Quand j’y repense, tout s’est fait incroyablement rapidement entre notre rencontre, la décision de vivre tous les quatre sous le même toit et la réalisation de ce projet. Il n’y a même pas un an qui s’est écoulé. Nous ne nous sommes vus qu’une petite dizaine de fois sur des périodes plus ou moins longues. La majorité des discussions se faisait par messagerie instantanée. Et pourtant, malgré tout, cela nous a semblé une évidence de vivre ensemble pour pouvoir pérenniser notre relation. Il aurait été impossible de continuer encore longtemps comme cela. Nous avons donc choisi de prendre « le risque » d’emménager ensemble très rapidement.
A l’approche de l’échéance de ce grand bouleversement, je suis pour ma part envahie d’un flot d’angoisses, des questions et de joies qui s’entremêlent. Il y a beaucoup de « Et si ? », que j’essaye de mettre de côté. Je n’ai pas d’angoisses très localisées, c’est assez global. Peur que l’on n’arrive pas à prendre la moindre décision à quatre sans avoir à dialoguer pendant des heures, peur des dialogues sur l’aspect financier de la vie à quatre (oui j’ai horreur de parler d’argent), peur que mon allergie aux chats ne passe pas suffisamment avec mes médocs, peur que ma jalousie envers la relation Nicolas-Julia ne passe pas, bref beaucoup de petites choses.
J’ai réussi néanmoins à faire ressortir quelques peurs du lot. La première : Comment va évoluer ma relation avec Nicolas ? Nous avons traversé une période d’engueulades, de tensions, on ne s’entendait plus sur rien. (Cette période s’est déroulée à distance, j’en reparlerais lorsque nous continuerons l’histoire). Au jour d’aujourd’hui, ça va mieux. Mais j’ai pris beaucoup sur moi ces derniers temps devant le manque d’implication dans notre relation de Nicolas. Je sais qu’il n’arrive pas à gérer les relations à distance, je l’ai donc laissé « tranquille ». J’en ai profité pour me concentrer davantage sur ma relation avec Christophe et sur moi même. Qu’en sera t-il de notre vie ensemble ? Le fait qu’il emménage va résoudre ce problème de relation à distance extrêmement pénible, et rien que pour cela j’ai hâte.
Je connaissais l’appréhension de Nicolas de vivre à la campagne. Je redoute donc un peu qu’il le vive mal. J’ai un peu peur qu’il se renferme sur son ordinateur (encore plus que d’habitude ^^) pour trouver du contact social.
J’aime l’équilibre. J’ai toujours voulu que notre couple à quatre le soit au maximum au point que si ce n’est pas le cas, j’angoisse énormément. J’ai une peur : être mise de côté. Pour exemple, l’une des grosses angoisses que j’ai se situe au niveau d’un équilibre sexuel. Julia a une libido considérable par rapport à la mienne. Elle est également plus « démonstrative » lorsqu’elle a envie. Nicolas et Christophe ont des libidos plus similaires à la mienne, à savoir fluctuante. Je redoute un peu une sorte de monopole de Julia sur leurs envies et qu’au final, ils n’aient plus envie de faire quoi que ce soit avec moi. Cette angoisse peut paraître ridicule, mais encore une fois, elle est symptomatique de ma peur de déséquilibre (qu’il y aura forcément car l’équilibre parfait n’existe pas).
Ensuite je dirais tout simplement, parce qu’il y a aussi beaucoup de joie dans ma tête, que j’ai hâte. Hâte parce que cela fait deux mois que je n’ai pas vu Nicolas et que donc je suis très heureuse de le retrouver. Hâte de pouvoir profiter aussi bien de Christophe et de Nicolas de manière équitable. Hâte de pouvoir commencer à construire une relation avec Nicolas. Hâte de vivre comme dans une petite famille (oui quatre, c’est presque une famille). Hâte d’avoir une amie avec qui je pourrais partager beaucoup de choses. Bref, j’ai hâte et c’est plus que dans quelques jours.
Dès lors que la relation se construit sur de l’amour, et non seulement sur du sexe, il est normal d’avoir envie de plus de présence. Or, la vie en commun est la réponse la plus adaptée à ce besoin.
Donc « rapide », oui, mais tellement indispensable !
Surtout pour le couple Charlotte/Nicolas dont je comprends bien les soucis, étant moi-même peu communicatif à distance. J’imagine Charlotte comme une personne ayant besoin de s’entendre dire « je t’aime » souvent, et Nicolas plus dans la démonstration câline fréquente (mais silencieuse) que dans l’appel quotidien pour montrer qu’il pense à elle. Tous les deux, mais chacun à sa façon, ont besoin de présence, et donc de permanence.
