Tous très empressés de nous revoir, nous avons planifié un second week-end. Julia et Nicolas allaient refaire le trajet jusqu’à chez nous pour un séjour de seulement deux jours cette fois. Ce serait les 4 et 5 décembre. Entre temps, beaucoup de choses avaient été discutées et entre autres, le fait que nous ne voulions plus utiliser de préservatifs. Juste avant ces retrouvailles, nous avons donc tous fait le test anonyme de dépistage. Chose faite, nous allions pouvoir envisager des rapports moins contraignants.
Il arrivèrent donc dans la soirée du vendredi, cette fois en passant par les grandes routes pour aller plus vite. Les retrouvailles furent chaleureuses, mais un peu étranges. L’impression de ne s’être jamais quittés était très présente pour ma part, comme si ce moment n’était simplement que la continuation de la fois précédente. Le séjour est passé à une vitesse fulgurante. Bien que les parties de jambes en l’air étaient l’une des activités principales, j’aimais vraiment la compagnie de Nicolas. Sexuellement, tout se passait très bien. Nous étions dans une phase de curiosité avec une envie d’essayer de nouvelles choses. C’était très passionné. Nous parlions, nous rigolions comme lors du précédent week-end, mais je crois que quelque chose avait changé. Je ne me remémores pas très bien toutes les choses qui se sont produites durant ces deux jours, mais il y a une chose dont je me rappelles très bien…
Alors que nous nous rhabillions après un énième câlin, Nicolas me serre dans ses bras et me dit « Tu sais, je t’aime beaucoup » et, après une pause, je lui ai répondu « Moi, je crois bien que je t’aime tout court ». Tout naturellement, il m’a répondu « Il se pourrait bien que ce soit réciproque ». Et nous nous sommes embrassés. Je me suis rendue compte que pendant tout le week-end, j’avais eu envie de lui dire. J’ai réellement eu un déclic à ce moment là. Avant ce séjour, je n’avais jamais pensé être amoureuse de lui et encore plus aussi tôt dans cette histoire. C’est durant ce week-end là que j’ai réalisé.
La culpabilité était présente malgré tout dans mon esprit. Comment Christophe allait-il réagir ? Pourquoi, moi qui m’était formellement interdite de tomber amoureuse d’un autre, avait aujourd’hui des sentiments pour Nicolas ? Je ne sais pas. Au fond, je crois que toutes les discussions avec Christophe durant les quelques semaines qui se sont écoulées entre notre première rencontre et cette seconde, m’ont fait m’autoriser à tomber amoureuse. Christophe m’a en quelque sorte, autorisé à être amoureuse de Nicolas. J’ai donc laissé mon coeur parler. Christophe ne m’avait quant à lui, toujours pas éclairci sur ses sentiments pour Julia. C’est après une déchirante séparation avec nos deux complices, que nous avons discuté Christophe et moi. Je lui ai parlé de mes sentiments pour Nicolas. Il n’a pas bronché. Rien. Il m’a rassuré sur ma culpabilité, car oui, je me sentais un peu coupable. Lui, était confus concernant ce qu’il ressentait pour Julia. J’étais donc amoureuse de quelqu’un d’autre, amoureuse de deux personnes en même temps… car et bien oui, malgré ces nouvelles personnes dans nos vies, j’aimais toujours autant Christophe…
Lorsque j’ai du me replonger dans mes souvenirs pour écrire cet article, j’ai réalisé à quel point, tout avait été extrêmement vite. Le dépistage, mes sentiments, tout ça est allé très très rapidement. Cela avait très largement dépassé le stade de la relation classique d’échangisme. Cela avait prit une drôle de tournure que jamais je n’aurais imaginé vivre. Je crois que nous nous laissions malgré tout, emportés par cette vague qui nous emmenait vers le plus total inconnu.
« Pourquoi, moi qui m’était formellement interdite de tomber amoureuse d’un autre, avait aujourd’hui des sentiments pour Nicolas ? »
Je ne crois pas qu’on puisse s’interdire d’avoir des sentiments….tout au plus, les refouler, et encore, il y en a toujours un peu qui remontent à la surface… 😉
C’est quelque chose sur laquelle nous sommes un peu en désaccord avec Charlotte. Moi je pense effectivement qu’on ne peut pas s’interdire ou s’autoriser de tomber amoureux. C’est quelque chose qui se fait, point. Après, effectivement, on peut se détacher et arrêter net ce qui est en train de se passer, s’éloigner, etc. Mais personnellement, moi, j’en ai été incapable. ^^
C’est que mon avis, tout le monde est différent je pense. 🙂
Pour moi, on se laisse tomber amoureux. Je ne crois pas trop à l’amour direct instinctif. Ensuite c’est quelque chose qui se fait inconsciemment et donc qu’on ne contrôle pas forcément mais pour moi, on se met dans la disposition de tomber amoureux. Mais effectivement, c’est un petit débat entre julia et moi 😉
La différence me semble assez légère entre s’autoriser à être amoureux avant ou après la naissance d’une passion éventuelle.
C’est à dire laisser ses émotions agir en permanence, au point de tomber amoureux au gré de la vie (et devoir se retenir à posteriori si on est en couple traditionnel), ou couper tout regard amoureux (ce qui n’exclue pas le regard de désir) à priori, parce qu’il n’y a et qu’il ne doit y avoir qu’un partenaire dans notre vie.
Soit qu’on refoule l’idée-même d’être amoureux soit qu’on refoule le fait d’être amoureux d’une personne en particulier.
C’est peut-être juste plus inconfortable dans un cas que dans l’autre… Mais l’un n’exclue pas l’autre : c’est une simple caractéristique chez les gens à réagir selon l’une ou l’autre de ces façons.
Personnellement, je mettrais des barrières automatique, pour n’avoir d’yeux que pour une seule personne. Mais je comprends l’autre point de vue.
J’ai effectivement mis des barrières dés le début avec Nicolas. Il n’y avait qu’un regarde de désir pour lui et je ne m’autorisais pas plus.Je ne voulais pas être amoureuse de lui, je ne le serais donc pas.
C’est lorsque j’ai senti que les choses prenaient une autre tournure, qu’avec Christophe cela ne changerait rien, que je me suis laissé tomber amoureuse.
Je suis d’accord avec Julia sur le fait qu’on a un contrôle sur nos sentiments. Le problème, c’est que toute l’imagerie sur l’amour, dans notre société (je me demande si c’est différent ailleurs et/ou auparavant), nous dit le contraire : on nous parle de coup de foudre, on dit que le cœur a ses raisons que la raison ignore, etc.
Pendant des années, j’ai vécu mes sentiments amoureux comme des vagues qui déferlaient sur moi, tellement puissantes que je ne pouvais être qu’impuissant face à elles. Elles m’apportait un bonheur ou un malheur intense, et je ne pouvais qu’être balloté par le courant.
Récemment, j’ai pourtant découvert que j’avais mon mot à dire. Je pense aujourd’hui que les sentiments amoureux sont effectivement des vagues immenses, mais que l’on peut, avec un peu d’effort, plonger sous l’eau pour nager ailleurs. Parfois, notre mer est agité de nombreuses vagues, et il nous appartient de décider si l’on remonte vers la surface pour se laisser délicieusement emporter par l’une (ou plusieurs) d’entre elles.
Sauf que je suis d’accord avec Charlotte, naturellement…
^^
Oui je me disais aussi 🙂
Nous sommes bien d’accord. Je pense vraiment que nous avons du contrôle sur nos sentiments amoureux. Et je pense vraiment que l’on peut choisir de se laisser tomber amoureux ou non.