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Nous allons vivre ensemble

Alors que l’idée était bien présente déjà avant notre week-end du Jour de l’an passé avec Julia et Nicolas, elle s’était concrétisée jusqu’à être devenu un projet bien réel. Nous allions vivre ensemble. Les choses se mettaient donc en place. Après ce week-end éclair et surprise pour l’anniversaire de Julia, le projet prenait vie petit à petit. Il était prévu qu’ils emménageraient au mois de Juillet. Julia souhaitait que cela intervienne quelques jours après l’arrêt de son contrat. Nicolas quant à lui, partait sur fin Juillet. Et on peut dire que cela ne me réjouissait pas beaucoup qu’il retarde la chose. Cela démontrait pour moi, un manque de volonté de venir me rejoindre.

Ils avaient pris de longues vacances de deux semaines à la maison pour le mois d’Avril. Les vacances commençaient très bien. Tout était parfait lorsqu’il fallut finalement emmener Nicolas à l’hôpital en pleine nuit pour des problèmes de santé. La deuxième semaine de vacances fut donc écourtée et poursuivie dans la chambre qu’il garda presque une semaine durant (au lieu d’un passage éclair d’un jour tout au plus). Je passais la plus grande partie de mes journées avec Nicolas qui était complètement démoralisé à l’idée de devoir rester encore un peu plus (car on apprenait les choses au jour le jour à l’hôpital). Chaque jour nous espérions que ce serait celui de sa sortie, mais non… Il fallut donc bien s’organiser pendant cette période. Allers-retours à l’hôpital, la vie à trois ensuite à la maison, bref ce n’était pas la joie. Je me retrouvais entre Julia et Christophe à la maison bien que ce dernier tentait de ne pas me laisser de côté, je ne voulais surtout pas qu’ils s’empêchent de passer du temps ensemble (si précieux). Lorsque nous étions à l’hôpital et que Julia était avec moi, je me mettais en retrait (je faisais toujours ça lorsqu’ils étaient démonstratifs de leur amour). J’ai toujours eu du mal à supporter leurs démonstrations d’affection. J’avais l’impression que dés lors que Julia était là, je n’existais plus.

Une semaine plus tard, Nicolas sortit de l’hôpital et passa une semaine de convalescence à la maison. Au bout de trois semaines de vie commune, il fallait de nouveau se séparer. Mais nous savions que nous allions nous retrouver pour désormais ne plus se quitter. Début mai, quand ils partirent nous pensions les revoir un peu avant leur emménagement.

Après ce séjour à quatre, de nombreuses tensions naquirent entre Nicolas et moi. A distance, le dialogue était difficile voir inexistant. Je m’énervais de son manque d’empressement à faire ce qu’il devait faire (comme son préavis pour son travail). Je m’énervais également de sa flemme générale qui me devenait insupportable, même à distance. Ce fut une période où je ne le supportais plus.  Il me semblait qu’il ne faisait strictement aucun effort pour passer du temps avec moi. Loin des yeux, loin pour tout, j’avais l’impression que c’était le principe de Nicolas. Il ne m’intégrait pas du tout dans sa vie. Je n’étais au courant de ses sorties qu’en l’apprenant par Julia, par hasard au détour d’un conversation ou je l’apprenais sur notre agenda Google mis en commun. Durant cette période, j’en vins même à me disputer avec Julia qui me trouvait trop dure avec Nicolas.

J’en arrivais à un tel point de saturation qui faisait que je voulais prendre la fuite. Je voulais partir, arrêter tout ça. S’en était trop. Je décidais d’aller passer un week-end seule loin d’eux, loin de tout ça à Paris.  Après avoir programmé ma petite cure en solitaire, Julia m’annonçait qu’elle avait trouvé un covoiturage pour venir chez nous, ce week-end là. Mais elle viendrait seule… Nicolas travaillant, il ne pourrait venir. Ayant besoin de prendre de la distance, je ne ressentis pas ça comme un problème, mais cela me fit quand même un peu mal de penser qu’elle allait venir et passer un week-end seule avec Christophe. Je partis donc pour mon week-end qui ne s’avérait pas franchement être une évasion. A mon retour, nous avons passé une soirée à trois avant que Julia ne reparte le lendemain.

Peu de temps après cette épisode, les tensions avec Nicolas se calmèrent un peu. Mais désormais j’avais la trouille de l’emménagement. Est ce que nous sommes vraiment faits pour vivre ensemble tous les deux ? Est ce que finalement les tensions, nos différents à régler ne vont-ils pas revenir ?  Est ce que notre relation n’était-elle pas faite pour rester telle qu’elle était ? J’avais également peur de perdre Christophe face à une Julia de plus en plus possessive envers lui, supportant de moins en moins mes activités avec lui.

