Une fois le jeu sorti, nous sommes montés à l’étage pour jouer dans une pièce munie d’un tapis et d’un petit canapé. Nous nous sommes installés sur le sol avec les verres de cette soirée bien arrosée. La partie pouvait commencer. Au fil des cartes du jeu, les vêtements tombèrent. Comme la règle le voulait, les partenaires de même sexe se retrouvaient en face. Les gages effectués se faisaient donc très souvent avec les partenaires de sexe opposé. Les cartes piochées les unes après les autres favorisèrent les échanges entre Christophe et Julia et également entre Nicolas et moi.
Ainsi nous nous sommes retrouvés tous les deux emmitouflés dans une couette (nous n’avions plus beaucoup de vêtements) et les mains devenaient baladeuses mais dissimulées par le drap. Je ne me souviens plus très bien comment tout a fini par réellement déraper en relation sexuelle, mais le fait est qu’il me semble que Julia et Nicolas ont commencé à me prodiguer des caresses à deux. Christophe caressant Julia. Puis finalement Nicolas et moi avons couché ensemble alors que Christophe et Julia faisaient de même. Nous avons interverti les rôles à un moment donné puis j’ai fini la soirée dans les bras de Nicolas. Je ne sais plus très bien pourquoi, mais Christophe et Julia sont descendus. Fatigués, avec Nicolas, nous nous sommes assoupis enroulés dans une couette sur le sol et avons finalement atterri dans le lit de de la chambre d’amis (initialement celle de Julia et Nicolas) pour un sommeil profond.
Le matin au réveil, je découvre Nicolas à côté de moi. Nous nous embrassons brièvement, mais je réalise que la règle de ne jamais se retrouver seuls a un peu sauté. Malgré ma très forte envie, je n’ose pas m’aventurer dans un câlin plus poussé par peur que la soirée n’ait fait exception à la règle. Après être descendue en trombes car on sonne à la porte (c’est le facteur), Christophe et Julia se lèvent un peu plus tard. Je m’isole avec Christophe avec qui on décide que finalement ce que nous avions instaurés comme ligne de conduite, n’était pas tenable. Une fois le petit déjeuner pris tous les quatre, Nicolas et moi remontons ranger le bazar de la veille, ce qui est un bon prétexte pour retourner au lit tous les deux.
Le week end sera finalement une suite de rapports sexuels très très fréquents et d’un grand décalage entre les deux duos. Christophe et Julia sont très fatigués. Nicolas et moi, plutôt en forme. Très rapidement, nous fonctionnons par couple de deux. Tout est simple à mes yeux. Bizarrement je n’éprouve aucune jalousie vis à vis de la relation de Christophe avec Julia. Je vis le week-end à fond, sans penser à la suite. Je ne me reconnais pas beaucoup durant ces quelques jours. Je suis joueuse, je ne me prends pas la tête. Avec Nicolas, c’est sexe et rigolade. C’est très intense. Le fait de plaire à quelqu’un d’autre que mon chéri Christophe y est certainement pour quelque chose. Je me sens confiante. Nous nous quittons sur cela. Il ne se sera finalement pas passé grand chose entre Julia et moi. Des échanges de baisers et des caresses, mais sans aller plus loin.
A ce moment là, il n’était aucunement question de sentiments. C’était pour moi du sexe très complice, mais uniquement cela. Il n’était pas du tout question de parler d’amour avec Nicolas. D’ailleurs, peut-être que je me voilais la face, mais il n’était pas question d’amour entre Christophe et Julia. Pour moi, il s’agissait surtout d’une très forte attirance doublée d’une amitié. Ce week-end est une expérience échangiste à mon sens réussie. Bien évidemment, je m’attache à Nicolas mais il est hors de question pour moi de tomber amoureuse.
Une fois Julia et Nicolas partis, Christophe et moi, faisons un bilan du week end. Une grande discussion pour vérifier que personne n’a mal vécu la chose. Christophe m’avoue avoir été extrêmement jaloux de ma relation avec Nicolas et de mon manque de jalousie à son égard. Il a eu peur. J’avais tellement bien vécu le week-end que je suis très surprise d’apprendre que cela n’a pas été autant le cas pour lui. Je le rassure. Mais rien n’y fait, il a peur de la relation que j’ai avec Nicolas. Nous nous couchons. Et là, mon portable sonne. C’est un message de Nicolas sur mon portable pour me souhaiter une bonne nuit…
C’est « marrant » de constater comme les comportements que l’on pense habituels peuvent changer de l’ordinaire dans une situation à laquelle on ne s’attendait pas. C’est vrai que de la part d’une fille que l’on pensait très jalouse, voir qu’elle prend très bien le fait que son copain soit avec une autre, je suppose que c’est déroutant et qu’il est normal de se poser des questions. C’est quand même extrêmement rare des couples qui peuvent parler comme ça à priori calmement sur des sujets aussi sensibles ; c’est quelque chose que j’admire beaucoup dans vos récits depuis le début du blog.
