Cogli la prima mela

J’ai peur. J’ai hâte. J’ai peur. J’ai hâte. Oui, mais j’ai peur. Mais putain, qu’est ce que j’ai hâte !

Le déménagement tant attendu, est prévu pour demain. J’ai écris cet article hier. Voici en vrac mes pensées, deux jours avant l’échéance.

– J’ai hâte d’être dans Ses bras… Me dire que je repartirais plus ! Mon dieu ! Ca va faire toute la différence ! Plus besoin de se presser pour tout. Tout va couler plus facilement. J’ai hâte de connaître le « vrai » Lui! Celui de tous les jours…

– Oui, mais.. Et si la « moi » de tous les jours ne convient pas ? Et si ils me trouvent insupportable à vivre ? Brrr, j’ai pas envie de ça… J’ai peuuur !  Mais en même temps, c’est pas grave, j’arrive toujours plus ou moins à m’adapter… Hein ?

– Est ce que Charlotte et Nico vont bien s’entendre au quotidien ? Je sais qu’il y a eu beaucoup d’angoisses de ce côté pour Charlotte, du coup ça me fait peur aussi. Et si jamais ils ne s’entendaient pas ? Que nous arriverait-t-il ?

– Est ce que je vais réussir à travailler sous les ordres de Christophe ? J’ai hâte de commencer et en même temps j’ai peur de pas être à la hauteur. (Parce que oui, au début, avant de reprendre mon travail, je travaillerais pour lui, pour l’aider avec Roomantic)

– Si jamais notre amour ne fonctionne pas, je risque de tout perdre. J’ai l’impression de tout avoir quitté pour eux, de me préparer à faire un grand saut dans le vide. J’espère qu’au bout y’a un gros matelas immense avec plein d’oreillers multicolores et pas des pics aiguisés !

– ON VA AVOIR UNE PISCINE !

– Et les chats ? Hein ? Est ce qu’elles vont supporter le voyage ? S’habituer à leur nouvel environnement ? Christophe va-t-il se faire à leur présence ? Charlotte va-t-elle réussir à les côtoyer malgré son allergie ? Hummmf ! Et puis, elles ont été habituées à dormir avec Nico et moi… Ca va leur faire bizarre là.

– Est ce que je vais me faire des amis ? C’est con, mais jusqu’à maintenant c’était facile : j’allais à l’école et voilà, pof des amis tout prêts. Là je vais débarquer dans une région que je connais pas, sans taf, sans école… Je sais pas la marche à suivre. ^^

– Pfff, déménager ça va être chiant. Je vais me cacher dans un carton et espérer qu’on se rappelle pas de mon existence jusqu’à qu’ils aient fini de tout mettre dans le camion.

– J’ai trop hâte de revivre en campagne. Je me sentais vraiment enfermée dans notre appart à Strasbourg. Quand je dis ça aux gens ils me disent : « Mais ! 70m² c’est grand ! ». Ouais mais non. Je trouve ça petit. Et puis vivre au 3e étage… T’as l’impression d’être dans une boite, entre plein d’autres boites… Et puis tu dois descendre 3 étages pour prendre l’air. Les arbres, l’herbe et tout ça, ça me manquait !

– J’ai trop envie de partager tout ce qu’on pouvait pas partager à distance ! Plus le supplice de la déconnexion. Où t’as l’impression que l’autre disparaît de ta vie à chaque fois. J’ai hâte de plus avoir à dire « Tu me manques à mourir ».

– J’en aurai bavé pendant cette période à distance ! J’ai l’impression que j’ai fini un niveau et que maintenant j’ai le droit d’avoir le cadeau de la fin. YAY ! LEVEL UP !

Crédits: Chanson « Cogli la prima mela » d’Angelo Branduardi

Coming out, comme ils disent.

Christophe et Charlotte ont décidé de passer par la méthode compliquée (mais anonyme et gratuite) pour faire leur dépistage : Prise de rendez-vous dans un centre, un entretien avant, une semaine pour recevoir les résultats, un entretien après pour l’annonce des résultats par un médecin.

Julia et moi (surtout moi) avons choisi la simplicité (remboursée par la sécu) : Ordonnance du généraliste, prise de sang dans un labo, résultats le lendemain dans la boite mail.

Mais pour éviter l’attente chez le généraliste, je décidais de passer par le médecin de famille. Il me fallait donc demander les ordonnances à ma mère. Et lui expliquer du même coup pourquoi nous voulions nous faire dépister à nouveau après un an et demi.