Je n’avais pas revu Nicolas depuis deux mois, lorsqu’ils arrivèrent début Juillet. Ils étaient accompagnés de sa mère dont je redoutais la connaissance. Il est toujours difficile d’être présentée à des parents dans ce genre de situation. Finalement tout se passa bien. La vie à quatre pouvait enfin commencer…

 

Jamais deux sans trois

Nous sommes fin avril et les voilà pour deux semaines de vacances chez nous. On se retrouve donc avec plaisir. La vie à plusieurs se passe bien. On profite du temps estival et l’ambiance est détendue. Quelques tensions viennent toutefois se mêler à ça.  Charlotte et Nicolas tiennent à ce qu’on ait des activités à quatre. Chose absolument pas partagée par Julia et moi. C’est arrivé à un tel point que Charlotte voulait créer des règles avec des horaires précis de moments à quatre et d’autres à deux, que les repas à quatre étaient obligatoires, etc. Je me suis tout de suite opposé à une organisation si  contraignantes. Au final, Charlotte a jeté l’éponge et on a organisé les choses naturellement comme ça venait.

Pendant le séjour, Nicolas est hospitalisé plusieurs jours suite à des problèmes de santé. La vie est alors en suspend et l’atmosphère se fait pesante. Hormis cet évènement, nous nous retrouvons du coup dans une situation totalement inattendue : Nous sommes plus que trois à la maison. Il faut alors gérer ce contexte particulier de la meilleure façon possible. Ne voulant pas laisser dormir Charlotte seule, ne voulant pas non plus créer de jalousie ou de malaise, je décide de me coucher de mon côté et faire dormir Charlotte et Julia ensemble. Les jours suivants, Charlotte insiste pour que je passe la nuit avec Julia et que je profite au moins de sa présence malgré les circonstances. Beaucoup d’aller-retour sont fait entre la maison et l’hôpital. Charlotte y passe d’ailleurs la plus grande partie de son temps. Julia et moi même allons la rejoindre à certains moments. Le reste du temps nous restons tous les deux mais l’ambiance n’est pas vraiment à la fête.

D’ailleurs, à ce propos, nous nous sommes retrouvés à trois, Nicolas, Julia et moi dans la chambre d’hôpital. Elle était collée à lui et l’abreuvait de mots d’amours et de câlins. C’est là que j’ai réalisé que leur amour ne me rendait pas jaloux (voir billet : Je compte les jours, je compte les heures). Par contre j’étais très mal à l’aise. Je n’existais pour ainsi dire pas et je me demandais vraiment ce que je foutais là.

Finalement, Nicolas doit rester une semaine de plus chez nous en convalescence. Les deux semaines de vacances sont donc prolongées à trois. Au fil de la semaine, la vie reprends un peu plus son cours normal. Julia et moi profitons des derniers jours pour nous rendre à Soissons pour nous balader et dîner au restaurant. Nous passons un excellent moment tous les deux ce qui nous laissera un bon souvenir de ces vacances jusque là un peu mitigées.

Plus d’un mois plus tard, Julia regarde par hasard si il y a un trajet en covoiturage jusqu’à Soissons. Il se trouve que oui et saute sur l’occasion pour passez le week-end à la maison. Nicolas restera à Strasbourg car devant travailler ce samedi là en sachant qu’il avait prévu de passer quelques jours sans Julia pour des raisons administratives.

J’appréhende pas mal de me retrouver à nouveau à trois. Il est normal que j’apporte une certaine attention à Julia étant donné les kilomètres qu’elle parcours pour venir me voir. D’un autre côté, je ne veux pas que Charlotte se sente délaissée. Je suis assez mal à l’aise au départ mais au final, ça se passe sans problème particulier. Il se trouve que Charlotte avait prévu de passer une partie de week-end sur Paris. Cela nous laisse donc un peu de temps rien que tous les deux. Le week-end passe encore à la vitesse de la lumière et c’est la dernière ligne droite avant leur emménagement.

Nous allons voir des amis…

Après le séjour de Julia et Nicolas d’un peu plus d’une semaine en février, l’absence était bel et bien là. Il y avait d’un seul coup un énorme vide. Nous n’étions plus que deux au lieu de quatre dans cette grande maison. Ils ne reviendraient pas avant la mi-avril pour d’autres vacances. Mais rien n’était sûr. La vie reprit son cours « normal » de vie à distance. A savoir que depuis le début de notre couple « officiel » à quatre, une journée se passait ainsi :

Nous avons tous chacun notre travail. C’est logiquement au début de la journée que nous nous connections sur Gtalk, pour se dire bonjour les uns et les autres. Chacun travaillant, nous discutions par ce biais par petits moments dans la journée. En fin de journée, c’était généralement là que le gros des discussions se faisait. Il y avait une question qui n’était jamais mise de côté et intervenait plus ou moins tôt dans la journée de chacun « Qu’est ce que tu fais ce soir ? ». En gros il faut comprendre par là « Est ce que tu passes la soirée avec moi ou avec Julia ? » par exemple. Nicolas et moi partagions des soirées à jouer en ligne à Wow, tandis que Christophe et Julia jouaient de leur côté ou discutaient au téléphone. Bien entendu les activités étaient très réduites par la distance. Tantôt je passais la soirée avec Nicolas, tantôt avec Christophe. Quelque chose de finalement assez difficile à gérer.

