Durant les quelques semaines qui suivirent l’emménagement de Julia et Nicolas, les cartons commencèrent petit à petit à se vider. Le mois de Juillet, je passais le plus clair de mon temps avec Nicolas et bien entendu Julia faisait pareil de son côté avec Christophe. Ce qui était bien normal. Nous nous étions tous retrouvés, très heureux de pouvoir enfin se voir quotidiennement. Nous nous sommes rapidement aperçus que la vie à quatre demande beaucoup d’organisation. Les courses, les tâches ménagères, la vie quotidienne, tout cela demande une énergie folle.
Nous avions, bien avant d’emménager tous les quatre, abordé le sujet délicat du couchage. Qui dormirait avec qui ? Quand ? Combien de temps ? Dans quelle chambre ? Nous ne voulions pas nous imposer une semaine avec l’un et une semaine avec l’autre personne. Nous voulions que les envies puissent être prises en compte. Il fut donc décidé que cela fonctionnerait par semaine. Une semaine sur deux, ce serait les filles qui décideraient du couchage et la semaine suivante les garçons. Et ce, de manière à ce que les deux autres ne soient pas au courant de ce qu’il s’était dit (pour que personne ne se sente lésé dans le cas où personne n’aurait envie de dormir avec elle). Cela a duré à peu près 1 mois avant de choisir finalement la solution une semaine avec l’un et une semaine avec l’autre. Ca ne convenait toujours pas, nous sommes donc passés à 3 jours avec chaque personne.
En dehors de ces éléments d’organisation, il y a nos différents ressentis sur notre vie tous ensemble. Après ces premiers trois mois de vie ensemble, je n’ai jamais été aussi peu sure que notre couple à quatre puisse vraiment durer. J’espère grandement me tromper. Toutes les angoisses que j’avais ce sont matérialisées.
Julia ne lâchait pas d’une grappe Christophe. Les instants avec lui étaient devenus des moments extrêmement rares, un peu volés à la tire. Julia devenait de plus en plus jalouse. Cela a commencé à se faire réellement sentir lorsqu’après les premières semaines, où elle était presque tout le temps avec Christophe, elle dut le partager avec moi à nouveau de façon plus équilibrée. Je ne ressens très fortement son envie d’exclusivité avec Christophe. Cela me met mal à l’aise. Pour moi, il est hors de question de ne plus être avec Christophe. Aujourd’hui, nous essayons Christophe et moi de passer un peu plus de temps ensemble pour pouvoir repartager des choses comme avant. Avec Julia, nos relations sont tantôt très tendues, tantôt très amicales. Je ressens qu’elle lutte entre son envie d’être mon amie et son besoin de posséder Christophe, et que par conséquent je suis entre elle et lui. Je ne sais pas trop quoi faire, ni où me situer dans tout ça.
Avec Nicolas, l’impression de vivre sur deux planètes et de deux manières complètement différentes est bien présente. Actuellement à la recherche d’un emploi, le voir trainer à la maison est difficile à vivre lorsque l’on travaille toute la journée. De nombreuses discussions ont eu lieu à ce sujet afin de faire correspondre nos façons de vivre et faire en sorte que ça marche. Cela demande à Nicolas de complètement changer ses anciennes habitudes. Je pense être quelqu’un assez exigeant mais j’essaye de prendre beaucoup sur moi pour ne pas trop lui en demander. Souvent une réflexion s’impose à moi. Peut-être que notre relation serait de meilleure qualité si nous ne vivions pas ensemble. J’ai beau l’aimer, j’ai beaucoup de mal à subir sa flemme générale. Que faire ? Je passe des moments très agréables avec lui qui sont grandement contrastés par cette vie quotidienne difficile.
Aujourd’hui, nous sommes très incertains de l’issue de cette relation. Je suis plutôt quelqu’un de pessimiste donc j’espère me tromper. Les choses dépendront de la manière dont Julia va gérer ou non sa jalousie. La relation que j’ai avec Nicolas dépend beaucoup des efforts qu’il a décidé d’entreprendre pour faire plus de choses au quotidien. Est ce que la relation que j’ai avec Christophe, pourra survivre à tout ça ? Nous nous sommes jetés tous les quatre dans le vide, et nous ne sommes pas sûrs d’avoir pris un parachute.
Ce billet, pas très joyeux je vous l’accorde, vous fera certainement comprendre le pourquoi du peu d’actualisation. Il est difficile d’écrire tout cela sur noir et blanc. Les choses peuvent s’arranger, je pense et j’ai envie d’y croire.