C’est que je la connais ma mère : Si il faut un deuxième dépistage, c’est qu’il y a situation à risque. L’un de nous avais forcément fauté. Il n’était donc pas question de la laisser dans ce flou artistique, à imaginer l’un de nous deux assez bête pour avoir une relation extra-conjugale sans protection…

Je lui ai appris un soir sur GTalk (ma maman est à la pointe de la messagerie instantanée). Comme d’habitude quand je lui ai dit que j’avais un truc à lui dire elle a mis le doigt dessus (ou presque) avant même que je fasse quoi que ce soit: « Vous faites de l’échangisme ». Des fois je me demande comment elle fait, peut-être balance-t-elle le truc qu’elle pense être le moins possible.

Evidemment elle n’a pas compris. Malgré sa grande ouverture d’esprit et sa tolérance, c’est une mère et elle voudrait que ses fils restent dans la norme établie. (Mon frère est mieux parti que moi sur cette route.) Mais elle a aussi fait le choix il y a longtemps de me laisser prendre mes propres décisions et de me soutenir en cas de pépin. Donc même si elle estime qu’il n’y a pas d’avenir entre nous quatre, elle a surtout peur que je termine à la rue, dévasté et sans emploi. Des craintes somme toute normales.

Je ne sais pas comment elle a annoncé la chose à mon père, ni quelle a été sa première réaction (nous ne sommes pas vraiment très proches). Je n’ai connu son avis que récemment et il m’a surpris : Il vaut mieux pour moi que je fasse mes expériences étant jeune, plutôt que d’avoir envie de tout plaquer à 40 ans parce que j’estimerai ne pas avoir vécu.

Mon petit frère l’a appris de manière assez amusante. Je devais profiter d’un de nos trajets pour le transporter à Soissons, d’où il prendrai un train pour rejoindre des potes sur Paris. Il devait passer une nuit avec nous et je n’avais aucune envie de cacher notre relation durant la soirée. J’ai donc annoncé mon intention à ma mère qui m’a conseillé de ne pas lui dire, ne sachant pas quelle réaction il pourrait avoir.

Il était au courant que j’avais une annonce à lui faire quand il reçu un sms de ma mère : « Ne lui dit pas, il est encore jeune (18 ans… ndla) il va perdre ses repères… », elle s’était trompée de destinataire et avait écrit à lui au lieu de m’écrire à moi.

Sa réaction ? Je pense que c’est lui qui a eu la meilleure de toutes les personnes au courant : « Bah tu fais ce que tu veux hein. »

Au final, c’était peut-être plus simple de passer par un centre de dépistage…

Crédits: Titre de la chanson titre: Coming Out par Les Fatals Picards

Déjà qu’à deux, c’est compliqué …

Hello! En attendant la rédaction des prochains articles qui relateront notre histoire à tout les 4, j’avais envie de prendre quelques minutes pour vous expliquer un peu l’origine du sous-titre de ce blog :

« Déjà qu’à deux, c’est compliqué… » Alors à 4 !

En fait, c’est tout simplement, lorsque nous annonçons notre histoire à 4 à quelqu’un, la phrase qui revient systématiquement. Mais vraiment ! On est étonnés quand on ne nous le dit pas. Beaucoup de ce genre de phrases ressortent souvent lorsque nous racontons ce que nous vivons.

Dans le même genre il y a :

« Et euh… tu fais aussi des trucs cochons avec la fille ? » (Ou le mec selon l’interlocuteur)

« Et euh… Ils travaillent ces gens-là ? »

« De toutes façons ça va s’arrêter quand l’une d’elle voudra des enfants. »

« A ton âge c’est bien de faire des expériences. »

« L’autre mec couche avec ta nana ? Moi je pourrais pas ! »

« En fait vous vous êtes forcés à tomber amoureux à cause de l’infidélité de l’autre ! »

Enfin voilà ! Peut être qu’on les mettra toutes en sous-titre aléatoires. Elles sont plutôt bien représentatives de ce que les gens pensent du polyamour en général, à chaud. ^^

Si vous vivez une relation polyamoureuse, Vous avez d’autres exemples  ? Ce genre de phrases vous énerve-t-il ?

Si vous découvrez, Est ce que ce genre de questions vous parle ? Comment penseriez vous réagir si un/des proche(s) vous annonçait leur manière de vivre polyamoureuse ?