Les jours défilaient et au bout d’un mois passé après leur départ, nous avons vu avec Christophe un covoiturage pour Strasbourg, juste avant l’anniversaire de Julia. Nous avons alors cassé notre tirelire pour partir et lui faire la surprise de notre arrivée en pleine nuit. A l’occasion de ce week-end, Nicolas avait organisé une petite soirée surprise pour Julia avec quelques uns de leurs amis. Ce fut la première fois que nous sortions tous les quatre ensemble et que tout le monde était au courant de notre « situation ».

Notre situation est d’ailleurs quelque chose de délicat à expliquer aux gens que l’on croise. La personne qui nous a conduit à l’aller (et au retour), nous avait demandé, comme ça pour discuter, ce que nous allions faire à Strasbourg. « Nous allons voir une amie, lui faire la surprise pour son anniversaire ». Et c’est comme cela tout le temps. Nous avons parlé de notre couple un peu hors norme à nos familles. Mon père est dans le déni, ma mère a accepté je pense,  même si elle trouve cela étrange. Mais au fond, nous en avons parlé qu’aux personnes de notre entourage proche. Mais à la plupart des gens nous sommes obligés de mentir. Car certaines personnes n’ont pas envie de savoir ce genre de choses et que nous n’avons pas forcément envie d’être jugés à longueur de temps. Auprès des voisins, des « autres », nous sommes désormais deux couples d’amis qui vivent ensemble parce que c’est plus pratique ainsi.

Cela faisait donc du bien ce soir là, que l’on puisse être comme on est vraiment, que personne ne nous juge. J’ai passé la totalité de la soirée avec Nicolas, Christophe à l’autre bout de la table avec Julia. Après ce week-end, nous sommes rentrés Christophe et moi, tout tristes dans la voiture. La distance, on en avait marre. Il fallait que cet emménagement ait lieu. C’était prévu désormais, mais cela pouvait encore changer d’ici là…

Second Love

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Après notre dernier séjour, en février, la déprime s’intensifie par rapport à d’habitude. Normalement, je suis triste, il y a un vide, OK. Mais ça n’est rien comparé à ce que je commence à ressentir. J’ai l’impression de tomber en dépression, suis constamment triste, découragée et pessimiste… Je ne dors plus… Le mois de mars se déroule dans cette ambiance glaciale… Jusqu’à mon anniversaire, le 21: ils débarquent en visite surprise !

Je dois dire que je ne m’y attendais pas du tout, du tout. J’étais très fatiguée ce soir là, alors me suis couchée plus tôt que d’habitude. Nico lui tournait en rond et lisait, pendant que moi j’étais déjà endormie depuis longtemps… Puis, Charlotte appelle Nicolas sur son portable (Christophe et Charlotte étaient sensés être sortis en amoureux) et lui demande si je veux avoir Christophe. Je réponds vaguement que oui, prend le téléphone, et comprend rien à ce qu’il me raconte. Puis j’entends toquer. Et là, je sursaute comme une dingue. Puis mon cerveau freeze quelques secondes et je fais « Naaaaaaan???! ». Et 10sec après, me voilà dans ses bras. <3 Je crois que j’aurais pas pu rêver meilleur cadeau d’anniversaire.

Le week-end se passe très bien ! C’est même la première occasion que nous ayons eu de les faire rencontrer quelques uns de nos amis lors d’une soirée dans un bar pour fêter mes 21 ans. Comme d’habitude, le bonheur est au beau fixe… Jusqu’à ce qu’ils repartent. Le week-end aura été court, et la déprime revient après leur départ, même si j’ai été heureuse de le voir, je n’en peux déjà plus de ces périodes « sans lui ».

Au fur et à mesure, je les supporterais de moins en moins bien, sombrant dans une déprime inhabituelle, une colère constante, une agitation qui est propre à mes périodes d’angoisses. Le déménagement prévu prochainement (mais à cette époque ça me semblait trop loin) est la seule chose qui me tienne la tête hors de l’eau: la certitude, qu’à un moment, ça s’arrêtera. Après une relation de 3 ans à distance lorsque j’étais adolescente, qui n’a menée à rien.. Je m’étais promise de ne plus jamais réitérer ce genre de situations où, me disais-je, les sentiments amoureux sont faussés par le manque et l’espoir d’être un jour ensemble, incertain. Je suis contente d’avoir failli à cette promesse.

Crédits: Chanson: Second Love by Pain of Salvation

Photo: Madrika

Il y a trop de tension ici

Après les séries spéciales « Jalousie » et « Craintes du déménagement », nous reprenons maintenant notre histoire là où nous nous étions arrêtés: La dure attente entre les vacances de février et de pâques.

Entre Julia et moi, la situation devient critique. Les tensions sont de plus en plus présentes. Les discussions par messagerie instantanée ou téléphone partent souvent en vrille. Des relents de jalousie que j’essaie de combattre tant bien que mal refont surface de temps à autre de manière insidieuse.

