Attention ! Cet article parle explicitement de relation sexuelle.

Si vous êtes mineurs ou si vous ne souhaitez pas lire ce genre de texte, je vous conseille de quitter la page. Sinon, Bonne lecture !

Mercredi 10 novembre, le jour fatidique est arrivé. Ils doivent arriver très tard dans la soirée et la pression monte sans cesse. La peur de ce qui va se passer et la joie de revoir Julia se mélange en un grand n’importe quoi dans mon esprit. Les minutes qui nous séparent de leur arrivée deviennent insoutenables. Je me demande alors si ce n’est pas une connerie monumentale. Je n’ai rarement eu autant l’impression d’avancer à trois cent kilomètres à l’heure dans un brouillard tellement opaque que je suis convaincu de foncer droit dans le mur.

La voiture arrive enfin. La tension est à son paroxysme et des émotions indescriptibles m’envahissent. Les présentations très gênées se font. Nous passons ensuite au salon pour discuter un peu autour d’un verre. Je demeure très silencieux et participe très peu à la conversation. Les quelques échanges de regard avec Julia ne font qu’amplifier le fait que je sois très mal à l’aise.

Il est maintenant l’heure de se coucher. C’est presque une libération pour moi. Je fais visiter les pièces de l’étage à Julia afin de lui montrer là où ils dormiront avec Nicolas. Je n’ose pas regarder Julia en face quand je m’adresse à elle et cherche à éviter tout contact. Je redescends pour aller dormir. Je suis dans le lit avec Charlotte et l’adrénaline fait encore trembler tous mes membres.

On avait prévu de passer la journée suivante à Paris. Nous partons donc pour Soissons afin de rejoindre la capitale dans une ambiance plus détendue que la veille. Malgré un temps automnal peu propice à la balade, nous arpentons les rues du neuvième arrondissement. Les échanges se font de manière déjà un peu plus sereine même si cela ne se fait pas aussi aisément que ça pourrait l’être. Après un repas dans un restaurant japonais, nous nous rendons à la Tête dans les nuages pour nous adonner à quelques parties de jeux vidéo. Cet amusement nous permet de nous réchauffer et nous rapprocher.

Il est temps de rentrer. Dans le TER qui nous ramène à Soissons, alors que Charlotte est collée à moi, elle se fait câliner par Julia sous l’oeil désapprobateur d’un usager. Je regarde régulièrement et avec amusement ce soixantenaire qui ne semble pas apprécier le spectacle qui s’offre à ses yeux. Arrivés à la maison, nous prenons l’apéritif. Une ou deux heures passent. Ma notion du temps est très imparfaite à ce moment là et le sera pour le reste de la soirée. Charlotte et Nicolas ne cessent de parler et rigoler et nous oublient totalement. Charlotte propose alors de faire un jeu de société. Elle me demande d’aller en chercher un, accompagné de Julia.

Je monte à l’étage pour choisir un jeu susceptible de plaire à tout le monde. Avec Julia, nous n’avons aucune inspiration devant la pile de boîtes face à nous. On redescend finalement avec un jeu de cartes qu’en plus je déteste. Lorsque Charlotte le voit, elle me regarde avec une immense déception et en disant « Mais, vous avez pas pris Nirvana ? ». Je suis stupéfait par sa réaction ! Je ne m’attendais pas à ça de sa part.

Nirvana ? Là ? Maintenant ? Déjà ? Je me demande si je n’ai pas loupé quelque chose. La perspective de faire un jeu coquin dès ce soir ne m’enchante guère. Je ne me sens pas prêt du tout à mais je décide toutefois de suivre le groupe.

On monte dans la salle de jeux et nous installons directement sur le tapis autour du plateau. Au gré des cartes tirées, les esprits s’échauffent. Les contacts se fonts plus réguliers et insistants. Difficile de ne suivre que les consignes du jeu. Alors que nous étions placés tous les quatre autour du plateau, nous sommes maintenant en deux groupes. Charlotte et Nicolas d’un côté nus sous une couette et Julia et moi de l’autre également nus sous une autre couette. Les cartes nous font nous embrasser de temps à autres et nous mènent à faire des actions plus ou moins osées. J’en viens également à devoir embrasser Nicolas, chose qui a toujours été pour moi un point de blocage dans les rapports entre hommes. Finalement, ce n’était pas si terrible.

