Ma décision était prise. Maintenant, il fallait que je la mette en application. Christophe avait décidé que puisque j’allais partir, nous n’avions plus vraiment à dormir ensemble. Il fallait que mon déménagement se passe vite afin que nous n’ayons pas à vivre cette situation pas très confortable trop longtemps. La date de mon départ se ferait en fonction de ce que je trouverais comme logement sur Strasbourg. En parallèle de cela, Nicolas poursuivait sa relation avec sa copine strasbourgeoise comme elle avait commencé. Nous avions fait une tentative de rapprochement elle et moi, à un moment où je me disais que peut-être, si j’apprenais à la connaître, cela passerait mieux. Ça a effectivement été un peu le cas au début, mais je restais très jalouse. J’avais toujours beaucoup de mal à gérer cette relation. J’avais décidé de faire avec, en me disant que mon rapprochement allait faciliter ma relation avec Nicolas. D’un autre côté, j’avais très peur. Peur qu’une fois que je serais sur Strasbourg, je ne verrais pas suffisamment Nicolas à mon goût.
Lorsqu’elle a appris que j’allais emménager sur Strasbourg dans les mois suivants, bien entendu, elle a eu beaucoup de mal à l’accepter. Leur relation s’est terminée fin Juin si je me souviens bien. Pas à cause de mon arrivée dans le coin, mais il y avait beaucoup de choses qui n’allaient pas entre eux. J’ai eu, par ailleurs, la désagréable expérience d’une monstrueuse engueulade entre elle et moi quelques jours précédents leur séparation.
Je préparais mon déménagement de Picardie, j’étais la tête dans les cartons. Un soir, alors que je me promenais sur la toile, je vis passer un billet de blog de la désormais ex de Nicolas qui évoquait leur histoire. Mon sang ne fit qu’un tour. Je lus, un à un tous ces paragraphes (ce qui n’était franchement pas agréable, mais je suis un peu masochiste), et je tombais nez à nez avec une chose que Nicolas m’avait caché : il l’aimait. Oui, car, chose dont je ne vous avais pas parler, c’est que je me tenais régulièrement au courant de l’avancée de leur relation. Il était important pour moi que Nicolas me dise si il finissait par développer des sentiments amoureux pour cette personne. Hors, jusqu’au bout, il me rétorquait que non. Il tenait à elle, il avait envie d’être avec elle, mais il n’était pas amoureux. Ce fut l’horreur pour moi : il m’avait menti. Deux jours plus tôt, il s’était séparé de sa copine, j’allais déménagé dans quelques jours pour le retrouver et là j’apprenais qu’il m’avait menti pendant presque un mois, qu’il s’était foutu de moi. S’en ai suivit une violente dispute. Il justifiait son mensonge par le fait qu’il avait peur que je le quitte si j’apprenais qu’il en était amoureux. Je ne supporte pas le mensonge. Le principe même du polyamour, c’est l’honnêteté. J’étais complètement désemparée, folle de rage et de tristesse. Je ne sais pas franchement comment j’aurais réagi si il me l’avait dit, mais là, j’avais l’impression qu’il m’avait retiré mon choix : d’accepter cet amour ou pas. Je lui en voulais terriblement. Comment avait-il pu me mentir ainsi alors que nous avions toujours été honnêtes et que nous allions construire à nouveau quelque chose ? La chose a été très difficile à digérer pour moi. Je ne pardonne pas facilement, surtout le mensonge. La confiance que j’avais déjà eu du mal à placer en lui au début de notre relation, s’était complètement fracturée.
Quelques jours après, je partais pour l’Alsace pour visiter des appartements et des ateliers professionnels. J’avais décidé de lui pardonner en essayant de ne pas y voir des intentions malveillantes mais plutôt de la maladresse et de continuer sur notre lancée. Je suis restée plus d’une semaine durant laquelle, Nicolas s’est trouvé un appartement en centre ville de Strasbourg et moi, un de mon côté. J’étais vraiment très excitée par cet emménagement. Nous faisions plein de projets avec Nicolas. Quelques semaines plus tard, j’emménageais dans mon nouvel appartement. Nous avons pendant plus d’un mois, vécu ensemble car son appartement n’était disponible que plus tard. Je pense que nous redoutions beaucoup tous les deux, cette nouvelle expérience de vie commune. Il s’est avéré que, bien que mon appartement était vraiment trop petit pour deux, et bien, le mois s’est très bien passé et nous avons fini par redouter de vivre séparément. Vint le mois de Septembre et Nicolas emménagea dans son nouvel appartement. Finalement, les angoisses du début, ont laissé place à un petit train de vie qui nous plait bien à l’un comme à l’autre.