Retour rapide…

Il se trouve que depuis la « mise en couple » à quatre officielle, je suis devenu extrêmement jaloux concernant Julia. A partir du mois de décembre, je me suis mis à de moins en moins bien supporter ses sorties, lorsqu’elle m’annonçait qu’elle allait dormir chez un pote, quand ceux-ci passaient la nuit chez elle, les mots d’affections à d’autres sur Twitter, quand elle me disait se faire draguer par quelqu’un et j’en passe. Je ne pouvais pas l’empêcher de vivre sa vie mais ça me faisait particulièrement souffrir. Comme je n’étais pas là pour voir ce qui se passait, j’imaginais… et j’imaginais le pire. C’était d’autant plus facile de supposer les plus mauvais scénarios qu’elle m’avait déjà confié devenir, sans rentrer dans les détails, très « affective » dès qu’elle avait un peu bu. Comme toute soirée entre amis est prétexte à boire, cela me stressait et me plongeait dans une angoisse profonde.

Cette douleur que je ne pouvais pas évacuer était difficile à gérer. J’avais surtout l’écoute réconfortante et compréhensive de Charlotte pour supporter ces moments là. Malgré ça, cela ne réglait pas pour autant ce que je ressentais. Indirectement, je faisais payer à Julia ces souffrances qu’elle m’infligeait en était froid, sec, distant et agressif… le temps que ça passe. Au fur et à mesure, j’ai tenté de contrôler ça, du moins je me suis efforcé à être moins désagréable.

Avance rapide…

A force de discussions et de travail sur moi, les tensions finissent par s’estomper en même temps que ma jalousie.

Pareil que la fois précédente, deux mois d’attente c’est impensable. On craque donc au bout d’un mois. Charlotte regarde les trajets en covoiturage disponibles et il y en a justement un… un peu trop cher. On tourne en rond et finalement on casse la tirelire sur un coup de tête. Julia n’est pas au courant. Je décide de lui faire la surprise pour son anniversaire et donc seul Nicolas est dans la confidence. Le week-end passe encore trop vite et il faut déjà repartir. Heureusement, un mois plus tard, ils viendront deux semaines.

Cogli la prima mela

J’ai peur. J’ai hâte. J’ai peur. J’ai hâte. Oui, mais j’ai peur. Mais putain, qu’est ce que j’ai hâte !

Le déménagement tant attendu, est prévu pour demain. J’ai écris cet article hier. Voici en vrac mes pensées, deux jours avant l’échéance.

– J’ai hâte d’être dans Ses bras… Me dire que je repartirais plus ! Mon dieu ! Ca va faire toute la différence ! Plus besoin de se presser pour tout. Tout va couler plus facilement. J’ai hâte de connaître le « vrai » Lui! Celui de tous les jours…

– Oui, mais.. Et si la « moi » de tous les jours ne convient pas ? Et si ils me trouvent insupportable à vivre ? Brrr, j’ai pas envie de ça… J’ai peuuur !  Mais en même temps, c’est pas grave, j’arrive toujours plus ou moins à m’adapter… Hein ?

– Est ce que Charlotte et Nico vont bien s’entendre au quotidien ? Je sais qu’il y a eu beaucoup d’angoisses de ce côté pour Charlotte, du coup ça me fait peur aussi. Et si jamais ils ne s’entendaient pas ? Que nous arriverait-t-il ?

– Est ce que je vais réussir à travailler sous les ordres de Christophe ? J’ai hâte de commencer et en même temps j’ai peur de pas être à la hauteur. (Parce que oui, au début, avant de reprendre mon travail, je travaillerais pour lui, pour l’aider avec Roomantic)

– Si jamais notre amour ne fonctionne pas, je risque de tout perdre. J’ai l’impression de tout avoir quitté pour eux, de me préparer à faire un grand saut dans le vide. J’espère qu’au bout y’a un gros matelas immense avec plein d’oreillers multicolores et pas des pics aiguisés !

– ON VA AVOIR UNE PISCINE !

– Et les chats ? Hein ? Est ce qu’elles vont supporter le voyage ? S’habituer à leur nouvel environnement ? Christophe va-t-il se faire à leur présence ? Charlotte va-t-elle réussir à les côtoyer malgré son allergie ? Hummmf ! Et puis, elles ont été habituées à dormir avec Nico et moi… Ca va leur faire bizarre là.

– Est ce que je vais me faire des amis ? C’est con, mais jusqu’à maintenant c’était facile : j’allais à l’école et voilà, pof des amis tout prêts. Là je vais débarquer dans une région que je connais pas, sans taf, sans école… Je sais pas la marche à suivre. ^^

– Pfff, déménager ça va être chiant. Je vais me cacher dans un carton et espérer qu’on se rappelle pas de mon existence jusqu’à qu’ils aient fini de tout mettre dans le camion.

– J’ai trop hâte de revivre en campagne. Je me sentais vraiment enfermée dans notre appart à Strasbourg. Quand je dis ça aux gens ils me disent : « Mais ! 70m² c’est grand ! ». Ouais mais non. Je trouve ça petit. Et puis vivre au 3e étage… T’as l’impression d’être dans une boite, entre plein d’autres boites… Et puis tu dois descendre 3 étages pour prendre l’air. Les arbres, l’herbe et tout ça, ça me manquait !

