je devais profiter d’un de nos trajets pour le transporter à Soissons, d’où il prendrai un train pour rejoindre des potes sur Paris. Il devait passer une nuit avec nous et je n’avais aucune envie de cacher notre relation durant la soirée. J’ai donc annoncé mon intention à ma mère qui m’a conseillé de ne pas lui dire, ne sachant pas quelle réaction il pourrait avoir.

Il était au courant que j’avais une annonce à lui faire quand il reçu un sms de ma mère : « Ne lui dit pas, il est encore jeune (18 ans… ndla) il va perdre ses repères… », elle s’était trompée de destinataire et avait écrit à lui au lieu de m’écrire à moi.

Sa réaction ? Je pense que c’est lui qui a eu la meilleure de toutes les personnes au courant : « Bah tu fais ce que tu veux hein. »

Au final, c’était peut-être plus simple de passer par un centre de dépistage…

Crédits: Titre de la chanson titre: Coming Out par Les Fatals Picards

Avec la SNCF, tout est possible

Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Pendant le mois de décembre, à mon tour je me suis conforté dans l’idée que j’étais amoureux de Julia. Je ne sais pas si c’est le fait que Charlotte ait révélé ses sentiments et que du coup ça m’a « autorisé » à les avoir également, mais peu importe. Je m’en suis vraiment rendu compte avec la distance et le manque… le manque de ne pas la voir, la toucher, la sentir et pour ainsi dire ne rien pouvoir partager. La personne devient « trop » présente dans nos pensées. On se demande ce qu’elle fait. On se dit qu’on aurait bien aimé faire telle ou telle chose avec elle. C’est la naissance d’une grande frustration et d’une jalousie qui s’amplifiera encore plus tard.

Nous avions donc prévu de nous rendre à Strasbourg pour le jour de l’an. Ce que nous n’avions pas pris en compte, c’était les conditions climatiques. Faute de moyen, Charlotte avait prévu un trajet en train le moins cher possible. Attention, tenez-vous bien. Nous devions prendre un bus pour aller de notre bled à Soissons. De là nous devions prendre un train jusqu’à Laon. Après, un autre train pour arriver à Reims. Il y avait là une correspondance obscure entre deux gares de Reims et enfin un train pour terminer à Strasbourg. Cela faisait pas moins de cinq moyens de transports pour arriver à bon port. Entre temps les températures étaient devenues négatives, la neige et la glace avait recouvert les routes. Autant dire que avec notre confiance placée en la SNCF concernant la ponctualité, nous avions un pourcentage conséquent pour passer le réveillon bloqués au milieu de notre trajet.

Cet aparté fait, nous abandonnons ce trajet périlleux (et de surcroît nos billets achetés en avance) pour un autre plus sûr et plus cher en passant par Paris. Quelques longues heures de train plus tard, sur le quai, la voix enregistrée en français et allemand nous confirme que nous sommes arrivés victorieux à Strasbourg. Nous retrouvons Julia et Nicolas et nous dirigeons chez eux où nous passerons quelques jours.

Les premiers d’entre eux se font surtout à trois alors que Nicolas travaille et nous retrouve seulement le soir. Charlotte fait en sorte de nous laisser, Julia et moi, un maximum de temps tous les deux. Je passe toutefois un après-midi en compagnie de Charlotte pour faire quelques courses dans le centre. Cela nous permet de nous retrouver avec nostalgie dans cette ville où nous avions passé trois années de notre vie tous les deux. Nous en profitons également pour passer à une bijouterie ou je me décide à prendre une bague à offrir à Julia. C’était plutôt cocasse car la vendeuse pensait au départ qu’elle était pour Charlotte.

Le reste du séjour à quatre se passe plutôt bien et nous nous efforçons de passer alternativement du temps à l’extérieur de l’appartement car l’intimité est loin d’y être optimale. Une fois où Julia et moi allons fumer une cigarette à l’extérieur. Nous discutons un long moment dans le froid glacial de Strasbourg. Nous nous décidons à rentrer nous réchauffer. En ouvrant la porte, nous voyons Charlotte à genoux en train de prodiguer une fellation à Nicolas en plein milieu du salon. Ça me fait l’effet d’une bombe. Je me doute bien qu’ils font ça et bien plus mais je n’étais sans doute pas préparé à être confronté à ça. A un autre moment nous sommes tous les quatre dans le salon. C’est là que j’entends Charlotte gémir entre les mains baladeuses de Nicolas alors qu’ils se tenaient à côté de nous. Ce genre de moments avant vraiment tendance à me crisper. Mais bon… je ne souhaitais pas gâcher leur temps ensemble, ni le notre, alors je n’avais plus qu’à prendre une grande respiration et passer outre. Il serait toujours temps d’évoquer ça plus tard.

Fin du séjour, départ dans l’autre sens vers 5h du matin. Nous nous retrouvons dans ce Strasbourg-Paris, fatigués et déprimés. Pour ma part, je n’en peux plus de ce trajet. Je l’ai fait tellement de fois, tellement… Heureusement, les souvenirs des moments partagés en compagnie de nos amoureux permettent de supporter le voyage.

Page 2 sur 512345