La nouveauté, après ce déménagement, sera surtout le besoin d’un retour vers le conjoint originel, je crois… Le retrouver après avoir quitté son « amant » qui repartait chez lui était facile, car obligatoire. Mais le retrouver lorsque « l’amant » est encore là, ce sera différent. Non ?
PS : le dernier chapitre vient fort à propos pour équilibrer le ton du post. Pégase avait raison, quelques notes positives au milieu d’interrogations diverses rendent le blog plus attrayant, et peut-être plus juste, par rapport à la réalité.
Et bien, d’une certaine façon, tu te trompes un peu sur moi. Les « je t’aime » et petits mots d’amour, j’apprécie cela de temps en temps, moi ce qui me manquait, c’est plutôt du temps qu’il me consacrait. Qu’il se dise que j’aimerais être au courant des choses qu’il fait dans sa vie de tous les jours, enfin, plus ce genre de petites choses qui font, pour moi, me dire qu’il pense à moi. Qu’il ai envie de partager des choses avec moi. Bien entendu il y en avait, mais pas suffisamment pour que je me sentes rassurée. Effectivement tout cela va bien changer avec le rapprochement 🙂
Je pense que dans un premier temps, il va y avoir une période de retrouvailles avec celui qui nous a manqué. Il y a forcément un moment où on va retourner vers le partenaire originel. Et tu as raison, cela paraîtra presque étrange je pense comme situation au début ^^
Et pour le dernier paragraphe, effectivement une petite pensée pour Pégase. Parce qu’on vit le bonheur et on le retranscrivait pas dans nos récits. Il en faut un peu aussi ^^
Je suis votre blog depuis le début, et je dois dire que tout cela m’interpelle et m’intrigue.
Vous parlez d’une relation à 4, mais d’après ce que vous écrivez dans votre blog, on n’a pas l’impression que Charlotte et Julia d’un côté, et Christophe et Nicolas de l’autre, soient vraiment des « couples », mais plutôt les compagnons/es respectifs/ves de vos amoureux communs, ce qui a d’ailleurs l’air d’engendrer des questions de jalousie entre personnes du même sexe…
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
Je saisis bien les relations Charlotte/Christophe, Charlotte/Nicolas, Julia/Christophe et Julia/Nicolas, mais dans votre vie polyamoureuse, avez-vous vraiment l’impression d’être un « couple à 4 », une seule entité à vous 4 ? Ou plutôt la conjugaison de multiples possibilités de couples, bien distincts les uns des autres ?
Vous parlez beaucoup de vos relations respectives avec l’un ou l’autre, mais pas vraiment d’un amour commun et complètement partagé à 4… et je suis curieuse de savoir s’il est vraiment possible de constituer un seul cocon amoureux, à 4 au lieu de 2.
Par exemple, pour rester pragmatique (et si ce n’est pas trop indiscret), allez-vous naturellement dormir tous les 4 ensemble dans votre maison commune ? Ou est-ce que votre entité polyamoureuse va naturellement se scinder en couples (quels qu’ils soient, selon les envies et les jours) ?
En tout cas bonne chance à tous les 4 dans cette nouvelle étape !
Effectivement nous nous voyons comme un couple à 4 bien qu’il n’y ai pas de rapports amoureux entre Christophe et Nicolas, et Julia et moi (bien qu’il y ai eu quelques moments d’intimité), mais je pense qu’il y a malgré tout une sorte d’amitié très affectueuse entre les personnes de même sexe dans notre couple à 4.
Alors effectivement, on pourrait dire que finalement je ne suis qu’avec Christophe d’un côté et Nicolas de l’autre, mais nous préférons nous voir comme un groupe à l’intérieur duquel il y a des couples qui s’échangent.
Nous ne dormirons pas à quatre. Pour plusieurs raisons :
La première, c’est que Julia bouge beaucoup et fais la crêpe quand elle dort ^^ Je plaisante bien sur, ce n’est pas la raison, même si c’est vrai !
La première est pratique et pour du confort. Personnellement j’aime bien être tranquille quand je dors et je peux pas dormir au milieu de plusieurs personnes.
Ensuite comme tu l’as dis, nous sommes finalement des couples à l’intérieur d’un groupe et donc nous avons besoin d’intimité et de moments à deux seulement. Nous vivrons certains instants de vie à quatre, d’autres à trois, encore d’autres à deux ou encore tout seul, selon les envies de chacun 🙂
On souffle, on respire… Essaie de vivre les choses comme elles viennent sans TROP te poser de questions. A force d’angoisses, tu risques de relever de tas de petits détails qui parfois sont totalement innocent. Fais confiance aux personnes qui t’aiment ;)…
Je vous souhaite un bon emménagement. Et profite de chaque instant. [Les craintes c’est naturel… Mais à dose suffisante, au risque de passer à côtés des moments précieux.;) ]