– J’ai trop envie de partager tout ce qu’on pouvait pas partager à distance ! Plus le supplice de la déconnexion. Où t’as l’impression que l’autre disparaît de ta vie à chaque fois. J’ai hâte de plus avoir à dire « Tu me manques à mourir ».

– J’en aurai bavé pendant cette période à distance ! J’ai l’impression que j’ai fini un niveau et que maintenant j’ai le droit d’avoir le cadeau de la fin. YAY ! LEVEL UP !

Crédits: Chanson « Cogli la prima mela » d’Angelo Branduardi

Emménagement imminent

Quand j’y repense, tout s’est fait incroyablement rapidement entre notre rencontre, la décision de vivre tous les quatre sous le même toit et la réalisation de ce projet. Il n’y a même pas un an qui s’est écoulé. Nous ne nous sommes vus qu’une petite dizaine de fois sur des périodes plus ou moins longues. La majorité des discussions se faisait par messagerie instantanée. Et pourtant, malgré tout, cela nous a semblé une évidence de vivre ensemble pour pouvoir pérenniser notre relation. Il aurait été impossible de continuer encore longtemps comme cela. Nous avons donc choisi de prendre « le risque » d’emménager ensemble très rapidement.

A l’approche de l’échéance de ce grand bouleversement, je suis pour ma part envahie d’un flot d’angoisses, des questions et de joies qui s’entremêlent. Il y a beaucoup de « Et si ? », que j’essaye de mettre de côté. Je n’ai pas d’angoisses très localisées, c’est assez global. Peur que l’on n’arrive pas à prendre la moindre décision à quatre sans avoir à dialoguer pendant des heures, peur des dialogues sur l’aspect financier de la vie à quatre (oui j’ai horreur de parler d’argent), peur que mon allergie aux chats ne passe pas suffisamment avec mes médocs, peur que ma jalousie envers la relation Nicolas-Julia ne passe pas, bref beaucoup de petites choses.

J’ai réussi néanmoins à faire ressortir quelques peurs du lot.  La première : Comment va évoluer ma relation avec Nicolas ? Nous avons traversé une période d’engueulades, de tensions, on ne s’entendait plus sur rien. (Cette période s’est déroulée à distance, j’en reparlerais lorsque nous continuerons l’histoire). Au jour d’aujourd’hui, ça va mieux. Mais j’ai pris beaucoup sur moi ces derniers temps devant le manque d’implication dans notre relation de Nicolas. Je sais qu’il n’arrive pas à gérer les relations à distance, je l’ai donc laissé « tranquille ». J’en ai profité pour me concentrer davantage sur ma relation avec Christophe et sur moi même. Qu’en sera t-il de notre vie ensemble ? Le fait qu’il emménage va résoudre ce problème de relation à distance extrêmement pénible, et rien que pour cela j’ai hâte.

Je connaissais l’appréhension de Nicolas de vivre à la campagne. Je redoute donc un peu qu’il le vive mal. J’ai un peu peur qu’il se renferme sur son ordinateur (encore plus que d’habitude ^^) pour trouver du contact social.

J’aime l’équilibre. J’ai toujours voulu que notre couple à quatre le soit au maximum au point que si ce n’est pas le cas, j’angoisse énormément. J’ai une peur : être mise de côté. Pour exemple, l’une des grosses angoisses que j’ai se situe au niveau d’un équilibre sexuel. Julia a une libido considérable par rapport à la mienne. Elle est également plus « démonstrative » lorsqu’elle a envie. Nicolas et Christophe ont des libidos plus similaires à la mienne, à savoir fluctuante. Je redoute un peu une sorte de monopole de Julia sur leurs envies et qu’au final, ils n’aient plus envie de faire quoi que ce soit avec moi. Cette angoisse peut paraître ridicule, mais encore une fois, elle est symptomatique de ma peur de déséquilibre (qu’il y aura forcément car l’équilibre parfait n’existe pas).

Ensuite je dirais tout simplement, parce qu’il y a aussi beaucoup de joie dans ma tête, que j’ai hâte. Hâte parce que cela fait deux mois que je n’ai pas vu Nicolas et que donc je suis très heureuse de le retrouver. Hâte de pouvoir profiter aussi bien de Christophe et de Nicolas de manière équitable. Hâte de pouvoir commencer à construire une relation avec Nicolas. Hâte de vivre comme dans une petite famille (oui quatre, c’est presque une famille). Hâte d’avoir une amie avec qui je pourrais partager beaucoup de choses. Bref, j’ai hâte et c’est plus que dans quelques jours.

Crédits: Nid par galad.nikov

Le retour à la terre

Camions de déménagement

Mon premier déménagement a eu lieu quand j’étais au CE2 (j’avais donc 8 ans), changement de quartier et d’école. Et quand on a 8 ans, ça ressemble à un changement de monde.

Pour le second j’avais 18 ans et je changeais de département pour mes études. Je laissais derrière moi une vie assez solitaire pour rejoindre un groupe d’amis soudés.