Merci pour ton commentaire Prince Juri.
Il est vrai que même moi je me suis surprise. Et effectivement je pense qu’il était normal pour Christophe de douter mais nous avons, depuis le début de notre couple, instauré une discussion libre et facile. Nous nous avons appris à discuter de tout et cela aide beaucoup dans ce genre de circonstances je pense 🙂
Je ne sais pas trop pourquoi je n’ai ressenti aucune jalousie, c’est encore un mystère pour moi. Mais peut-être que le fait d’être en parallèle avec quelqu’un d’autre et qu’en plus ça se passe très bien m’a aidé à ne pas me sentir lésée par la relation Christophe-Julia. Et comme je l’ai dis, dans ma tête, à ce moment là, ce n’était que du sexe avec de la complicité 😉
Etant moi même échangiste, je peux te dire que ce w-e est un peu passer outre les règles de l’échangisme à proprement dit! Logiquement (enfin c’est ma logique lol)tu ne finis pas la nuit avec le partenaire de l’autre couple (dans le sens tu ne dors pas avec!). C’est aller plus loin que du simple sexe!
Christophe a eu une réaction assez normale en fait et puis le fait que vous ayez dépassé les règles que vous vous étiez instaurés à du accentuer son sentiment d’être délaissé.
Il me tarde la suite….vos récits sont vraiment passionnants et je me languis de savoir comment est enfin né votre polyamour!
Bises à vous 4 🙂
Ce n’était pas vraiment volontaire de dormir avec Nicolas. A la base, c’est juste qu’on était complètement crevés après et je pense aussi encore beaucoup alcoolisés. Christophe et Julia étant descendus, on a beaucoup hésité à descendre. Donc on s’est traînés jusqu’au lit.
Après effectivement c’est certainement allé plus loin que du simple sexe, vu que pendant tout le week-end, on était comme deux couples inversés (attentions, etc.). Toutes les règles imposées, ont petit à petit sauté.
J’ai souvent remarqué que, dans la vie, le stress dépend de l’importance qu’on donne aux choses.
A la lecture de cet article, il semblerait que, pour Charlotte, c’était juste une parenthèse bien agréable dans sa vie sentimentale, qui ne change rien au couple lui-même mais qui permet de s’oublier l’espace d’un long week-end.
« On dirait que je serais avec Nicolas, le temps du jeu ». Et tous les deux se laissent vivre, simplement, dans ce jeu de rôle décomplexé et déculpabilisé, en dehors du temps, des conventions et de leurs couples respectifs.
Ils étaient simplement « ailleurs ».
Christophe et Julia, eux, ressentaient leur relation comme quelque chose d’important, d’où le stress. Et les doutes. Et les réflexions compliquées. Ils avaient du mal à comprendre la simple et délicieuse futilité des deux autres, n’étant pas dans le même schéma.
Du moins, il me semble 🙂 !
Exactement Leolu. Le décalage qu’il y avait entre Charlotte+ Nicolas et Julia+Moi était essentiellement lié à l’état d’esprit complètement différent dans lequel nous nous trouvions.
Je rajouterai que Julia et moi, nous redoutions énormément la jalousie de Charlotte et Nicolas. Du coup, nous faisions en sorte de les ménagers un maximum, notamment en s’isolant et en veillant à rester le plus discret possible pour les moments intimes. Ce que eux ne faisaient pas, amplifiant encore plus ce décalage et le malaise dont nous étions victimes.
Ah oui, c’est vrai… Je n’avais pas vraiment fait le lien entre cette crainte de la jalousie (de vous voir vous ensemble) et ces craintes de déranger (ils se découvrent, laissons-les tranquilles).
Aussi, je trouvais vos exils volontaires, dans la maison, un peu exagérés.
Un peu comme une mère qui sait son enfant en train de faire l’amour pour la première fois dans sa chambre, et qui oscille entre agir de manière « naturelle », comme tous les jours, et un mélange de curiosité-inquiétude pour la chair de sa chair… et pour sa propre réputation : est-ce bien de leur accorder ça ? N’est-ce pas un peu osé ? Un peu prématuré ?…
En fait, il y avait tout autant de questions cornéliennes à appréhender, dans votre cas 😀 !
Et malgré le long cheminement d’inquiétude lu dans les posts précédents, j’ai eu un peu de mal à voir en quoi c’était si terrible 😉
Maintenant, à voir votre peur de gêner à la fois par votre présence et par votre lien amoureux, je comprends mieux pourquoi vous vous empêchiez d’être heureux ensemble tout en préservant leur bonheur à eux, tellement vous vous sentiez coupables, quelque part…
Que c’est compliqué, la tête d’un être humain, tout de même 😀 !
Je pense que tu as vu juste là dessus. Dans ma tête, tout cela n’irait pas vraiment plus loin. Ce serait surement renouvelé, mais de là à penser un jour entre réellement « en couple » avec Nicolas et par la même Julia, il y avait un monde ^^