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En attendant Novembre.

GearWork

À partir d’Août, les choses commencèrent à s’arranger. Je m’étais fait à l’idée que Julia pouvait aimer quelqu’un d’autre sans m’aimer moins, Christophe avait déménagé, les choses allaient pouvoir reprendre leur cours normal.

Elle continuait de discuter toute la journée avec lui sur Gtalk et avait également fait connaissance avec Charlotte, insistant pour que j’en fasse autant.

Mais la volonté n’était pas vraiment là, je suis déjà quelqu’un de très taciturne et discuter avec ceux que je commençais déjà à appeler « les deux autres » me semblait trop artificiel. Aucun contact n’avait jamais été établi et je me retrouvais catapulté dans des discussions à 4 où chacun y allait de sa petite blague ou partait dans un délire absurde. (J’allais apprendre plus tard que quand Charlotte est stressée, elle raconte n’importe quoi)

De notre côté, et d’un point de vue entièrement sexuel, Julia et moi cherchions (surtout Julia et pas vraiment activement) un couple avec qui nous adonner à l’échangisme.

Aussi, quand arriva le 11 novembre et que Julia me proposa de faire le pont pour passer un week-end de 4 jours chez Christophe et Charlotte, l’idée était bien présente dans ma tête et j’ai commencé à me poser une question qui allait revenir régulièrement au cours des prochains mois: « Pourquoi pas ? »

La chute / La bascule

Hopital Stéphanie par Juphotos

Il faut savoir que je suis quelqu’un d’assez égocentrique, même si je m’efforce de ne pas le montrer et/ou d’en rire le plus possible.

Aussi, quand Julia m’a parlé de Christophe pour la première fois, j’ai eu un réflexe que je trouve très bête et très basiquement masculin: « Si il a un site sur la sexualité, il doit en connaître un rayon. A tous les coups c’est un meilleur coup que moi. »

Ensuite je n’y ai plus repensé. Ils ne sont pas restés en contact très longtemps et je n’ai plus entendu parler de lui jusqu’à l’été 2010.

Au début je trouvais ça chouette pour Julia, se faire un nouveau pote, d’autant qu’il est graphiste et pourrait donc la conseiller et l’aider dans des choix propres à ce milieu et je ne me suis donc réjouit pour elle quand il l’a invitée à prendre un café en ville.

Mais j’allais vite déchanter en voyant qu’ils sortaient de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps et qu’elle rentrait de plus en plus tard.

Evidemment, je n’avais pas la moindre envie d’évoquer le sujet et quand elle me demandait « ça va tu t’inquiète pas hein, tu sais que c’est toi que j’aime » la réponse ne variait pas (ou si peu): « Oui oui je sais. »

Je me contentais d’être d’humeur massacrante.

Seesaw

Les choses se sont améliorées quand mon bouillonnement intérieur a fini par atteindre son paroxysme. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est un soir où Julia m’avais une fois de plus abandonné à mon triste sort.

Je lui avais envoyé un sms lui demandant de ne pas faire de bruit en rentrant car fatigué je me couchais tôt. Et voila qu’à minuit passé elle toque à la porte et m’appelle sur mon téléphone pour que je vienne lui ouvrir. (Une goutte d’eau je disais)

Sur le moment j’ai explosé en restant cantonné à cette histoire de fatigue, de respect, etc… Mais je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à travailler sur moi même pour accepter cette situation.

Il me semblait évident qu’elle s’attachait beaucoup plus à Christophe qu’à un simple ami, mais il me semblait tout aussi évident qu’elle n’avait pas l’intention de me quitter et que ses sentiments pour moi étaient « intacts » .

Nicolas, l’Amour et le sexe.

Parisian Love LockBien avant de rencontrer Julia j’avais déjà pensé à ma position par rapport aux sentiments, aux relations sexuelles et à l’exclusivité dans une relation.

Un avis qui n’est pas partagé par grand monde puisque en théorie je sépare entièrement le sexe des sentiments. Je dis bien en théorie, parce que je ne me sentais pas capable de mettre réellement ces idées en pratique.

Trop peur de ne pas pouvoir supporter d’imaginer mon amour avec un autre, la peur de l’abandon, etc… Le genre de choses très classiques auxquelles tout un chacun est confronté un jour ou l’autre (voire sans arrêt pour certain(e)s.)

Il me fallait encore gagner en maturité et en confiance en moi pour pouvoir faire fi de ces sentiments négatifs qui me pesaient trop à mon goût.

En attendant je ne demandais rien à mes compagnes successives et il me semblait logique de ne pas leur imposer un point de vue qui pouvait les angoisser et que je n’étais même pas certain de pouvoir assumer moi-même.

Dès la première discussion à ce sujet avec Julia il apparu que nous étions d’accord sur le principe et sur le fait de ne pas passer à l’acte par crainte de ne pas le supporter.

J’avais laissé la mise en pratique dans un coin de ma tête, pas plus perturbé que ça de me conformer au moule. Tout au plus nous pensions essayer l’échangisme.

Mais un imprévu allait surgir après un an et demi d’amour: Christophe.

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