Troisième déménagement et vraie prise d’indépendance. Pour la première fois, à 21ans, mes parents n’avaient plus besoin de me soutenir financièrement. Même ville mais appartement plus grand, avec un coloc’ et Julia.

Autant dire que j’ai plutôt l’habitude et ce n’est pas vraiment le changement de vie qui m’effraye. Je n’ai pas d’appréhension particulière quant à la vie à plusieurs et, dans mon grand optimisme, je crois que tout ira bien.

Grand arbre

Une des sources d’angoisse c’est bien sûr l’isolement à la campagne. Habiter dans un petit village ça limite les contacts sociaux. Être obligé de prendre la voiture pour aller dans la ville la plus proche ça fait tirer un trait sur d’éventuelles soirées au bar. Avoir une ligne téléphonique de 5km de long et non dégroupée ça fait mal à l’internet. (Et bien sûr, pas de 3G, ni même d’Edge.)

Mais ce qui me stresse le plus ce sont tous les petits détails à régler avant/pendant/après. Toute la paperasse , les calculs de date des différents préavis, les résiliations de contrat internet, électricité, etc… Sans compter la logistique, surtout quand on part à 450 km. Comment faire pour le camion ? Quelle taille prendre ? Combien de cartons ?

Et arrive le pire moment. La période où l’ancien appartement perd petit à petit son confort, au fil du remplissage des cartons et du démontage de meubles.

J’ai l’impression d’être un ado qui aurait aménagé une cave depuis que notre grand canapé est parti (pas de place dans la nouvelle maison) pour être remplacé par le petit 1er prix acheté en urgence chez Ikea à noel dernier.

Crédits: Scania V8 trucks par Scania Group

Musique: Le retour à la terre par Les Fatals Picards

Je compte les jours, je compte les heures (appréhensions pré-emménagement)

Dans moins d’une semaine, l’emménagement tant désiré va arriver. C’est un grand évènement pour nous tous. Tout le monde a un certain nombre d’appréhensions, de craintes, de doutes à l’approche de ce jour fatidique. Chacun pourrait vous en faire une liste et ça concerne de multiples sujets différents.

Sur ma liste, il n’y aurait qu’une seule chose : Ma jalousie.

On pourrait croire que j’ai pas mal de chance. Je n’ai pas de craintes pour le quotidien. Pas d’appréhensions particulières sur notre vie ensemble. Je n’ai qu’une seule chose à gérer, mais finalement pas des moindres. A la suite de diverses discussions, il s’avère que je suis la personne dont la jalousie est le problème le plus critique et qui semble le plus insurmontable.

En parlant avec Julia, elle m’avait demandé si j’étais jaloux des moments qu’elle passait en amoureux avec Nicolas. Je lui ai répondu que non. Ses attentions, ses mots d’amour, ses câlins ne me posent aucun problème. Je n’ai pas de soucis non plus avec Nicolas. Je ne le vois pas comme quelqu’un qui me « vole » du temps que je pourrais passer avec Julia. Les sentiments amoureux qu’elle lui porte ne sont pas non plus une source de tourments.

Dans le billet « De l’air, de l’air… », Léolu a laissé un commentaire en différenciant deux types de jalousie : « la jalousie possessive externe (ce dont profite un autre) et la jalousie possessive interne (j’ai, mais j’ai peur de perdre) ». Je ne me reconnais dans aucun des deux cas. Que Nicolas ait envie de Julia, je trouve ça plutôt normal. Moi-même j’ai du désir pour elle et je sais que je ne suis pas le seul. Ils s’aiment et ils partagent leur vie depuis bien plus longtemps que moi. Pour autant, je n’ai pas peur de perdre Julia. Je sais qu’elle m’aime et je n’ai pas de doute à ce sujet ou sur sa sincérité.

Ma jalousie se concentre sur un unique aspect de leur relation : Le désir qu’elle peut avoir pour quelqu’un d’autre. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais été confronté à cela en direct. Cela s’est toujours résumé à des moments où lors de discussions j’ai su que Julia et Nicolas allaient ou avaient fait l’amour. Lors de ces épisodes, mon coeur s’emballe, ma gorge se serre, mes membres tremblent et j’ai la sensation que tous mes organes se contractent et se nouent comme un noeud de cordage en chanvre mouillé. C’est imagé mais c’est vraiment l’impression que ça donne. Pour les personnes qui ont fait l’expérience d’avoir été trompées par leur partenaire, elles doivent avoir une petite idée de ce que l’on ressent physiquement. Cela se traduit par une période de dépression puis par une autre de colère.

C’est environ depuis le début de l’année que c’est comme ça et que ça ne passe pas.

La première chose que je me suis demandé, c’était pourquoi ça me faisait ça avec Julia et pas avec Charlotte. Alors certes, au départ de notre relation à quatre j’avais un peu de mal concernant les rapports sexuels entre Charlotte et Nicolas mais c’est passé avec le temps. Quoi qu’il en soit, ça n’avait rien de comparable. C’était plus du malaise que quelque chose qui prend au tripes et donne la nausée. En me confiant sur le sujet, j’ai appris que Julia, Charlotte et Mélanie (une amie qui était dans une situation similaire) avaient le même problème. Il y a une jalousie puissante quand il s’agit du nouveau partenaire alors qu’elle est inexistante (ou négligeable à côté) lorsque cela concerne le partenaire habituel. Devant ce fait généralisé, je ne me suis donc pas posé plus de questions touchant à cet écart de jalousie, même si ce constat est intéressant.

