Les choses évoluaient très rapidement. Ce deuxième week-end avait apporté quelque chose de nouveau dans cette expérience à quatre. Il y avait un nouvel élément. Il y avait des sentiments entre Nicolas et moi. Suite à cela, ma jalousie habituelle est réapparue petit à petit. Sauf qu’elle ne concernait toujours pas la relation que Christophe entretenait avec Julia, mais celle que Nicolas avait avec Julia. Et oui ! Une toute nouvelle jalousie était née. Les sentiments apparus avaient apporté avec eux quelque chose dont je me serais bien passé. A distance, il était bien évidemment très difficile de passer du temps ensemble, de partager des moments de complicité, d’amour alors qu’il les vivait avec Julia. Ses moindres gestes, mots d’affection envers Julia étaient autant de choses que j’avais du mal à accepter. Et pourtant, ils étaient ensemble avant ! Alors pourquoi ces pensées ? Pourquoi cette jalousie ?
Suite à ces deux premiers week-ends à quatre, nous avions officialisé notre relation car nous nous sentions bel et bien un couple à 4 et plus simplement deux couples qui se rencontrent de temps à autre pour passer de bons moments. Nous avons décidé de passer le jour de l’an ensemble. Christophe et moi allions faire le déplacement en Alsace cette fois. Arrivés quelques jours avant cet « événement », Nicolas avait encore deux jours à travailler alors que nous étions là. Les matins je le voyais donc partir au boulot. Je passais la matinée, pas très à l’aise avec Christophe et Julia. Ils se levaient relativement tard, faisaient des câlins du matin prolongés alors que je tournais en rond dans un salon qui n’était pas le mien. Heureusement nous avions prévu avec Nicolas que j’irais le retrouver pour manger avec lui les midis. J’étais vraiment contente de m’échapper un peu de l’appartement et de découvrir plus encore la vie de mon nouvel amoureux. Sa pause passait très rapidement et je devais donc repartir tout aussi vite. Les après-midi étaient généralement plus détendus, mais je n’arrivais pas à trouver ma place dans un trio. Je me mettais automatiquement à l’écart jugeant que c’était à Julia de profiter de Christophe à ces moments précis. J’attendais avec grande impatience l’arrivée de Nico le soir. Lorsqu’il était là, les choses étaient à nouveau équilibrées.
Une chose cependant m’énervait profondément. Dés que Christophe était occupé ailleurs, Julia revenait automatiquement vers Nicolas au point qu’une fois alors que j’étais dans ses bras, elle s’est collé à lui. Je me suis donc rapidement levée pour les laisser tous les deux. Je prenais directement du recul, ne pouvant supporter d’être mêlée à une intimité, à leur intimité. Je faisais finalement ce que je faisais toujours en la présence de Julia avec l’un de nos chéris, je m’effaçais. Mais c’est vraiment durant ce séjour que j’ai pu m’en rendre compte.
Avec Nicolas, nous avons également partagé notre première sortie à deux dans les rues de Strasbourg. Le soir du jour de l’an se passa très bien. Julia avait préparé un bon repas japonais. Durant ces quelques jours, nous avons eu un semblant de vie commune. Cela me laissa aussi avec quelques interrogations. J’avais l’impression qu’il me fallait compartimenter mes relations et que j’aimerais que les autres en fassent autant. Car ce que je voyais comme des intrusions dans « mon moment avec Nicolas » de la part de Julia était simplement qu’elle profitait de ses deux amoureux en même temps sans problème alors que ce n’était mon cas. J’avais besoin de mes moments à moi et rien qu’à moi. Christophe avait la même vision des choses. Nous avions tous les deux besoin de séparer des instants, de posséder l’autre rien qu’à nous pendant une certaine durée. Après réflexion et beaucoup de discussions à quatre, il s’est bien entendu avéré que ce n’était pas faisable. J’étais tiraillée entre ce besoin de posséder Nicolas et ce couple à quatre. Comment gérer le fait de ne pas être la seule ? Comment gommer ma jalousie ? Et pourquoi cette jalousie était plus prononcée concernant Nicolas que Christophe ?
Je me demandais justement quels étaient les déclencheurs qui faisaient passer d’un couple à l’autre. Et ce qui se passait lorsqu’il y avait un déséquilibre à un moment.
Tout ça n’était pas encore installé, à cette période…
Mais on a l’impression que c’est plus Charlotte qui se freine que les autres qui l’oublient.
C’était effectivement pas très établi à l’époque, mais ce n’est toujours pas, pour moi, très évident.
Pourrais tu développer ta dernière phrase ? Je n’ai pas très bien compris pourquoi tu disais cela 🙂
(zut ! Perdu ma réponse. Je recommence)
L’avantage d’un couple à deux, c’est qu’on échappe au jeu habituel des relations de groupe qui obligent à composer, à s’insérer, à s’imposer. Non, à deux, on est le seul à recevoir de l’affection. Pas d’effort à faire.
Or, comme tu apprécies l’intimité du couple, tu as tendance à l’accorder aux autres en t’oubliant. Eux me semblent plus dans cette dynamique de groupe qui consiste à partager, à passer des relais… ou à attendre une sollicitation (un désir de ne pas être seule, par exemple).
Bref, ce qui venait tout seul à deux, ne fonctionne plus à plus de deux…
Merci pour cet éclaircissement 🙂
Effectivement je suis beaucoup dans la fusion avec mes partenaires, j’ai donc énormément de mal de passer de l’un à l’autre ou tout simplement partager sans problème. C’est quelque chose qu’il va me falloir apprendre avec cette expérience de couple à 4 😉
Pourquoi de la jalousie par rapport à l’un et pas par rapport à l’autre ?
Peut-être tout simplement parce que, quand on vit en couple depuis 5 ans, on sait que ce couple est fiable, et donc on a moins peur…
Alors que quand une relation commence, on a encore tout à en apprendre, y compris la confiance en soi, en la relation qui se crée…
Tu as certainement raison cependant, je me dis aussi que j’ai plus à perdre car il y a un risque de perdre justement quelqu’un avec qui je suis heureuse depuis 5 ans. Donc pour moi, il aurait été normal que je sois plus jalouse que ça.
Il m’arrive cependant d’être jalouse de leur relation, de choses qu’il a pu faire avec Julia, etc. C’est juste beaucoup plus rare.