Je tire plus tard une carte me demandant de caresser les cuisses de Julia avec mes cheveux. Elle se met devant moi, jambes écartées et j’avance mon visage au niveau de son entre jambe. Je m’exécute et sens son odeur qui fait disparaitre mon angoisse au profit de l’excitation. A l’issue de cette expérience de quelques secondes qui m’ont parues durer de longues minutes, je n’attends que le moment où le jeu sera terminé. Arrive le moment où les cartes valsent et où Nirvana se fait oublier et atteint par la même occasion son but initial. Les baisers et caresses se mélangent dans une douce et agréable anarchie. Dans cette effervescence et étant dans les « grandes premières », je prodigue une fellation à Nicolas qui se laisse faire sous les yeux ravis de Julia. J’avais très envie d’en profiter pour tenter de nouvelles choses (voir le billet Swingtown). Là encore, ça n’avait rien de bien terrible. Au bout d’un moment, je me retrouve avec cette dernière sur le sol tandis que Nicolas s’occupe de Charlotte sur le canapé. Julia m’accueille et je viens en elle. Les va-et-vient se succèdent sur le tapis qui s’avère loin d’être idéal mais qu’importe. Le moment qui se déroule actuellement était tellement impensable…

Les câlins remplacent maintenant les étreintes. Julia et moi décidons de descendre pour manger quelque chose car nous n’avions toujours pas dîné. Nous indiquons que nous allons fumer une cigarette en bas, dans le salon, en les attendant. On se câline et on en revient pas de ce qui vient de se dérouler. Le temps passe et il ne descendent toujours pas nous rejoindre. On n’ose pas monter ne sachant pas ce qu’ils font et ne voulant pas les déranger. Nous nous décidons à grignoter un peu pour patienter mais ils n’arrivent toujours pas. Nous restons un long moment dans le salon et il commence vraiment à se faire très tard… ou plutôt très tôt. Que faire ?

Nous n’osons vraiment pas nous aventurer là haut. En outre, il était convenu que nous ne devions pas rester seul(e) avec l’autre mais nous n’allons pas attendre éternellement. Je fais alors dormir Julia dans le lit « conjugal » en me disant que j’allais le payer le lendemain mais je me voyais mal la laisser sur le canapé du salon. Une fois couchés, nous discutons longuement. Nous nous étonnons mutuellement de l’entente entre Charlotte et Nicolas et nous demandons si nous avions pas fait une énorme connerie. Nous avions l’impression de les avoir jetés dans les bras de l’un et de l’autre sans en avoir mesuré les conséquences. Et si ils tombaient amoureux ? Et si ils nous abandonnaient ? Et si ? Et si ? Et si ? Et si c’était le fameux mur que nous devions nous prendre en pleine tronche ? Les questionnements fusent et Julia et moi ne faisons pas en sorte de nous rassurer, bien au contraire. Nous angoissons sur le devenir de tout ça et peinons à trouver le sommeil.

C’est déjà le petit matin et le repos n’aura duré que quelques heures. J’entends Charlotte descendre dans la cuisine et saute du lit pour aller la retrouver. Je lui demande si ça pose un problème que Julia ait dormi dans notre lit cette nuit. Elle me répond qu’il n’y a aucun problème. Elle en profite alors pour revenir sur la seule règle qu’il y avait. Maintenant, nous pouvons avoir des rapports intimes avec l’autre sans que la présence du partenaire habituel soit nécessaire. Je me satisfais de cette décision mais cela me rend en même temps très inquiet.

Pourquoi est-ce qu’elle a tenu à supprimer cette règle qu’elle avait elle même dicté ? Pourquoi le faire juste au lendemain de cette expérience ? Qu’est ce qui s’est vraiment passé cette nuit là ? Elle est censée être très jalouse. Pourquoi n’est-ce plus du tout le cas ? Je ne reconnais décidément plus Charlotte. J’étais déjà interloqué la veille mais là je ne sais plus quoi penser. Je me sens complètement dépassé par les évènements. Lorsque je retourne retrouver Julia dans la chambre et que je lui relate ma conversation avec Charlotte, elle se met à partager ma crainte. Pour nous commence alors la descente aux enfers…