J’ai ensuite cherché la cause de cette jalousie. En trouvant d’où elle venait, je me disais qu’il serait plus facile de lutter contre. J’ai cherché, cherché, mais en vain…

Sans en déceler la cause, j’ai trouvée une solution sans le savoir. Il suffisait que je m’éloigne de Julia, que je prenne de la distance, que je devienne moins fusionnel, que je vive ma vie de mon côté et ma jalousie s’estompait. Ma phrase salvatrice que je me répétais dans ma tête pour que ça aille mieux était « fait ce que tu veux, j’en ai rien à foutre ». Bon, c’est une solution qui marche… mais qui est loin de régler le problème (et en apporte d’autres).

Suite à cela, j’ai réfléchi au rapport entre l’intensité de la jalousie et le fait d’être plus ou moins fusionnels. C’est alors que j’ai eu un éclair de lucidité. Et si c’était notre relation de Maître et soumise qui provoquait ou amplifiait ça ? Il y a une notion très importante d’appartenance et de possessivité (possessivité, le mot est lâché) dans ce type de rapport. Pour elle, je suis « son » Maître, à elle, à personne d’autre et il est inconcevable que ça ne soit autrement. Pour moi, c’est la même chose. C’est « ma » soumise. Attention : Pour ceux qui s’y connaissent, il faut différencier les rapports de Maître/soumise qui interviennent uniquement dans un jeu et ceux qui sont inclus et font partie de la relation en elle-même.

Viennent alors se confronter deux univers qui s’opposent complètement. D’un côté, il y a la relation polyamoureuse dont la base est la liberté de chacun de vivre plusieurs amours. De l’autre, il y a la relation Maître/soumise dont la base est (entre autres) la possessivité et le contrôle de l’un sur l’autre de manière consensuelle. Comment conjuguer des choses qui semblent conceptuellement incompatibles et antinomiques ? Est-ce ce besoin de possession qui fait que je suis particulièrement jaloux ? Est-ce qu’au fond ça n’a rien à voir ? Est-ce que je dois abandonner ce rapport Maître/soumise pour vivre cette relation polyamoureuse de manière plus sereine et détachée ? Est-ce que je vais m’y faire comme ça a été le cas avec Charlotte ?

J’ai retourné ces questions dans tous les sens sans trouver de réponse. Là seule chose dont je suis certain, c’est que quand j’imagine Julia avoir du désir, faire l’amour avec Nicolas, je me sens mal et je souffre.

Bientôt, je ne serai plus confronté uniquement à des récits concernant les rapports entre eux. C’est inéluctable. Je compte les jours, je compte les heures. Je vais le vivre en direct et de manière plus concrète que jamais. Je vais savoir quand ils vont faire l’amour, les entendre, peut être même voir Julia revenir nue, décoiffée, comblée de ce moment  intime qu’ils auront vécu tous les deux. Même si ils sont discrets, même si je n’en suis pas directement témoin parce qu’ils le feront quand je ne suis pas là, je le saurais, je m’en douterais. Ce n’est pas quelque chose qui se cache. Comment je vais réagir ? De ce que j’imagine, très mal.

Madame la Jalousie et moi

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été jalouse. En amitié, lors de mon adolescence, je vivais très mal d’être délaissée par ma meilleure amie lorsqu’elle avait des petits amis ou voyait tout simplement d’autres personnes. Un peu plus tard, je m’avérais toujours très possessive avec mes amitiés. Je n’ai connu un grand amour réciproque qu’assez tardivement. Mais j’ai toujours été relativement jalouse et possessive avec les personnes auxquelles je tenais. Certainement parce que j’ai toujours eu le besoin qu’on m’aime et qu’on me valorise : chose que je ne peux pas faire moi même. C’est donc quelque chose qui se fait dans le regard des autres. Alors lorsque la personne que j’aime, montre de l’intérêt pour quelqu’un d’autre et bien je m’effondre, car je ne suis plus au centre de sa vie. J’ai donc toujours vécu avec ça, avec ces sentiments et j’ai du faire avec, apprendre à les supporter car force est de constater qu’ils ne disparaissent pas. Et cela avait toujours plutôt bien fonctionner. Au fil des années, j’avais réussi à prendre sur moi et cette possessivité s’était estompée.

Je pensais également avoir mis définitivement cette jalousie de côté, au fur et à mesure de ma relation avec Christophe. Quelques expériences sexuelles à plus de deux et le fait qu’il soit toujours là, m’ont apprises à me dire que finalement je valais peut-être quelque chose et que la jalousie n’était pas de mise. En dehors d’un problème de confiance en moi, je m’étais faite à l’idée qu’il puisse trouver d’autres personnes intéressantes et que c’était bien normal. Mais l’été 2010, ma jalousie jusque là quelque peu enterrée, est revenue petit à petit, au fur et à mesure que Christophe se rapprochait de Julia. Car cette fille n’était pas une simple personne qu’il trouvait intéressante. J’étais alors dans un état lamentable, puis cela s’est apaisé dés lorsque nous nous sommes tous rencontrés, en revenant par piques, jusqu’à n’être plus qu’aujourd’hui une petit pointe de temps en temps.

Lorsque j’ai rencontré Nicolas, il n’y avait pas de sentiments entre lui et moi. Il m’avait expliqué être plutôt du genre séducteur. Cette information s’est révélée, plus tard, être une véritable source d’inquiétude pour moi. La moindre fille qu’il trouvait jolie, avec qui il s’entendait bien, étaient autant de souffrances qui venaient me rappeler que ma jalousie était belle et bien revenue. Moi qui croyait m’en être débarrassée… Je m’apercevais être de nouveau possessive, ne supportant pas qu’il me délaisse.

Pire chose encore, j’étais jalouse des moments que Nicolas passait avec Julia. Leurs moments intimes et aussi leurs moments ensemble tout court, sont devenues petit à petit des choses que je vivais très mal malgré le fait qu’ils aient toujours été ensemble. Comme Julia l’a si bien expliqué dans son dernier article, il y a également l’impression que l’on sera toujours la deuxième. L’autre chose est cette sensation que Julia et Nicolas ont tellement de choses en commun que moi je n’ai pas avec lui. Le temps qu’il décide de passer avec elle, c’est un temps qu’il a choisi de ne pas passer avec moi. Si il couche avec elle, c’est que c’est elle qu’il désire là et pas moi. C’est le genre de réflexions qui me passent par la tête et qui me rendent profondément triste. Au jour d’aujourd’hui, je me suis faite à cette idée et je vis beaucoup mieux leur relation même si j’appréhende encore et toujours leurs moments intimes lorsqu’ils auront emménagés.

La jalousie est un sentiment très étrange… Quand elle me saisit, je sens de la chaleur qui m’envahit, mon corps qui se crispe. J’ai la gorge nouée et du mal à faire comme si de rien n’était. Pour exemple, une fois, alors que j’avais Julia au téléphone, elle me parle du fait que Nicolas a envie de rencontrer une fille, amie d’amis. Cette fille est sur Facebook notamment d’où il la suit. Elle poste régulièrement des photos d’elle dénudée. Et voilà Nicolas la trouve extrêmement jolie et souhaitait faire sa connaissance car c’est une amie d’amis ! Sur le coup, je pouvais difficilement dire quelque chose. Je me suis retrouvée comme tétanisée. A chaque fois que je fais une crise de jalousie, je ressens la même chose que si l’on m’avouait m’avoir trompée. Ca me fait une sorte d’électrochoc tétanisant. Ensuite je passe par de nombreuses phases : la colère, la tristesse, etc. « Pourquoi elle ? pourquoi vouloir la rencontrer ? Il m’a moi, il a Julia alors pourquoi ce besoin de voir d’autres filles en fait ? ». J’ai tendance à me renfermer sur moi même, en me disant que je vais le gérer, je vais le gérer, et bien des fois, je le gère pas. Donc cela finit à un moment donné par exploser. Charlotte la cocotte minute…

Comme toujours après une crise de jalousie, lorsque je redeviens calme et lucide, j’ai presque toujours honte d’avoir été jalouse. Je culpabilise de ne pas pouvoir gérer plus sereinement les rapports de ceux que j’aime avec les autres. J’en ai presque l’impression d’être schizophrène tellement je me sens différente. Il me vient à penser que j’aimerais être tellement complète et suffisamment intéressante à tous les niveaux pour qu’ils n’aient pas besoin de voir d’autres personnes.

J’ai aussi beaucoup cherché à comprendre pourquoi je suis si jalouse avec Nicolas. Je crois qu’au fond, je ne me sens pas en sécurité avec lui. J’ai tendance à penser que tant que j’aurais cette impression, cette jalousie n’arrivera pas à s’en aller. Il est loin aussi et pas très démonstratif. Il a du mal à gérer une relation à distance, ce qui fait que j’ai l’impression de ne pas exister à ses yeux. Les choses vont certainement changer lorsqu’ils seront ici, je l’espère sincèrement.

J’essaye de lutter avec moi même avec mon envie d’enfermer ceux que j’aime dans un espace délimité, de ne voir que des gens « pas dangereux ». Je combats jour après jour ce besoin de les posséder. Pour le moment, je m’en sors plutôt bien. Je n’ai jamais interdit à quiquonque de voir qui que ce soit, quoique l’envie était bien présente parfois, mais je refuse de faire cela. Ensuite, je bouillonne intérieurement dans mon coin et la jalousie me grignote. Malheureusement à part essayer de faire avec et continuer d’essayer d’accepter que mes amoureux puissent trouver d’autres personnes intéressantes, il n’y a pas beaucoup de solutions. Et croyez moi, j’essaye. Qu’il est difficile de se battre contre soi même…

Crédits: In solitude par Redwood 1
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